jeudi 25 décembre 2008

M58 - Passion Pit: "Chunk Of Change"

Des blup blup de synthés et une note métallique.




Passion Pit, c'est 5 geeks venu directement du Massachusetts ! Ils font du "Big Beat/Soul/Pop". C'est leur myspace qui le dit! Et ils ont signé chez French Kiss, le label qui s'est occupé de The Dodos (dont on vous a fait la critique) et de Cut Off Your Hands. Un label que je suis en train de fouiller du coup pour vous trouver des nouvelles perles comme eux.


"I've got your number", premier morceau de Chunk Of Change, commence par des blup blup de synthés et une note métallique qui ne vas plus s'arrêter de monter et descendre tout le long du morceau. Pendant ce temps, un xylophone électrique accompagne les cinq voix (aiguës) du refrain. C'est justement pendant les refrains que ça ressemble à Architecture in Helsinki, quand ils chantent la batterie, je cite: "tikitikitikitiki" juste avant un "wooh" commun.

Le deuxième morceau, "Smile Upon Me", pourrait rappeler du Air France en plus rapide. Des voix soufflées, des claquements de doigt, des blup blup et des sifflets brésiliens. Ça part dans tous les sens. C'est comme une descente de "rapide" en canoë : on va vite, on prend plein d'eau sur le visage, on pagaie on pagaie pour aller plus vite, ça saute, on plane l'espace d'une seconde et puis on retombe dans l'eau. Et puis le torrent se calme.

C'est normal, c'est "Cuddle Fuddle" qui commence. Là, tout de suite, c'est plus doux. Le rythme est presque funky. C'est une musique de dimanche matin d'hiver. Ce dimanche où la couette est plus douce que d'habitude, plus chaude aussi. Et notre première préoccupation de la journée est : "quel jour on est? je peux dormir?". C'est ce dimanche là ! On plane (encore, mais pas pareil), on a les muscles engourdis par tant de sommeil.

On enchaine avec "Live to Tell the Tale", un morceau que j'ai du mal à décrire. C'est moins bien que les autres, il manque quelque chose. C'est un peu plat ! Je crois que le mot convient.

La musique s'arrête, une voix en anglais, et puis arrive une voix/synthé qui saute, redémarre, coupe. Elle est accompagnée de claps. C'est parti pour "Sleepyhead" ! Des basses pour le rythme, une voix vocodée dans les aigus toute fragmentée toute répétée. Et puis la voix se forme pour le refrain, accompagné de bruits de clochettes du père Noël. Le meilleur morceau du CD.

Une voix sur un magnéto tout pourri. "That was our 5th song and i hope you enjoyed it. Now this will be the best song we've ever made" Un ouwahaouwahawou métallique au synthé et tous les instrus commencent ensemble: batterie, guitare, synthés et puis voix pendant deux, trois phrases puis calme avec juste la batterie et hop c'est reparti ! Youpi ! On danse intérieurement, c'est super bien ! C'est le dernier morceau du CD: "Better Things".


Voilà, Passion Pit nous en fout plein la vue et nous donne envie d'un vrai album bien rempli de plus d'une demi heure.


Verdict: 4/5


"Sleepyhead"

Myspace

mercredi 17 décembre 2008

ALBUMS 2008 : LE TOP DES BLOGS


15 blogs, un classement de 20 albums par blog, 195 disques cités, quelques débats, et un article unique posté par tout le monde le même jour à la même heure... Nous sommes fiers de vous présenter le top des blogs 2008 soit le classement des meilleurs albums de 2008 vu par 15 blogs musicaux francophones.

L'idée était, non seulement, de confronter les points de vue de bloggers tous spécialisés dans la musique via des approches bien différentes (chroniques de disque, actualité, photos, interviews ou encore billets d'humeurs), mais aussi de réaliser un projet fédérateur afin de mettre en avant les interactions qui existent de plus en plus entre nous. Il en résulte une sélection de 15 disques. Certains sont une surprise, d’autres étaient plus qu’attendus, mais tous ont mérité leur place ici.

C'est la première fois que nous nous lançons dans une telle démarche. Comme tout classement, le nôtre est probablement imparfait et relève d'un consensus entre personnalités ayant des goûts très différents, mais comme les articles que nous postons chaque jour, il a été réalisé avec passion et honnêteté, sans jamais se prendre trop au sérieux. De par les différents bloggers qui l'ont composé, nous espérons qu'il aura du sens à vos yeux et qu'il vous permettra de refaire quelques découvertes. En espérant pouvoir remettre ça en 2009.




- ALBUMS 2008 : LE TOP DES BLOGS -


01) PORTISHEAD - Third

02) ALAIN BASHUNG - Bleu Pétrole

03) TV ON THE RADIO - Dear Science

04) MGMT - Oracular Spectacular

05) SIGUR ROS - Með suð í eyrum við spilum endalaust

06) SHEARWATER - Rook

07) PONI HOAX - Images of Sigrid

08) BLACK MOUNTAIN - In the Future

09) DEPARTMENT OF EAGLES - In Ear Park

10) THE LAST SHADOW PUPPETS - The Age of Understatement

11) SANTOGOLD - Santogold

12) FOALS - Antidotes

13) THE MARS VOLTA - The Bedlam In Goliath

14) MAN MAN - Rabbit Habits

15) THE WALKMEN - You & Me



Au final, on est assez content de ce classement collectif. On s'y reconnait en grande partie même s'il y a certains CDs qu'on n'aurait absolument pas vu dedans. Bref, pas plus à dire, on vous propose juste en bonus le classement fourni par LBC des 20 meilleurs disques de l'année (notre top 20 rien qu'à nous). Nous vous invitons également à consulter les classements de chacun des blogs ayant participé : pour cela, il suffit de cliquer sur les liens en début d'article.

- Les 20 albums de 2008 retenus par Let's Be Critical -

1) BLOC PARTY - Intimacy

2) PORTISHEAD - Third

3) LATE OF THE PIER - Fantasy Black Channel

4) CUT COPY - In Ghost Colours

5) HOT CHIP - Made In The Dark

6) MONKEY - Journey To The West

7) FOALS - Antidotes

8) LIGHTSPEED CHAMPION - Falling Of The Lavender Bridge

9) MIDNIGHT JUGGERNAUTS - Dystopia

10) CAMILLE - Music Hole

11) SIGUR ROS - Með suð í eyrum við spilum endalaust

12) COLDPLAY - Viva La Vida Or Death And All His Friends

13) ELBOW - The Seldom Seen Kid

14) NINE INCH NAILS - The Slip

15) UNKLE - End Titles... Stories For Film

16) MYSTERY JETS - Twenty One

17) BRITISH SEA POWER - Do You Like Rock Music ?

18) ESBJÖRN SVENSSON TRIO - Leucocyte

19) DAVID BYRNE & BRIAN ENO - Everything That Happens Will Happen Today

20) THESE NEW PURITANS - Beat Pyramid

dimanche 14 décembre 2008

F08 - "Burn After Reading" de Joel et Ethan Coen

C'est pas bien de se moquer des idiots...
Mais quand même, qu'est-ce que ça peut être drôle !



Avant d'aller le voir, je m'attendais à la critique facile : "ouai bon, c'est un navet mais c'est marqué Joel et Ethan Coen sur l'affiche, du coup c'est bien". Bon, vous vous en doutez, ce n'est pas si simple.
Petite mise en situation : on a affaire ici à un scénario assez bidon dans le fond mais qui reste quand même difficile à résumer. Pour faire simple, un consultant de la CIA (John Malkovich), fraîchement licencié, voit ses mémoires (contenant des infos confidentielles, de pseudo-secrets d'État) tomber entre les mains de deux pauvres idiots (Brad Pitt et Frances McDormand) travaillant dans un club de gym, tout de même assez finauds pour y trouver un intérêt évident. Et tout ça, eh bien ça crée plein d'embrouilles, de quiproquos, avec au milieu de tout ça d'autres personnages complètement débiles qui se baladent (George Clooney, Tilda Swinton, Richard Jenkins...).
Bref, c'est un bazar pas possible, du coup je ne vais pas aller plus loin au sujet de l'histoire qui, au fond, n'est pas l'intérêt premier de Burn After Reading. La théorie selon laquelle ce film serait une critique de la stupidité de certains américains, en particulier un certain président, me fait doucement rire : pour moi, c'est juste une grosse farce où les frères Coen se moquent d'une bande de crétins en les cuisinant aux petits oignons.

