lundi 27 octobre 2008

M51 - Pnau : "Pnau"

Eh oui, eh oui, c'est bien le même Pnau que dans la dernière compil' Kitsuné !


Et allez ! Troisième gros groupe electro de l'année qui nous vient d'Australie ! Après Midnight Juggernauts et Cut Copy, les petits derniers de Pnau pointent le bout de leur nez ! Et ceux-là, ils peuvent dire merci aux messieurs de chez Kitsuné d'avoir mis leur "With You Forever" sur la Kitsuné Maison Compilation 6 qui vient de sortir ! Comme beaucoup de monde, c'est grâce à ce CD que LBC a découvert Pnau et s'est intéressé à l'album. Venons-y justement à l'album !

On peut dire sans trop prendre de risque que si vous avez aimé les deux autres bandes d'australiens pré-citées, vous allez certainement aimer Pnau ! Pourquoi donc ?
Tout d'abord parce qu'on y retrouve ces mélodies ensoleillées dont nous avait inondé Cut Copy sur son album In Ghost Colours. Dès le début de l'album et le désormais déjà entendu "With You Forever", on est en terrain connu : synthés scintillants, basses bien rondes, chant avec un léger effet d'écho, on connaît tout ça, et en plus on aime ! Sur "Come Together", c'est pareil ou presque ! C'est un peu plus rythmé et les basses sont plus saturées mais sinon, c'est du même tonneau ! Ça met vraiment de bonne humeur, on a l'impression d'être avec eux là-bas en Australie, sur un dancefloor outdoor sous une nuit brûlante et étoilée, alors qu'ici il pleut et il fait froid...
Tiens, autant parler tout de suite de LA chanson electro-pop de l'album, ce sera fait. C'est "Embrace", en duo avec Ladyhawke (une fille toute seule qui souffre du syndrome d'Asperger), une musique toujours dans ce style très synthétique, avec (justement !) des synthés dans tous les sens, une rythmique béton qui secoue agréablement sans trop bousculer, mais surtout avec cette fois une voix féminine ! Et là, c'est le clou du spectacle, le chant de Ladyhawke transcende le morceau et nous envoie littéralement dans les étoiles !
Du coup, le morceau juste après, "Dancing On The Water", paraît un peu faiblard au début avec ses claviers kitchs et son chant un peu Donald Duck mais quand les instrus commencent à se mettre en place et que tout s'imbrique pour la deuxième moitié de la chanson, on oublie vite la mauvaise première impression !

Parlons maintenant des chansons de Pnau qui font moins pop et qui se tournent largement plus vers l'electro pleines de beats destructeurs et prêts à vous secouer comme un pommier !
Il y a d'abord "Wild Strawberries" avec sa mélodie syncopée qui incite à danser comme un robot et son refrain mi-soufflé mi-crié (trop bizarre!) qui rentre dans votre cerveau sans forcer et qui chamboule tout à l'intérieur. LE morceau puissant et impressionnant de l'album comme pouvaient l'être le "Road To Recovery" des Midnight Juggernauts. On a également le quasi-instrumental "We Have Tomorrow" (on y entend à peine quelques bribes sous vocoder) qui est vraiment taillé pour le dancefloor avec sa boucle de synthé qui vous empêche de penser et force votre corps à bouger de façon tellement désordonnée qu'on pourrait dire que vous dansez ! Une bonne matière d'œuvre pour les remixeurs insatiables.
"Lover" fait penser à un morceau de The Whip télescopé avec un autre de Headman : ça donne quelque chose de pas très fin, pas forcément le meilleur morceau mais ce n'est pas un calvaire à écouter, on le zappera juste peut-être quelque fois. Enfin, on arrive au morceau le plus électrique et violent qui paradoxalement s'appelle "No More Violence". Refrain crié par mille voix, boucle de basse/synthé bien grasse et hyper répétitive, un morceau facile et fédérateur sur lequel aucun DJ ne crachera.

Là, pour le coup, on a vraiment l'impression d'avoir affaire à un groupe d'electro pas finaud pour un sou qui enchaîne les tubes pour boîtes de nuits (et alors ? elle est où la honte quand c'est bien ?) mais ce serait faire une grossière erreur. Déjà, ce serait oublier les morceaux qui sont dans une veine pop dont on a déjà parlé, mais surtout ce serait faire abstraction de ceux dont je vais parler maintenant et que j'ai volontairement omis jusque là ! Il s'agit de "Shock To My System" et "Baby" qui révèlent un tout autre visage de Pnau. Enfin, "Shock To My System" pas trop encore, dans le fond c'est un morceau d'electro-pop assez basique dont l'ambiance est quand même assez différente du reste du disque et sur lequel s'incruste un chœur d'enfants assez rigolo. Par contre "Baby" est LE troisième morceau phare de cet album : un sample de sons bizarres mélangeant instruments à vents et cuivres tourne en boucle sur une basse bien ronflante tandis que les chœurs d'enfant de "Shock To My System" reprennent du service. Cette chanson est une cure de joie de vivre vraiment agréable, à écouter en boucle toute la journée !

Au final, Pnau nous offre là un album pas toujours super original (eh oui, Cut Copy, Midnight Juggernauts et tous leurs émules sont déjà passés par là avant eux...) mais qui demeure toujours efficace, surtout dans ses moments de grâce, qui sont quand même relativement fréquents !
Pfiou, encore un disque comme ça et je pars m'installer en Australie !

Verdict : 3,5/5



Myspace

dimanche 26 octobre 2008

F05 - "Tokyo!" de Gondry, Carax et Joon-Ho

WOH! c'est presque ce que je me suis dit en sortant de Tokyo!.






Aujourd'hui, je suis allé voir Tokyo! . J'y allais sans trop savoir ce que c'était, c'est-à-dire trois moyens métrages à la suite sur Tokyo. Tout ça concocté par Gondry, Carax et Joon-ho. Bref, j'y allais pour leur réputation... enfin "leur" pour être honnête, au départ je voulais y aller pour Gondry mais au final aussi pour Carax (la faute aux Inrocks).


Bon. Je propose qu'on commence par le premier moyen métrage: celui de Gondry. Donc voilà, un jeune couple pas trop riche arrive chez une copine qui loue un studio minuscule dans Tokyo. Ils logent chez elle juste le temps de trouver un appartement. Le mec est cinéaste, un peu bizarre, pas du tout connu, un peu artiste, il veut "crever la toile pour forcer le public à rentrer dans le film". Sa copine ne sait pas trop quoi faire de sa vie... Le mec trouve rapidement un boulot, elle se retrouve donc chargée de trouver un appart'. Et puis d'un coup, ça devient du Gondry! La fille se sens inutile et donc (whoh la métaphore!) se transforme en chaise. Bon, cette première partie est pas renversante. Mais bon, on s'ennuie pas pour autant (presque).

On monte d'un cran avec Carax et son film "Merde". Le personnage principal éponyme est un être étrange qui se met a sortir des plaques d'égouts de Tokyo pour effrayer les gens... Il finit par se faire attraper et est traîné en justice (oui parce qu'il a tué quelques personnes...). Par chance, un juge, en France, sait parler la même langue que Merde (oui, ils ont vraiment créé une langue pour Merde) et décide de venir le défendre. Les deux tiers du film sont occupés par le procès... On dirai un peu Micromégas de Voltaire dans le genre relativité des points de vue, tolérance, tout ça. Nous on l'aime ce Merde. Il est bizarre et il tue des gens mais c'est pas de sa faute !

Et puis on arrive au cran Joon-ho... Joon-ho qui prend pour personnage principal un hikikomori. Ce mot japonais désigne une "catégorie" de personne au Japon qui décide de vivre seules, coupées du monde. Pour l'info, il y a environ 1million de hikikomori au Japon ! Un jeune sur 10 (dingue non?) (moi j'en reviens toujours pas) ! Bref ! C'est donc ce mec là qu'est chez lui depuis 10 ans qui un beau samedi ensoleillé croise le regard de la joooolie livreuse de pizza. Le premier regard qu'il croise en 10 ans et là : ptof (oui j'excelle en onomatopée)(ou alors j'excède peut être..) le sol capricieux du Japon tremble pendant quelques secondes. HAN! la jolie livreuse de pizza s'évanouit ! L'hikikomori ne sais pas quoi faire en ce genre de situation. Il lui amène un verre d'eau mais elle dort, boit le verre d'eau et l'asperge avec un brumisateur. Marche pas. Il fini par trouver un tatouage qui représente un bouton power. Il appuie, elle se réveille (trop bien) ! Bon, je vais pas tout raconter non plus sinon il n'y a plus de surprises.


Au final, il y a dans Tokyo! une espèce de montée en puissance. D'un Gondry gondriesque un peu moyen, on passe à un Carax révolté et engagé pour finir sur un Joon-ho d'une beauté renversante (je m'en suis toujours pas remis).
En sortant de la salle, on ne dit pas "Woh!", on dit rien, complètement incapable de parler.



Verdict: 4,75/5


Plus d'infos sur ce film

M50 - Kaiser Chiefs : "Off With Their Heads"

La conception de l'évolution musicale chez Kaiser Chiefs : aucune prise de risque avant tout !
Faut pas exagérer, jusqu'ici on a fait un tabac avec du rock plus-basique-tu-meurs, pourquoi changer ?