En fait, Burn After Reading ne se situe absolument pas dans la lignée des géniaux No Country For Old Men ou The Barber mais plutôt dans celles des moyens Ladykillers ou Intolérable Cruauté et du sympathique O'Brother. Mais ici, ça va encore plus loin dans le délire de réalisateurs et d'acteurs, on a même parfois l'impression qu'il s'agit juste d'un gros délire, une sorte de méga private joke à gros budget. Certains aimeront, d'autres resteront hermétiques à un humour parfois dénué de finesse.
Mais voilà, l'absence de scénario crédible (qui d'ailleurs va se saborder tout seul au deux tiers du film) nuit un peu au récit, qui frôle parfois le gros creux ennuyeux, lequel est évité de justesse grâce aux performances des acteurs. Eh oui, le voilà l'intérêt réel du film. Si en plus d'adorer les rôles d'idiots déjà incarné par George Clooney et Frances McDormand auparavant (déjà avec les frères Coen), vous rêviez de voir Brad Pitt en débile fini, fanatique de vélo, assoiffé de soda et dansant comme un abruti avec son iPod vissé sur les oreilles, dans ce qui semble presque être le rôle de vie (!) alors foncez voir ce film. Leurs interprétations sont tout simplement ahurissantes, tout comme celles de John Malkovich, névrosé, et Tilda Swinton, rêche comme du papier abrasif, tous les deux géniaux en couple incompatible.

En clair, à partir du moment où on arrive à faire abstraction du fond (inexistant), qu'on s'intéresse à la mise en forme (impeccable, j'ai oublié d'en parler), au jeu des acteurs (à fond dans leurs délires) et qu'on accroche aux gags complètement stupides, on est prêt à passer un bon moment avec Burn After Reading. Et encore... je ne vous ai pas parlé du brushing de Brad Pitt, ni de la scène dans la voiture du personnage de John Malkovich !

Verdict : 3,25/5

Plus d'infos sur ce film

samedi 13 décembre 2008

M57 - Amadou & Mariam : "Welcome to Mali"

« Putain, je kiffe sa mère "Sabali" ! »






Bon, je sais, on a du retard pour la critique de Welcome to Mali, le nouvel album de Amadou & Mariam. Mais c’était difficile de se faire un avis tranché dessus. Inutile de vous rappeler que cet album, cette fois-ci, est produit, entre autres, par Damon Albarn : ancien Blur, présent et futur Gorillaz, ancien The Good, The Bad & The Queen. Bref, un mec bien quoi.


Je propose qu’on commence par les mauvais cotés.
Les paroles en français sont bien sympas mais ça fait un peu chanson d’enfant : «la dictature, ce n’est pas bon !». Wahou merci Amadou & Mariam pour vos conseils. Encore un autre ? «Choisissez bien vos amis, choisissez bien vos copines pour le bien et pour le pire». Trop cool, non ? Bon, vous avez compris, les paroles sont nulles. C’est le gros problème de l’album. Heureusement, on ne comprend pas tous le malien !
Heureusement parce qu’il n’y a que 4 morceaux sur 15 qui sont en français, le reste est en malien ou en anglais. Enfin, on va pouvoir passer outre les paroles et n’écouter que la musique !

On commence d’ailleurs par apprécier le 1er single de l’album qui avait été diffusé sur le net, "Sabali" ! C’était assez incroyable quand il est sorti, on ne reconnaissait plus du tout Amadou & Mariam et on pouvait penser de loin à Damon Albarn. Les voix passées au vocoder valent vraiment le coup (pas comme celles de Kanye), tout autant que les boucles au synthé qui font tourner le cerveau. Bref, c’était un « morceau parfait pour lancer le buzz ».

Et puis il y a eu "Magosa", un morceau qui tout de suite rappelle les albums précédents. Une sorte de flûte pour lancer le morceau, des percussions toutes simples mais toutes efficaces. Et puis la guitare électrique et tout de suite après d’autres cordes et la voix de Mariam. Tout ça en 18 secondes ! De quoi bien commencer le morceau. On ne se lasse pas du rythme même s’il dure toute la chanson.

Un album très différent donc de ce qu’on a pu entendre auparavant. Ça part dans tous les sens, dans tous les styles mais avec la pâte Amadou & Mariam. "Djama", le morceau suivant, commence avec les grésillements d’un vinyle. Et puis la voix d'Amadou qui vient y mettre fin pour un rythme très reggae. Juste après, "Djuru" part dans quelque chose de presque indien. "Je Te Kiffe" reste dans le style Amadou & Mariam, époque Dimanche à Bamako...

Le plus chiant avec ce style, c’est que les paroles sont merdiques mais ce sont toujours ces chansons que tu te surprends à chanter, et toujours celles que tu montres à tes potes pour qu’ils voient « comme les paroles sont trop nulles » alors que c’est juste une raison de l’écouter encore et encore. Ça marche pour "Je Te Kiffe" mais aussi pour "Ce N'est Pas Bon".

Au final, ça s’écoute très bien, d’un bout à l’autre pour les morceaux en anglais et maliens. Pour apprécier ceux en français, il faudra plusieurs écoutes. Peut être que c’est un peu trop tout le temps la même chose (même si c’est bien).
On regrette du coup qu’il n’y ait pas d’autres morceaux dans la même veine que "Sabali".



Verdict : 3,75/5

"Ce n'est pas bon" [LIVE]

Un mix par DJ Mo des morceaux de l'album

Site Web

mercredi 10 décembre 2008

M56 - Coldplay : "Prospekt's March"

Deux disques de Coldplay en un an :
1- hyperactivité de composition ?
2- objectif commercial non atteint avec un seul disque ?
3- démarche artistique ?


Les doutes sont permis à la vue de la tracklist : huit morceaux, deux remixes (qui n'en sont pas en fait), une version longue de "Life In Technicolor", l'intro de Viva La Vida Or Death And All His Friends, et un instrumental de 48 secondes... Tout ça pour seulement quatre réelles chansons inédites. Qui a dit que Coldplay prenait ses fans pour des vaches à lait ? Ah non, laissez tomber, c'est juste le fan de U2 au fond de la salle.

Personnellement, après avoir été enchanté par Viva La Vida..., j'avais pris l'annonce de cet EP comme une bonne nouvelle. Puis j'ai un peu pâli à la vue de cette fameuse playlist. Et finalement j'ai écouté ce Prospekt's March.
"Life In Technicolor II" tout d'abord. Les mêmes guitares qui jouent la même mélodie que pour la version d'origine, un peu moins de synthés, et... du chant ! J'avais un peu peur que cette tentative de rallonger la sauce tombe à l'eau et finalement c'est plutôt réussi. Chris Martin cale son chant à merveille sur la mélodie, sort même le vocoder le temps d'une phrase (!) et il faut avouer que ça en jette bien plus qu'on ne l'aurait imaginé.
On enchaîne ensuite sur "Postcards From Italy", 48 secondes de piano, un petit intermède qui fonctionne bien mais n'apporte au final pas grand chose. En fait un véritable morceau n'aurait pas été une mauvaise idée.

Arrive après "Glass Of Water", un morceau déjà joué lors de la tournée de cet été. Ici, les influences sont plus proches de l'époque de X&Y avec des mélodies simples (voire simplistes) et un refrain à grosses guitares encore moins finaudes. Bref, on a l'impression que Coldplay fait marche arrière et c'est pas forcément une super nouvelle étant donné que X&Y reste quand même leur album le plus faible. Heureusement, une minute finale apaisée au piano avec chœurs d'enfants vient redonner bon espoir.
La piste suivante, "Rainy Day", est pour moi LA réussite de cet EP. Une intro très Talking Heads donne tout de suite le ton : l'influence de Brian Eno va se faire énormément sentir. Le jeu de guitare est très travaillé, tout comme la rythmique, et l'ensemble pourrait presque paraître être un hommage à la bande de David Byrne (qui, pour rappel, a vu ses meilleurs albums être produits par Eno). Quant aux violons du refrain, ils n'en font pas trop. Bref, ce morceau est très bon et vaudrait presque l'achat de ce Prospekt's March à lui tout seul.

Une autre cause d'achat pourrait également être le morceau semi-éponyme, "Prospekt's March/Poppyfields". Ici, le piano, les arpèges de guitares, le chant de Chris Martin et les arrangements de Eno forment un ensemble qui fait merveille et rappelle les bijoux qu'étaient Parachutes et A Rush Of Blood To The Head.
Je passe sur le remix de "Lost!" par Jay-Z, un remix qui n'en ai pas un puisqu'il s'est tout juste contenté de greffer son flow immonde et barbare le temps d'un couplet. La mayonnaise ne prend pas, le morceau est gâché. "Lovers In Japan" version Osaka Sun Mix ne change pas vraiment de l'original, on sent juste une légère mise en avant des guitares et des basses lors du refrain. C'est loin de laisser un souvenir impérissable.
Enfin, cet EP s'achève avec "Now My Feet Won't Touch The Ground", une ballade où Chris Martin est accompagné seulement d'une guitare sèche et de cuivres sur la fin. Ça rappelle The National, en un peu moins bien forcément, mais la tentative est louable.