Bon ok, je caricature un peu mais c'est quand même ça ! On peut pas dire que le groupe ait décidé de bouleverser ses habitudes avec ce 3ème opus. Pop-rock bien carrée, mélodies faciles, claviers new-wave sont toujours de la partie. Les vieux fans ne s'en plaindront pas mais ceux qui comme moi n'ont jamais vraiment accroché à la musique des Kaiser Chiefs vont faire la gueule (eh oui, je fais la gueule !).

Et pourtant, et pourtant, on a cru à la révolution quand l'album a démarré sur "Spanish Metal" : des riffs bien gras couvrant tant bien que mal une rythmique martelée sans retenue et qui séparent des couplets un brin désuets, on s'y attendait pas vraiment ! Et pour le coup, c'est pas mal ! Mais bon voilà, ça s'était la seule excentricité de ce Off With Their Heads... Maintenant, place aux vrais Kaiser Chiefs.
Ça commence avec le single de l'album, "Never Miss A Beat", où paraît-il Lily Allen et des filles de New Young Pony Club participent aux chœurs (c'est marqué dans le livret de l'album mais ça s'entend pas). Bref, de toute façon, on voit bien qu'elles n'ont pas apporté grand chose, j'aime pas du tout cette chanson, son refrain répété façon bourrage de crâne, ses riffs de guitares faciles et ses synthés migraineux. Pas besoin de s'attarder plus sur ce morceau, ni sur ses clônes "Can't Say What I Mean", "Half The Truth" ou "Addicted To Drugs", pas envie de me répéter bêtement.

Heureusement, les Kaiser Chiefs savent varier (hum...) leur répertoire ! Du coup, on a aussi droit à des morceaux un peu moins frénétiques (donc moins désagréables ?), style ballades ou hymnes pop, et ça fonctionne quand même un peu mieux. "Like It Too Much" est une chanson assez réussie, avec des sonorités moins lassantes grâce à l'apport des cordes. Par contre, "Tomato In The Rain" ne sert pas à grand chose. Déjà que le titre n'augure rien de bon, on est ici en plein dans les clichés britpop ringards à souhait et le pire, c'est que ça reste dans la tête !
Oh tiens, une autre chanson avec Lily Allen ! Et même qu'on entend sa voix au fond ! Mais bon, c'est un peu vain, "Always Happen Like That" est une copie quasi-conforme de "Tomato In The Rain", les chœurs de Lilly Allen en plus (tu parles d'un plus !).

Mais au fond, c'est des types bien les Kaiser Chiefs. Ils ont compris que l'écoute de leur album nous avait un peu épuisé et qu'on avait bien envie de dormir pour soulager nos oreilles qui n'en peuvent plus d'entendre tout le temps les mêmes choses. Du coup, pour le morceau final "Remember You're A Girl", on a le droit à un truc tout doux, tout calme. C'est toujours aussi bateau dans la conception mais c'est tellement bien trouvé d'avoir mis ça à la fin qu'on apprécie !

Argh, j'ai oublié de parler des morceaux originaux ! Eh oui, il y en a quand même, j'ai un peu exagéré dans mon intro donc j'vais essayer de contrebalancer ça maintenant.

Tout d'abord, il y a "You Want History" qui s'essaie à des sonorités électro (oui, vous avez bien lu !). Du coup, la musique des Kaiser Chiefs devient un peu plus funky mais cette fichue manie de répéter en boucle les trois mots et demi du refrain commence vraiment à agacer. Même topo pour "Good Days Bad Rain" qui propose une intro un peu différente des autres (rien de bien méchant je vous rassure), et qui repart sur un style qu'on commence maintenant à connaître de fond en comble.
Enfin, on a même droit à du hip-hop (!) sur "Half The Truth" ! Bon, en fait, c'est juste pour le dernier couplet où l'anglais Sway vient débiter ses rimes en passant comme ça, sans se faire remarquer, juste pour dire coucou.

Bref, vous l'aurez compris, les Kaisers Chiefs, c'est pas mon truc. Mais bon, faut bien être honnête dans la vie donc je vais reconnaître qu'il y a quand même un soupçon de talent dans ce groupe. Pas le talent qui permet d'inventer des nouveaux genres musicaux (oulah non, celui-là, ils l'ont pas) mais celui qui permet de faire de la musique de belle manière, c'est-à-dire d'appliquer les bonnes vieilles recettes à la lettre, sans jamais mettre un gramme de trop de sucre et pas assez de farine. Bref, vous avez compris ce que je veux dire, ce Off With Their Hands va encore faire un tabac car le groupe continue à rester efficace malgré sa musique sans aucune subtilité ni originalité. D'ailleurs, je comprends toujours pas le paradoxe qu'est leur tournée en Angleterre avec Late Of The Pier. Bon ok, j'arrête.