Finalement, que penser de ce disque ? Se résume-t-il seulement à un pur objet commercial, un appât pour ferrer tous ces fans prêts à dépenser leur argent pour n'importe quel CD, tant qu'il est signé Coldplay ? Bref, est-ce une arnaque ? Clairement pas. La moitié des morceaux valent le détour et plairont sans souci à celui qui a aimé le dernier album. À mon avis, cet EP est la conclusion de la période artistique basée sur leur collaboration avec Brian Eno. Certaines chansons auraient très bien pu figurer sur Viva La Vida Or Death And All His Friends, et j'imagine que si ce n'est pas le cas, c'est parce qu'elles n'étaient pas achevées à l'époque. Ce Prospekt's March ne fait donc que rendre justice à ces titres. Il n'empêche qu'il n'y avait aucune obligation de faire du remplissage à coup de pseudo-remixes et morceaux sans intérêt.

Verdict : 3/5

"Lovers In Japan"

Myspace

samedi 6 décembre 2008

M55 - Snow Patrol : "A Hundred Million Suns"

Quel gâchis...


Bon, voilà, vous le savez forcément, c'est eux qui ont commis le trop-beau-pour-être-vrai "Run", cet immense single qui les a propulsé au sommet de la scène pop/rock un poil indie. C'était il y a déjà plus de 4 ans... Après ça, Snow Patrol a joué en première partie de U2 lors de leur Vertigo Tour, puis a sorti en 2006 le très réussi Eyes Open, un album abouti qu'on espérait pas vraiment de la part d'un groupe qui n'avait jusque là pas forcément montré grand chose.

Et maintenant, voilà A Hundred Million Suns qui vient rappeler cette bande irlando-écossaise à notre bon souvenir. Ouais mais voilà, le problème c'est que justement, j'aurais bien aimé en garder un bon souvenir moi ! Mais maintenant que j'ai écouté ce disque, ça va être compliqué...

La malice de Snow Patrol, c'est d'avoir placé deux très bons morceaux en ouverture : "If There's A Rocket Tie Me To It" et "Crack The Shutters" sont des hymnes pop/rock bien troussés, où des rythmiques martiales croisent des guitares aériennes U2-esques et des claviers utilisés avec justesse et parcimonie, le tout baignant dans un son très soigné. On accroche sans problème, du travail bien fait.

Par contre, après, ça se gâte. Comprenez par là que Snow Patrol enchaîne son album avec des morceaux très inégaux, alternant le moyen/plutôt pas mal avec le totalement nul/à jeter. Dommage pour des morceaux comme le sympathique "Lifeboats" ou les apaisés "Set Down Your Glass" et "The Planets Bend Between Us" car ils voient leurs quelques bons aspects complètement occultés par le poison qu'est la soupe radiophonique des autres chansons.
Alors que les effets de rythmiques de "The Golden Floor" tombent complètement à plat car trop monotones, "Please Just Take These Photos From My Hands" et "Disaster Button", de leur côté, versent dans le rock FM bas de gamme... Du remplissage bête et méchant auquel on ne s'attendait pas après un Eyes Open qui tirait sa force de compositions efficaces et intelligentes. Ce n'est pas vraiment le cas ici avec ces horreurs qui trouveront peut-être preneur chez NRJ ou Virgin Radio.
Il y a quand même la chanson "Engines" qui relève un peu le niveau au milieu de cette série de morceaux, grâce à des sonorités électroniques distordues bienvenues.

Par ailleurs, A Hundred Million Suns s'achève sur une longue épopée d'un quart d'heure, "The Lightning Strike", où Snow Patrol se décide enfin à prendre des risques. Bah oui, fallait bien avouer que jusque là, c'est pas l'originalité qui allait les étouffer. Même les meilleurs morceaux restaient quand même très consensuels et il était temps de montrer autre chose.
C'est donc pour la fin que le groupe donne le meilleur de lui-même, une fresque décomplexée où se retrouvent à peu près toutes les influences possibles de l'indie/pop. Et le meilleur dans tout ça, c'est que ça fonctionne !

Cet album me rend un peu triste pour Snow Patrol parce qu'on sent que le groupe aurait pu en faire quelque chose de bien, surtout à l'écoute du morceau final. Mais à force de vouloir plaire à un public de plus en plus large, il a perdu sa cohérence et a fini par gâcher ses qualités en préférant les autoroutes commerciales aux sentiers alternatifs. Certains morceaux auraient mérité un meilleur sort et n'auraient peut-être pas dû être associés sur un même disque à tant de nullité.
Si Snow Patrol s'était limité à une huitaine de morceaux pour ce A Hundred Million Suns, on ne leur en aurait pas voulu. Au contraire, ce disque n'aurait été que meilleur.

Verdict : 2,5/5


"Crack The Shutters"

Myspace

dimanche 30 novembre 2008

M54 - The Cure : "4:13 Dream"

Alala, si Robert Smith et ses potes avaient pu poursuivre sur la voie du dernier album ...
Oh oui, ça aurait été tellement mieux...


En plus, on pouvait y croire au début ! À l'écoute du morceau d'ouverture "Underneath The Stars", ça semblait plausible. Une chanson très étirée (6min17) où se croisent des influences post-rock, des guitares tantôt grasses, tantôt lumineuses, des carillons et une basse somptueuse. Et le chant bien sûr ! Toujours si maniéré, Robert Smith parvient ici à s'élever au dessus de vagues noisy assez réussies sans pourtant devenir ridicule.

Bon, voilà, là on est heureux malgré la non-gaieté de la chanson parce qu'on a ici les Cure qu'on aime, ceux qui ne versent pas dans l'auto-parodie mièvre. Le problème, c'est que cette deuxième version du groupe, bah elle est de retour juste après avec "The Only One" ! Enfin... pas tout de suite ! En fait, ce sera au milieu du morceau (assez joyeux, un bon single bien qu'un peu ringard), quand la musique se calme et que Robert Smith commence à faire de stupides "wooowooohoo" ou "wuuuwuuuhuu" à la fin de chaque phrase... On a peur pour la suite.
Et on a bien raison : si "The Reasons Why" démarre bien avec une guitare et une basse sympatoches, on commence tout de suite à voir que l'album part en sucette quand la voix de Robert Smith arrive, pleine d'intonations forcées sur chaque mot, accompagnée au refrain de chœurs caverneux un brin moches...
On a même le droit de rigoler sur "Freakshow" ! Rythme soutenu, chant sans personnalité et monotone, guitare omniprésente qui tente des solos toutes les 30 secondes, ça sent la tentative (ratée) de faire un morceau pop bateau et accessible qui se transforme en une soupe assez comique. Les 3 chansons suivantes, "Sirensong", "The Real Snow Shite " The Hungry Ghost", sont des copiés-collés de "The Reasons Why", à peine nuancés au niveau de l'ambiance pour dire que ça varie un peu. Nuls donc.

"Switch" est assez intéressante en revanche ! Le rythme s'accélère, le chant renferme un peu de colère et les guitares sont complètement distordues, frénétiques, tandis que de vagues sons de piano se font entendre. Une piste qui sort un peu du lot, ça fait du bien au milieu de tout ce marasme musical. Mais bon, tout de suite après, c'est la rechute... "The Perfect Boy" est quelconque, sans charisme, malgré un Robert Smith qui en fait des tonnes.
"This. Here And Now. With You" est à peine mieux, les claviers y sont plus présents et évitent la lassitude mais ne relèvent pas forcément le niveau du morceau. Ça reste quand même plus supportable. "Sleep When I'm Dead" joue un peu dans la même catégorie que "Switch" mais demeure sans éclat, la production gommant toute aspérité qui pourrait accrocher l'oreille de l'auditeur las.
"The Scream" sonne un peu musique de film angoissante, commence bien, voire très bien, mais se perd en chemin au milieu des cris de Robert Smith et des salves furieuses de guitares qui nous agressent sans aucune cohérence. Du bruit pour rien.
Le titre du morceau de clôture nous donne le sourire ! Oui, "It's Over" ! 4 minutes finales de rock brut et hermétique, trop bêtement violent pour rester percutant. Dommage, l'avantage c'est que "c'est fini" comme ils disent !

Bref, c'est décevant, les Cure rechutent et ne parviennent pas à réitérer la performance de leur album éponyme de 2004. On a parfois l'impression que le groupe se saborde lui-même, gâchant quelques morceaux réussis en les noyant au milieu de bêtises sirupeuses et de pistes pseudo-moderno-bruitistes. Ce 4:13 Dream relève donc plus du cauchemar pour les fans de la vieille époque qui pensaient que leur groupe fétiche avait retrouvé un quelconque renouveau. Triste.

Verdict : 2,25/5


"The Only One" [LIVE]

Myspace

M53 - Kanye West : "808s & Heartbreak"

La blague !



Bon, alors je découvre là, à l'instant, que Kanye West a sorti un nouvel album. Et, comme j'étais resté assez content du dernier, je me dis : "wahou ! trop cool, je savais pas!" et j'écoute.


Et euh... hum, ben disons que je pensais que cet album pourrait, peut-être, être celui de la maturité (s'il en est)... Mais cet album c'est juste celui où Kanye découvre le...vocodeur ! On applaudit bien fort s'il vous plait.. Eh oui, il lui aura fallu 10 ans pour le découvrir, et puis surtout découvrir le Robot Mode !
C'est simple, Kanye se fait une voix de robot sur tous les morceaux SAUF sur la chanson "RoboCop". Si c'est pas une super blague, ça, quand même ?

Bon soyons sérieux. Le premier morceau de l'album, "Say You Will", est d'un calme qu'on aurait pas imaginé pour ce monsieur. Il y a quand même toujours une batterie derrière avec des bruits bizarres. On dirait qu'il a essayé de s'inspirer de Thom Yorke, c'est risible. Il y a des chœurs gospels robotiques qui font "ooooh oooooh ooooh". Et ce morceau dur 6min28 ! On n'était pas habitué à ça, normalement c'est 3 minutes pas plus, juste ce qu'il faut pour pouvoir caler une pub Conforama et enchainer avec Sefyu. Là, c'est pas pareil, tu comprends ? Là, comme le morceau est lent, ben il dure deux fois plus longtemps. Normal.

Bref, on enchaine avec une autre blague. Cette fois-ci, c'est celle du mec qui essaye de "faire sortir la musique des ses gonds". Kanye West a enregistré son morceau en studio tout bien et tout et puis il a décidé de faire un featuring avec Kid Cudi. Et lui, comme c'est un mec cool (j'en sais rien en fait), il s'est juste enregistré devant son mac en parlant sur Facebook, Skype et cie. Donc on entend la musique assez mal parce que surenregistré par le micro de son mac, avec des bruit de Skype et la voix de Ce gars qui dit deux mots toutes les 10 secondes.
Avouez, elle est bonne celle là, non? On entend même quand Kid Cudi monte le son (tioup tioup).

Ensuite, on a "Heartless". Morceau dans le quel il s'auto-sample : Kanye est un peu une source d'inspiration pour lui même. Le morceau de piano qu'on entend à la fin de chaque phrase vient de "Homecoming", son duo avec Chris Martin. Donc, il reprend un (presque) bon morceau pour en faire un (pas) bon morceau (du tout). Ça sonne un peu ragga mais c'est du cliché déjà trop entendu partout.

Wow deuxième featuring ! Avec Young Jeezy cette fois. On dirait qu'il essaye de "lancer la nouvelle génération"... Sacré Kanye, t'es trop sympa, on en a déjà plein des comme ça !
Eh! j'ai dit "soyons sérieux". Donc, "Amazing", c'est le titre de ce feat avec Young Jezzy. Un titre dans lequel Kanye passe son temps à dire "It's amazing, that's amazing, so amazing" et où l'autre, le jeune, dit "i'm amazing, so amazing".

Dans la suivante, "Love Lockdown" Kanye West est tellement amoureux d'une fille que, quand il crie son amour, le micro sature. C'est ça la force de l'amour vous voyez, bande de français. Je passe.

Ben ouais normal, il y a encore un feat avec Kid Cudi. J'étais trop impatient... C'est marrant, ça sonne un peu disco. Il y a un chœur de mecs pour le refrain, et même une réponse des filles avec des échos, ça fait comédie musicale. Avec des sons qui ont l'air de sortir tout droit de Starfox Adventures sur Nes.

Mince, j'ai parlé trop vite tout à l'heure, en fait il utilise aussi la voix vocodée sur "RoboCop". Le morceau est rythmé par les coups de feu et les crissement de mouvements de robot. Vous savez le "vuuuu" des surélévateurs EDF ? Ben voilà, ce bruit là.

Bon, mes paragraphes se raccourcissent, il faut que je fasse quelque chose. Comme les morceaux sont tous les mêmes (oui parce que Kanye arrive à "garder un univers sonore tout au long de son album", trop fort Kanye !) on a qu'à dire que je fais un paragraphe commun aux 4 morceaux restants.

Bon en fait non, je vais répéter ce que j'ai dit au dessus. Dans ces quatre morceaux il y a un featuring avec Lil Wayne qui ressemble à tous les featuring que Lil Wayne peut faire : des phrases avec des échos.
Et puis en bonus, on a droit à un live à Singapour. C'est une impro tu vois, parce que Kayne c'est un mec trop cool qui fait des impros.


Bref, l'album est objectivement nul quoi.


Verdict : 0,75/5



"Love Lockdown"

Myspace

samedi 29 novembre 2008

F07 - "Les Plages d'Agnès" de Agnès Varda

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Hier j’ai eu la chance, grâce à mon école, de pouvoir assister à l’avant première du nouveau film d’Agnès Varda. Femme de,feu Jacques Demy ("Peau d’Âne", "Les Parapluies de Cherbourg", etc) elle est une des réalisatrices, avec Godard, Demy ou Truffaut de la Nouvelle Vague.
En gros et en rapide : la nouvelle vague c’est trop d’la boule ! :D
En plus sérieux, la nouvelle vague c’est une manière complètement différente (et nouvelle donc) de faire des films qui est apparue dans les années 60. Des scènes tournées sans décor et sans forcément prévenir les figurants, des récits déconstruits souvent à reconstruire, une voix off, des apartés avec le spectateur.


Les Plages d'Agnès est en réalité, un documentaire autobiographique. Mais c’est, pour un docu, très écrit et très scénarisé donc on pourrait presque dire que c’est un film en fait... Bref, c’est un film sur elle-même avec pour fil conducteur (du moins pour les 2/3 du film) les plages sur lesquelles elle a vécu. Ça commence en Belgique et puis très rapidement, on se retrouve à Sète, puis Paris (par la Seine) puis Arles et puis bien d’autre comme Venice, CA ou Noirmoutier.

Le film est très intéressant parce qu’il parle, bon de sa vie forcément, mais parce que c’est elle qui parle. Elle qui raconte ce qui a fait la Nouvelle Vague, ce qui a fait le cinéma qui est le sien mais aussi celui de Demy, de Godard ou encore de Antonioni dont on retrouve des lieux de tournage de "Zabriskie Point" en Californie.
Il est intéressant aussi pour la manière de filmer et de cadrer. Le film commence sur une plage en Belgique où elle et ses assistants installent des miroirs de toutes formes à la verticale sur le sable. On la voit filmer ses assistants, la mer, se filmer elle-même. Cette scène sert en réalité de générique de début. Et ça peut paraître tout con mais plutôt que d’écrire leur nom à l’écran elle les dit et ça les humanise, les rend plus vrais que les autres noms qu’on a vu juste avant.
Intéressant enfin parce qu’elle se questionne sur la difficulté de mettre en scène sa mémoire. Elle se retrouve même à un moment à coté de deux petites filles sensées la jouer elle et une amie (ou sa sœur?).

Ça, c’est pour les deux premiers tiers. Après, pour le dernier tiers, le film devient beaucoup plus personnel et presque, je trouve, trop introspectif. C’est dérangeant de la voir au bord des larmes en parlant de Demy qui est mort du sida, de leur maison, leurs enfants. Et il y a même un passage complètement nian-nian quand, vers la fin, elle nous tourne le dos en regardant vers une fenêtre dans laquelle une image de Demy apparaît... Bref, c’est dommage que ça tombe dans ce registre un brin pathos et pseudo-romantique.


Bon, mis à part cette fin mitigée, le film est très bien ! Bien sûr, il faut que vous vous intéressiez à la vie de Varda un petit peu sinon ça sert à rien...

À savoir aussi que tout le monde n'est pas d'accord, je vous cite un ami : "je peux t'aider en te donnant quelques qualificatifs: nombriliste, égocentrique, quasi sénile, complaisant. Panégyrique immodeste et larmoyant à ce qu'elle fut. Profondément réactionnaire et bêtement nostalgique. Larmoyant (oh mon Jacquot, comme je t'aimais), et puis alors sa présence et sa voix, son humour de prof d'histoire-géo un peu fofolle à la retraite... J'espère que ça pourra t'aider."

Voilà !


Verdict : 3,75/5


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Sortie le 17 décembre

dimanche 23 novembre 2008

M52 - Working For A Nuclear Free City : "Businessmen & Ghosts"

Vous n'aviez pas aimé leur premier album ?
Eux, non plus.



Non, il ne s'agit pas ni d'un groupe écolo anti-uranium, ni d'un Tryo-like venu de la plus-si-perfide-que-ça Albion. En fait, c'est juste un quartet de Manchester pas très content de son premier album éponyme sorti en 2006 et qui a décidé de le revoir de fond en comble. Résultat : Businessmen & Ghosts, un double album de 29 morceaux dont 14 déjà connus mais présents ici dans des versions retravaillées et 15 inédits. En clair, le véritable premier album de Working For A Nuclear Free City (WFANFC pour les intimes).

Après avoir écouté ce très long album (presque 2h !) maintes et maintes fois, j'ai encore du mal à mettre une étiquette sur la musique et à trouver les influences de WFANFC. Folk par-ci, shoegaze par là, electro dans un coin, ambient dans un autre, parfois psyché, tantôt post-rock, voilà ce qu'on pourrait dire de Businessmen & Ghosts si cette vague accumulation de références mises bout à bout avait un sens. En réalité, le groupe mancunien est parvenu à produire une synthèse de tous ces courants musicaux, le fruit d'un long travail d'élaboration et de digestion effectué lors longue tournée outre-Atlantique. Et WFANFC est désormais assez à l'aise avec tous ces genres pour les alterner, les marier, les désosser, les faire entrer en collision, les rassembler, virevolter de l'un à l'autre sans temps mort mais avec fluidité et maîtrise, ce qui rend le travail du pauvre chroniqueur assez difficile quand il doit placer le groupe concerné dans une case musicale.

Mais une question se pose: comment parvenir à conserver une certaine cohérence durant 29 morceaux lorsqu'on explore autant d'horizons ? Posséder sa propre empreinte sonore semble être la solution proposée par WFANFC.
Que ce soit lors d'une écoute d'un bout à l'autre de Businessmen & Ghosts ou bien par grignotage d'un morceau isolé, on retrouve toujours un petit quelque chose qui nous rappelle de quel groupe il s'agit. Souvent, ce sera ce goût pour les mélodies, qu'elles soient planantes ou galopantes, qui nous fera retrouver nos marques. Passées sous les diverses machineries du groupe, elles seront parfois électrisées et brutales ("All American Taste", "So", "Donkey"), souvent distordues à coup de bidouillages électro et d'infrabasses ("Troubled Son", "Dead Fingers Talking", "Innocence", "Get A Fucking Haircut"... + de nombreux petits passages dans chaque morceau), tantôt aériennes et épiques ("Rocket", "Kingdom", "Over", "Asleep At The Wheel", "Je Suis Le Vent"), tantôt apaisées ("Sarah Dreams Of Summer", "Quiet Place", "The Tree"). Mais elles auront toujours cette teinte entre indie-pop, electro expérimentale et rock progressif si addictive, une subtile mixture qui vous permettra tout autant de danser comme un métalleux (c'est-à-dire : secouer violemment la tête de haut en bas), de dodeliner rêveusement de la tête ou bien encore de faire votre pro du air guitare (ou bien batterie ou synthé, au choix).

Bref, je ne vois pas comment appeler ça autrement qu'un grand album. Et qu'importe s'il n'y a pas que du neuf, on ne criera pas au scandale car ici, on a affaire à une œuvre variée et pourtant cohérente (c'est bien le principal objet de l'affaire), maîtrisée et addictive.

Verdict : 4,25/5



"Rocket"

Myspace

mardi 18 novembre 2008

Live Report 03 - I Love Techno 2008

Ce samedi 15 novembre de l'an de grâce 2008, à Gand (au Flanders Expo pour être plus précis), avait lieu la treizième édition du célèbre festival "I Love Techno". Je m'y suis rendu et je me dois de vous donner mes impressions sur cette nuit qui avait tout pour être parfaite.



Cette année encore, les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands et nous proposaient une affiche du feu de dieu : Underworld, Hot Chip, Richie Hawtin, Magda, Dr. Lektroluv, Booka Shade et bien d'autres.

J'arrive à 21h au Flanders Expo de Gand, le temps de rentrer dans l'immense bâtiment... Il était déjà trop tard pour voir les 4 virtuoses de Birdy Nam Nam. Tant pis, je vais me placer idéalement pour Hot Chip ! Un live d'une heure d'une qualité remarquable. "Grandiose", tel est le mot qui conviendrait à merveille pour qualifier leur performance. Bien évidemment, tous les gros titres du groupe anglais y sont passés: "Ready For the Floor", "Over and Over" et "Boy From School".



Après cet excellent live, place aux allemands de Digitalism ! J'attendais beaucoup d'eux étant donné leur fort bon premier album (Idealism pour ceux qui l'ignoraient encore). Je dois cependant avouer que ce fut décevant. Autant ils m'avaient impressionnés au Pukkelpop en 2007, autant je les ai trouvés... insipides. Alors certes, ce n'était pas infect, il y eut de bons passages mais nous étions en droit d'attendre beaucoup plus de la part du duo allemand !

Voici maintenant le moment le plus attendu de la soirée (pour moi du moins): Underworld (en live de surcroît !). Il est minuit et demi, ils entrent en scène. Pas de round d'observation, le début du set est très très techno ("t'as vu on dirait, Dave Clarke" hurle un immonde personnage derrière moi) ... C'est très bien fait, certes mais, comment dire, on se demande où ils veulent en venir. Heureusement, la réponse arrive vite et de la plus belle des manières: tel un don du ciel, les britanniques nous lancent "Beautiful Burnout". Monstrueusement beau, scandaleusement bien ... la machine Underworld est lancée et ne s'arrêtera qu'une heure trente plus tard (à 02h00 pour ceux que ça intéresse). Les anglais nous ont proposés une panoplie de titres plus grandioses les uns que les autres : "Rez", "Cowgirl", "Beautiful Burnout", "Two Months Off", "Crocodile". Pour terminer ce live, sans aucun doute le meilleur de ma vie, nous avons eu droit au classique des classiques: "Born Slippy Nuxx" ! Un pure régal du début à la fin, encore maintenant, j'en ai des frissons tant c'était impressionnant !

Après ce pure moment d'anthologie, place à Richie Hawtin qui, pour l'occasion était venu avec quelques amis de son label M_nus, à savoir Magda, Heartthrob, Gaiser, Troy Pierce et Marc Houle (en gros que du lourd). C'est donc parti pour ... 4 heures de minimale (à vrai dire, je n'en ferai que deux et demie car l'envie de revoir ce bon vieux Dr Lektroluv était trop grande). Nos amis de M_nus étaient bien décidés à marquer de leur empreinte cette treizième édition et on peut dire qu'ils n'y ont pas été avec le dos de la cuillère (si vous me permettez l'expression). Un live que je ne risque pas d'oublier tant il était, qualitativement parlant, au dessus du lot (et pourtant inférieur à Underworld, c'est vous dire). Et dire que certains ont préféré voir Justice en osant les qualifier de surdoués, de génies et voire même de dieux... il n'y a donc vraiment plus de jeunesse !

Pour finir cette soirée/nuit, que demander de plus que Dr Lektroluv ? Pas grand chose, si ce n'est un peu moins de bruit inutile ! En effet, à croire que Stefaan Vandenberghe, de son vrai nom, commence à se faire vieux et ne s'entend plus... Du coup, il se sent obligé de faire du bruit avec son joli téléphone blanc (qu'il a sûrement acheté à une batte à boudin de Flandre orientale). Alors oui le public était fan, alors oui il a mis une certaine ambiance mais non, désolé, Mr Lektroluv mais vous redescendez bien bas dans mon estime. À croire que vous avez passé les deux derniers mois enfermé dans une cave avec, pour seule compagnie, Crookers, Boys Noize et Dave Clarke!


samedi 15 novembre 2008

F06 - "L'échange" de Clint Eastwood

C'est long, dur, triste... et bien !



Pour être franc, heureusement que le nom de Clint Eastwood est bien mentionné sur l'affiche, sinon je ne serais probablement pas allé le voir. Angelina Jolie dans le rôle d'une mère qui court après son fils disparu... on a vu programme plus attirant. Mais je m'en suis remis à ma foi quasi-aveugle dans le talent du vieux Clint (quel manque d'objectivité !) et je suis allé voir ce film, ce fameux Changeling pour reprendre le titre original.
Clint nous conte ici l'histoire vraie (c'est marqué sur l'affiche) d'une mère dont le fils a disparu. Nous sommes à Los Angeles, en 1928, ville corrompue jusqu'à la moelle. Au bout de cinq longs mois, la police lui ramène fièrement un gamin. "Est-ce son fils ?" voilà la question. Bien évidemment, Clint va répondre très rapidement par la négative.
Bon voilà, alors j'avoue, moi quand j'ai lu ça, j'étais comme vous : "Ouais bon, ok, c'est vrai que c'est un sujet choquant, que ça peut être intéressant... Mais bon... Ça va vite m'ennuyer cette histoire, vu que de toute façon, les gentils ont toujours raison à la fin".

Et en fait, malgré un propos tout de même long de plus deux heures, l'ennui n'a jamais pointé le bout de son nez. C'est plutôt celui de l'intérêt et même du respect qui est arrivé. Explication : le maître Clint a fait parler la poudre. Ou plutôt : son immense talent.

Car au delà de la simple narration d'un drame bouleversant, L'échange voit son propos étoffé. À mesure que le scénario avance, que les minutes s'écoulent, que les divers rebondissements et coups de théâtre s'enchaînent, le film de Clint Eastwood, non content de captiver le spectateur, gagne en profondeur, en sens. Il ne s'agit plus seulement de s'intéresser à la tragédie mais également à ses conséquences directes ou non. Car ici, il est également question d'un contexte historique et social : Los Angeles, années 20-30, magouilles, intimidation, corruption, meurtres.
Le portrait d'une mère désespérée, incarnée à merveille (et c'est à souligner !) par une Angelina Jolie transcendée, se transforme progressivement en fresque d'une lutte politique et sociale menée avec hargne par un révérend contestataire joué par John Malkovich, impeccable.
Mais Clint Eastwood ne se laisse pas griser par son propos et tient sa ligne directrice d'une main de maître. Malgré des rebondissements incessants, de nombreux flash-backs et scénarios dans le scénario, le récit est parfaitement dirigé.

Il reste la grande force de L'échange, celle qui lui donne sa capacité à toucher le spectateur, et qui ne se situe pas réellement dans le scénario. En fait, elle provient d'un tout. Un tout formé par l'image et le son. L'image, ou plutôt les images, ce sont celles choisies par le vieux Clint pour nous raconter son histoire. Celles qu'il a travaillé, qu'il a magnifié, qu'il a mis en scène d'une façon certes classique mais toujours somptueuse. Le travail sur la photo est de toute beauté et les émotions des personnages, en particulier celui d'Angelina Jolie, nous sont révélées avec subtilité, filmées sans artifice mais avec talent. La grande classe. Et le son, en plus des musiques assez réussies composées par Clint himself, c'est les dialogues. Parfois poignants, parfois bruts, parfois dérangeants, ils sont surtout écrits à la perfection. Un travail d'orfèvre qui fera le régal des adeptes d'un cinéma classique dont Clint Eastwood semble être un des derniers représentants majeurs.

Le bon vieux Clint nous convainc également avec L'échange que l'éventail de ses nombreux talents est toujours plus impressionnant qu'on pouvait le penser. Toutefois, ne cherchez dans ce nouveau film aucune surprise ou originalité. On y trouve seulement une histoire passionnante, rapportée par un des meilleurs conteurs qui soient, capable de sublimer une base de départ certes foisonnante mais qui paraissait sans saveur.

Verdict : 4,25/5

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lundi 27 octobre 2008

M51 - Pnau : "Pnau"

Eh oui, eh oui, c'est bien le même Pnau que dans la dernière compil' Kitsuné !


Et allez ! Troisième gros groupe electro de l'année qui nous vient d'Australie ! Après Midnight Juggernauts et Cut Copy, les petits derniers de Pnau pointent le bout de leur nez ! Et ceux-là, ils peuvent dire merci aux messieurs de chez Kitsuné d'avoir mis leur "With You Forever" sur la Kitsuné Maison Compilation 6 qui vient de sortir ! Comme beaucoup de monde, c'est grâce à ce CD que LBC a découvert Pnau et s'est intéressé à l'album. Venons-y justement à l'album !

On peut dire sans trop prendre de risque que si vous avez aimé les deux autres bandes d'australiens pré-citées, vous allez certainement aimer Pnau ! Pourquoi donc ?
Tout d'abord parce qu'on y retrouve ces mélodies ensoleillées dont nous avait inondé Cut Copy sur son album In Ghost Colours. Dès le début de l'album et le désormais déjà entendu "With You Forever", on est en terrain connu : synthés scintillants, basses bien rondes, chant avec un léger effet d'écho, on connaît tout ça, et en plus on aime ! Sur "Come Together", c'est pareil ou presque ! C'est un peu plus rythmé et les basses sont plus saturées mais sinon, c'est du même tonneau ! Ça met vraiment de bonne humeur, on a l'impression d'être avec eux là-bas en Australie, sur un dancefloor outdoor sous une nuit brûlante et étoilée, alors qu'ici il pleut et il fait froid...
Tiens, autant parler tout de suite de LA chanson electro-pop de l'album, ce sera fait. C'est "Embrace", en duo avec Ladyhawke (une fille toute seule qui souffre du syndrome d'Asperger), une musique toujours dans ce style très synthétique, avec (justement !) des synthés dans tous les sens, une rythmique béton qui secoue agréablement sans trop bousculer, mais surtout avec cette fois une voix féminine ! Et là, c'est le clou du spectacle, le chant de Ladyhawke transcende le morceau et nous envoie littéralement dans les étoiles !
Du coup, le morceau juste après, "Dancing On The Water", paraît un peu faiblard au début avec ses claviers kitchs et son chant un peu Donald Duck mais quand les instrus commencent à se mettre en place et que tout s'imbrique pour la deuxième moitié de la chanson, on oublie vite la mauvaise première impression !

Parlons maintenant des chansons de Pnau qui font moins pop et qui se tournent largement plus vers l'electro pleines de beats destructeurs et prêts à vous secouer comme un pommier !
Il y a d'abord "Wild Strawberries" avec sa mélodie syncopée qui incite à danser comme un robot et son refrain mi-soufflé mi-crié (trop bizarre!) qui rentre dans votre cerveau sans forcer et qui chamboule tout à l'intérieur. LE morceau puissant et impressionnant de l'album comme pouvaient l'être le "Road To Recovery" des Midnight Juggernauts. On a également le quasi-instrumental "We Have Tomorrow" (on y entend à peine quelques bribes sous vocoder) qui est vraiment taillé pour le dancefloor avec sa boucle de synthé qui vous empêche de penser et force votre corps à bouger de façon tellement désordonnée qu'on pourrait dire que vous dansez ! Une bonne matière d'œuvre pour les remixeurs insatiables.
"Lover" fait penser à un morceau de The Whip télescopé avec un autre de Headman : ça donne quelque chose de pas très fin, pas forcément le meilleur morceau mais ce n'est pas un calvaire à écouter, on le zappera juste peut-être quelque fois. Enfin, on arrive au morceau le plus électrique et violent qui paradoxalement s'appelle "No More Violence". Refrain crié par mille voix, boucle de basse/synthé bien grasse et hyper répétitive, un morceau facile et fédérateur sur lequel aucun DJ ne crachera.

Là, pour le coup, on a vraiment l'impression d'avoir affaire à un groupe d'electro pas finaud pour un sou qui enchaîne les tubes pour boîtes de nuits (et alors ? elle est où la honte quand c'est bien ?) mais ce serait faire une grossière erreur. Déjà, ce serait oublier les morceaux qui sont dans une veine pop dont on a déjà parlé, mais surtout ce serait faire abstraction de ceux dont je vais parler maintenant et que j'ai volontairement omis jusque là ! Il s'agit de "Shock To My System" et "Baby" qui révèlent un tout autre visage de Pnau. Enfin, "Shock To My System" pas trop encore, dans le fond c'est un morceau d'electro-pop assez basique dont l'ambiance est quand même assez différente du reste du disque et sur lequel s'incruste un chœur d'enfants assez rigolo. Par contre "Baby" est LE troisième morceau phare de cet album : un sample de sons bizarres mélangeant instruments à vents et cuivres tourne en boucle sur une basse bien ronflante tandis que les chœurs d'enfant de "Shock To My System" reprennent du service. Cette chanson est une cure de joie de vivre vraiment agréable, à écouter en boucle toute la journée !

Au final, Pnau nous offre là un album pas toujours super original (eh oui, Cut Copy, Midnight Juggernauts et tous leurs émules sont déjà passés par là avant eux...) mais qui demeure toujours efficace, surtout dans ses moments de grâce, qui sont quand même relativement fréquents !
Pfiou, encore un disque comme ça et je pars m'installer en Australie !

Verdict : 3,5/5



Myspace

dimanche 26 octobre 2008

F05 - "Tokyo!" de Gondry, Carax et Joon-Ho

WOH! c'est presque ce que je me suis dit en sortant de Tokyo!.






Aujourd'hui, je suis allé voir Tokyo! . J'y allais sans trop savoir ce que c'était, c'est-à-dire trois moyens métrages à la suite sur Tokyo. Tout ça concocté par Gondry, Carax et Joon-ho. Bref, j'y allais pour leur réputation... enfin "leur" pour être honnête, au départ je voulais y aller pour Gondry mais au final aussi pour Carax (la faute aux Inrocks).


Bon. Je propose qu'on commence par le premier moyen métrage: celui de Gondry. Donc voilà, un jeune couple pas trop riche arrive chez une copine qui loue un studio minuscule dans Tokyo. Ils logent chez elle juste le temps de trouver un appartement. Le mec est cinéaste, un peu bizarre, pas du tout connu, un peu artiste, il veut "crever la toile pour forcer le public à rentrer dans le film". Sa copine ne sait pas trop quoi faire de sa vie... Le mec trouve rapidement un boulot, elle se retrouve donc chargée de trouver un appart'. Et puis d'un coup, ça devient du Gondry! La fille se sens inutile et donc (whoh la métaphore!) se transforme en chaise. Bon, cette première partie est pas renversante. Mais bon, on s'ennuie pas pour autant (presque).

On monte d'un cran avec Carax et son film "Merde". Le personnage principal éponyme est un être étrange qui se met a sortir des plaques d'égouts de Tokyo pour effrayer les gens... Il finit par se faire attraper et est traîné en justice (oui parce qu'il a tué quelques personnes...). Par chance, un juge, en France, sait parler la même langue que Merde (oui, ils ont vraiment créé une langue pour Merde) et décide de venir le défendre. Les deux tiers du film sont occupés par le procès... On dirai un peu Micromégas de Voltaire dans le genre relativité des points de vue, tolérance, tout ça. Nous on l'aime ce Merde. Il est bizarre et il tue des gens mais c'est pas de sa faute !

Et puis on arrive au cran Joon-ho... Joon-ho qui prend pour personnage principal un hikikomori. Ce mot japonais désigne une "catégorie" de personne au Japon qui décide de vivre seules, coupées du monde. Pour l'info, il y a environ 1million de hikikomori au Japon ! Un jeune sur 10 (dingue non?) (moi j'en reviens toujours pas) ! Bref ! C'est donc ce mec là qu'est chez lui depuis 10 ans qui un beau samedi ensoleillé croise le regard de la joooolie livreuse de pizza. Le premier regard qu'il croise en 10 ans et là : ptof (oui j'excelle en onomatopée)(ou alors j'excède peut être..) le sol capricieux du Japon tremble pendant quelques secondes. HAN! la jolie livreuse de pizza s'évanouit ! L'hikikomori ne sais pas quoi faire en ce genre de situation. Il lui amène un verre d'eau mais elle dort, boit le verre d'eau et l'asperge avec un brumisateur. Marche pas. Il fini par trouver un tatouage qui représente un bouton power. Il appuie, elle se réveille (trop bien) ! Bon, je vais pas tout raconter non plus sinon il n'y a plus de surprises.


Au final, il y a dans Tokyo! une espèce de montée en puissance. D'un Gondry gondriesque un peu moyen, on passe à un Carax révolté et engagé pour finir sur un Joon-ho d'une beauté renversante (je m'en suis toujours pas remis).
En sortant de la salle, on ne dit pas "Woh!", on dit rien, complètement incapable de parler.



Verdict: 4,75/5


Plus d'infos sur ce film

M50 - Kaiser Chiefs : "Off With Their Heads"

La conception de l'évolution musicale chez Kaiser Chiefs : aucune prise de risque avant tout !
Faut pas exagérer, jusqu'ici on a fait un tabac avec du rock plus-basique-tu-meurs, pourquoi changer ?


Bon ok, je caricature un peu mais c'est quand même ça ! On peut pas dire que le groupe ait décidé de bouleverser ses habitudes avec ce 3ème opus. Pop-rock bien carrée, mélodies faciles, claviers new-wave sont toujours de la partie. Les vieux fans ne s'en plaindront pas mais ceux qui comme moi n'ont jamais vraiment accroché à la musique des Kaiser Chiefs vont faire la gueule (eh oui, je fais la gueule !).

Et pourtant, et pourtant, on a cru à la révolution quand l'album a démarré sur "Spanish Metal" : des riffs bien gras couvrant tant bien que mal une rythmique martelée sans retenue et qui séparent des couplets un brin désuets, on s'y attendait pas vraiment ! Et pour le coup, c'est pas mal ! Mais bon voilà, ça s'était la seule excentricité de ce Off With Their Heads... Maintenant, place aux vrais Kaiser Chiefs.
Ça commence avec le single de l'album, "Never Miss A Beat", où paraît-il Lily Allen et des filles de New Young Pony Club participent aux chœurs (c'est marqué dans le livret de l'album mais ça s'entend pas). Bref, de toute façon, on voit bien qu'elles n'ont pas apporté grand chose, j'aime pas du tout cette chanson, son refrain répété façon bourrage de crâne, ses riffs de guitares faciles et ses synthés migraineux. Pas besoin de s'attarder plus sur ce morceau, ni sur ses clônes "Can't Say What I Mean", "Half The Truth" ou "Addicted To Drugs", pas envie de me répéter bêtement.

Heureusement, les Kaiser Chiefs savent varier (hum...) leur répertoire ! Du coup, on a aussi droit à des morceaux un peu moins frénétiques (donc moins désagréables ?), style ballades ou hymnes pop, et ça fonctionne quand même un peu mieux. "Like It Too Much" est une chanson assez réussie, avec des sonorités moins lassantes grâce à l'apport des cordes. Par contre, "Tomato In The Rain" ne sert pas à grand chose. Déjà que le titre n'augure rien de bon, on est ici en plein dans les clichés britpop ringards à souhait et le pire, c'est que ça reste dans la tête !
Oh tiens, une autre chanson avec Lily Allen ! Et même qu'on entend sa voix au fond ! Mais bon, c'est un peu vain, "Always Happen Like That" est une copie quasi-conforme de "Tomato In The Rain", les chœurs de Lilly Allen en plus (tu parles d'un plus !).

Mais au fond, c'est des types bien les Kaiser Chiefs. Ils ont compris que l'écoute de leur album nous avait un peu épuisé et qu'on avait bien envie de dormir pour soulager nos oreilles qui n'en peuvent plus d'entendre tout le temps les mêmes choses. Du coup, pour le morceau final "Remember You're A Girl", on a le droit à un truc tout doux, tout calme. C'est toujours aussi bateau dans la conception mais c'est tellement bien trouvé d'avoir mis ça à la fin qu'on apprécie !

Argh, j'ai oublié de parler des morceaux originaux ! Eh oui, il y en a quand même, j'ai un peu exagéré dans mon intro donc j'vais essayer de contrebalancer ça maintenant.

Tout d'abord, il y a "You Want History" qui s'essaie à des sonorités électro (oui, vous avez bien lu !). Du coup, la musique des Kaiser Chiefs devient un peu plus funky mais cette fichue manie de répéter en boucle les trois mots et demi du refrain commence vraiment à agacer. Même topo pour "Good Days Bad Rain" qui propose une intro un peu différente des autres (rien de bien méchant je vous rassure), et qui repart sur un style qu'on commence maintenant à connaître de fond en comble.
Enfin, on a même droit à du hip-hop (!) sur "Half The Truth" ! Bon, en fait, c'est juste pour le dernier couplet où l'anglais Sway vient débiter ses rimes en passant comme ça, sans se faire remarquer, juste pour dire coucou.

Bref, vous l'aurez compris, les Kaisers Chiefs, c'est pas mon truc. Mais bon, faut bien être honnête dans la vie donc je vais reconnaître qu'il y a quand même un soupçon de talent dans ce groupe. Pas le talent qui permet d'inventer des nouveaux genres musicaux (oulah non, celui-là, ils l'ont pas) mais celui qui permet de faire de la musique de belle manière, c'est-à-dire d'appliquer les bonnes vieilles recettes à la lettre, sans jamais mettre un gramme de trop de sucre et pas assez de farine. Bref, vous avez compris ce que je veux dire, ce Off With Their Hands va encore faire un tabac car le groupe continue à rester efficace malgré sa musique sans aucune subtilité ni originalité. D'ailleurs, je comprends toujours pas le paradoxe qu'est leur tournée en Angleterre avec Late Of The Pier. Bon ok, j'arrête.

Verdict : 2,25/5




"Never Miss A Beat"

Myspace

mercredi 22 octobre 2008

M49 - Kitsuné Maison Compilation 6

Ça y est, elle sort la nouvelle compil' de Kitsuné !
On l'attendait depuis un bail et on en fait une critique pour vous avant sa sortie le 27 octobre !



Kitsuné, pour ceux qui ne le savent pas, c'est un label parisien pas très connu par son nom mais qui est pourtant partout ! Ils ont fait sortir Digitalism (d'ailleurs présent sur la compil'), autoKratz (eux aussi) ou très récemment Cazals !

Bon, je dois vous dire qu’à la première écoute (avec le son pourri de mon ordi), j’ai trouvé cette compile un peu fade et même “molle”. Même "Stay the Same" de autoKratz m’a paru mou alors que je le trouvais génial sur l’album. Bref, je commençais à me dire que Kitsuné n’était plus ce qu’elle était, que ses découvertes ne seraient plus aussi bienn qu’il fallait trouver un autre moyen de découvrir de la musique originale. Et pour écrire mon article sur cette compil' j’ai réécouté la compilation (avec un casque cette fois). Et là tout était différent : j’ai découvert des sons dont ma modeste enceinte mono ne pouvait accoucher. Toutes les subtilités des mélodies, tous les petits accros qui fourmillent sur nos tympans, tout ça je l’ai eu dans mon casque.

Bref, comme dans chaque compil' de label, il y a des découvertes génialissimes et des gens que “bof on sautera la piste quand ça sera eux”. Il y a des gens qu’on connaît déjà comme autoKratz, Digitalism ou Etienne de Crecy. D’autres complètement inconnus comme La Roux ou Beni. Certains comme Appaloosa sont étrangement dans l’air du temps...

En gros une compil' parfaitement balancée pour que les bons nous fasse détester les mauvais et vice et versa.

On commence par les mauvais ? Allez ! Bon, mauvais c’est méchant. Disons plutôt les moins bons :) . Il y a d’abord You Love Her Coz She’s Dead qui nous offrent une espèce de masse sonore presque insupportable, le tout dans un rythme effréné et des paroles criées. Bref, on voit arriver la migraine très vite. Heureusement, le morceau n’est pas très long : 2 minutes 48. Ensuite on a "Danse en France" de Fischerspooner qui, même remixé par d.i.m., est nul. Nul parce que les paroles, en français, sont trop proches de la ceinture (“je ne sais pas pourquoi, j’ai envie de faire pipi”) pour être appréciable (fallait pas chanter en français les gars :-p). Mais même en faisant omission des paroles, le “son” est trop infligé par des gens habillés en fluo qui dansent avec leur téléphone dans les mains.

Voilà pour les mauvais... En fait, ça n'en fait que deux qui sont nuls. Sur 18, c’est pas énorme.

Passons maintenant aux bons. Kitsuné ne nous a sélectionné que des morceaux dans cette veine disco que le monde entier veut atteindre... À commencer par Lo-Fi-Fnk qui se classerait dans la branche “j’ai été très influencé par les musiques de jeux vidéos de ma Nes” au milieu du son disco d’aujourd’hui... Autant dire des synthés bien métalliques, une basse qui sert d’intro au morceau et qui reviendra hanter le morceau pendant les voix. En fait, ça fait pas disco... Ça fait plutôt dance, vous savez du genre Gala. Oui, c’est vieux mais je suis sur que vous vous rappelez ces booms de fin de colo à 12 ans... L’époque où parfois vous pouviez vous coucher à 22h ! Il y a de ça dans ce morceau de Lo-Fi-Fnk, ce petit coté envoûtant et enivrant. Bref, ça donne le ton de la compil' comme ça !

Ensuite, on enchaîne avec La Roux, pour moi LA découverte de la compilation 6. La Roux c’est un myspace moche comme un myspace avec un texte qui dit en gros qu’elle n'a fait qu'un morceau pour le moment et que celui-ci est sur la compile Kitsuné. Si c’est pas la classe ça déjà ! Bon, on va pas aimer juste à cause de ça non plus. "Quicksand" commence par un “Ouuuhouuuhouuuhouuu” féminin accompagné par une batterie et ce qui ressemble à un piano électrique qui jouent de concert. Cette voix est assez incroyable quand elle chante on a l’impression que c’est une jolie fille qui chante, sans même savoir si c’est le cas. Bref, je suis pas très clair mais c’est à cause d’elle aussi !
Puis arrive Pnau, avec une boucle au synthé qui a l’air tout droit sorti d’un générique de série américaine type K2000. En fait, ça ressemble à Kavinsky mais en moins sombre. On imagine direct une belle voiture toute rouge mais dont on entend pas le bruit, parce que c’est un générique de toute façon, et des gens qui tirent des coups de feu. Et à la fin le héros part dans sa voiture rouge avec les chœurs et un grand sourire. Il a encore gagné, alala sacré lui, il gagne toujours à la fin. Normal c’est le héros. Bref, cette musique fait voyager.

Bon là, carambolage : You Love her Coz She’s Dead vient de nous couper la priorité.

Avec Ted & Francis, on se relève, on est le héros et la voiture elle a rien (normal, c’est la voiture du héros). On est dans notre voiture sur l’autoroute, personne devant nous, on sait pas où on va mais on y va. Cette musique a des accents de nostalgie et son titre l’indique bien: "I Wish I Was A Polar Bear". On roule parce qu’on est triste. Si seulement on avait été un ours polairen on aurait pas eu tous ces problèmes. On déprime, on fuit, on ne se retournera pas, cette fois, c’est sûr, on part pour pôle nord. Là-bas au moins, on nous laissera vivre comme des ours polaires.

On continue avec Digitalism qui nous amènent une version instrumentale de "Taken Away". Cette piste sera sur le prochain album et sonne bien comme du Digitalism mais là en fait je me demande pourquoi j’aime Digitalism... Je sais pas si c’est parce que c’est la version instru mais je le trouve moyen ce morceau. Rien de novateur, on attend tout le long des paroles, un changement de rythme mais rien ne vient. J’aurai du le mettre dans les nuls en fait... Bref ! On enchaîne super bien avec autoKratz qui part avec le même rythme que le fin du morceau de Digitalism. C’est ça le changement de rythme qu’on attendait dans "Taken Away". En fait ce CD est construit comme un DJ set, autoKratz arrive juste au bon moment pour réveiller les gens qui s’endormait sur Digitalism. Bon, maintenant vous savez ce que je pense de autoKratz !

"My Love Sees You" de Beni est un peu lente à démarrer et stagne un peu. C’est la même boucle pendant un moment, passée sur différents effets. On a l’impression qu’il voulait rallonger son morceau. "My Love Sees You" est bien au milieu (à 3min), quand on change de rythme, que le son se dégrade un peu puis reprend avec les guitares qui se transforment en chœurs.
Etienne de Crecy entre en scène avec Monsieur Jo et fait du Crécy : un morceau long (6 minutes 10) avec un rythme pour seule mélodie, des filtres (beaucoup de filtres) des montées de volume puis des descentes, des modes “on est devant la boite et on entend la musique de dehors”. Bref, on commence à s’ennuyer sérieusement.

Quand on entend un “We like the music, we love the disco sound! Hey!” on se dit “aaah enfin!”... Et on a raison ! Streetlife DJs vient nous réveiller avec ses guitares au vocoder, ses “we like...” chuchotés, sa mélodie disco comme peuvent l’être celles de Calvin Harris. Ça fait du bien ! On a même droit à un solo de guitare qui nous rappellerait presque celui de "Aerodynamic". On est entraîné par le rythme, on danse sur notre siège en écrivant l’article.
Pas le temps de se reposer ! On enchaîne avec A-Trak et son "Say Whoa". Ca commence par un “on attend devant la boite” et puis on descend les escaliers, on suit les néons bleus au plafond et là le rythme ralentit, on entend un “They ear the mix and they say whoa!” et c’est parti ! Un son distordu de guitare électrique vient en fin de boucle rythmé la musique. il est différent à chaque fois. Et puis il se fait plus présent, autant que les basses. Sur tout ça, une voix grave passée au vocoder nous répète cette phrase et puis d’un coup, ça s'arrête... pas pour longtemps ! Le volume remonte progressivement la guitare devient cathartique. Puis ça se calme et ça reste sur le même rythme jusqu’à la fin.
On continu avec "Hear It In The Cans" de We Have Band. Ça commence sur une mélodie typiquement jeux vidéos là encore. La mélodie monte, monte puis s'arrête pour laisser rentrer les voix qui chantent en canon. Elle revient pour le refrain. Ça fait penser à "Back on the Motorway" de Metronomy. Et puis à nouveau les voix, et puis tout en même temps, on se laisse emporter et puis ça s'arrête net...

... pour laisser entrer Heartsrevolution et son "Ultraviolence" ! Une mélodie en boucle et une femme qui chante, visiblement en criant : la voix est saturée (c’est parce que c’est ultraviolent, tu vois). Bof, le morceau marche bien mais reste basique et pas hyper entraînant. Le rythme de la compil' ralentit.
On le sent bien avec "Drive Your Car" de Grovesnor remixé par Hot Chip. On est de nouveau sur la route, on se remet de notre nuit. Un piano jazzy, une guitare électrique bien gentille, une voix qui résonne. Ça fait du bien en fait, on sent que la fin du cd approche.
Puis vient "Although You May Laugh" de David E.Sugar. Toujours plus calme. Enfin calme comme des morceaux de Thom Yorke. Vous savez, un truc qui a l’air calme mais qui vous fait bouger quand même. Des grésillements, le son qui saute. Brefn ça c’est pour le son, après la voix c’est pas du tout Thom Yorke. On est plus en voiture là, on est dans le train, le jour va se lever et on regarde par le fenêtre, trop fatigué pour sentir la clim' sur notre oreille droite...
Appaloosa arrive dans la ligné du reste, encore plus minimaliste: un piano (un vrai) et des paroles anglaises visiblement chantées par une française (“bioutifaul dayyy”). On irait presque se coucher. On plane là de toute façon, ça pourrait presque être un morceau de Air France... Avec des petites clochettes et tout...


Bref là, y'a une “Piste Presque Fantôme” de 23 secondes pour nous signifier que c’est la fin du CD et pour nous filer les deux morceaux qu’ils n’ont pas réussit à caler dans la playlist à savoir "Danse en France" qu’ils auraient pu ne pas mettre du tout et celui de The Shoes.
The Shoes c’est cool! Ils chantent "Let’s Go", c’est bien, c’est entraînant on se remettrait presque à danser !


Voilà ! Au final, on a une compil' pleine de bonnes choses, bien ciselée, bien rythmée aussi. Même avec quelques morceaux moyens, cette Kitsuné Maison Compilation 6 tient bien la route et ne lasse pas.
À écouter pour élargir son horizon musical :)


Verdict: 3,75/5


"Stay The Same" par autoKratz

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