Verdict : 2,25/5




"Never Miss A Beat"

Myspace

mercredi 22 octobre 2008

M49 - Kitsuné Maison Compilation 6

Ça y est, elle sort la nouvelle compil' de Kitsuné !
On l'attendait depuis un bail et on en fait une critique pour vous avant sa sortie le 27 octobre !



Kitsuné, pour ceux qui ne le savent pas, c'est un label parisien pas très connu par son nom mais qui est pourtant partout ! Ils ont fait sortir Digitalism (d'ailleurs présent sur la compil'), autoKratz (eux aussi) ou très récemment Cazals !

Bon, je dois vous dire qu’à la première écoute (avec le son pourri de mon ordi), j’ai trouvé cette compile un peu fade et même “molle”. Même "Stay the Same" de autoKratz m’a paru mou alors que je le trouvais génial sur l’album. Bref, je commençais à me dire que Kitsuné n’était plus ce qu’elle était, que ses découvertes ne seraient plus aussi bienn qu’il fallait trouver un autre moyen de découvrir de la musique originale. Et pour écrire mon article sur cette compil' j’ai réécouté la compilation (avec un casque cette fois). Et là tout était différent : j’ai découvert des sons dont ma modeste enceinte mono ne pouvait accoucher. Toutes les subtilités des mélodies, tous les petits accros qui fourmillent sur nos tympans, tout ça je l’ai eu dans mon casque.

Bref, comme dans chaque compil' de label, il y a des découvertes génialissimes et des gens que “bof on sautera la piste quand ça sera eux”. Il y a des gens qu’on connaît déjà comme autoKratz, Digitalism ou Etienne de Crecy. D’autres complètement inconnus comme La Roux ou Beni. Certains comme Appaloosa sont étrangement dans l’air du temps...

En gros une compil' parfaitement balancée pour que les bons nous fasse détester les mauvais et vice et versa.

On commence par les mauvais ? Allez ! Bon, mauvais c’est méchant. Disons plutôt les moins bons :) . Il y a d’abord You Love Her Coz She’s Dead qui nous offrent une espèce de masse sonore presque insupportable, le tout dans un rythme effréné et des paroles criées. Bref, on voit arriver la migraine très vite. Heureusement, le morceau n’est pas très long : 2 minutes 48. Ensuite on a "Danse en France" de Fischerspooner qui, même remixé par d.i.m., est nul. Nul parce que les paroles, en français, sont trop proches de la ceinture (“je ne sais pas pourquoi, j’ai envie de faire pipi”) pour être appréciable (fallait pas chanter en français les gars :-p). Mais même en faisant omission des paroles, le “son” est trop infligé par des gens habillés en fluo qui dansent avec leur téléphone dans les mains.

Voilà pour les mauvais... En fait, ça n'en fait que deux qui sont nuls. Sur 18, c’est pas énorme.

Passons maintenant aux bons. Kitsuné ne nous a sélectionné que des morceaux dans cette veine disco que le monde entier veut atteindre... À commencer par Lo-Fi-Fnk qui se classerait dans la branche “j’ai été très influencé par les musiques de jeux vidéos de ma Nes” au milieu du son disco d’aujourd’hui... Autant dire des synthés bien métalliques, une basse qui sert d’intro au morceau et qui reviendra hanter le morceau pendant les voix. En fait, ça fait pas disco... Ça fait plutôt dance, vous savez du genre Gala. Oui, c’est vieux mais je suis sur que vous vous rappelez ces booms de fin de colo à 12 ans... L’époque où parfois vous pouviez vous coucher à 22h ! Il y a de ça dans ce morceau de Lo-Fi-Fnk, ce petit coté envoûtant et enivrant. Bref, ça donne le ton de la compil' comme ça !

Ensuite, on enchaîne avec La Roux, pour moi LA découverte de la compilation 6. La Roux c’est un myspace moche comme un myspace avec un texte qui dit en gros qu’elle n'a fait qu'un morceau pour le moment et que celui-ci est sur la compile Kitsuné. Si c’est pas la classe ça déjà ! Bon, on va pas aimer juste à cause de ça non plus. "Quicksand" commence par un “Ouuuhouuuhouuuhouuu” féminin accompagné par une batterie et ce qui ressemble à un piano électrique qui jouent de concert. Cette voix est assez incroyable quand elle chante on a l’impression que c’est une jolie fille qui chante, sans même savoir si c’est le cas. Bref, je suis pas très clair mais c’est à cause d’elle aussi !
Puis arrive Pnau, avec une boucle au synthé qui a l’air tout droit sorti d’un générique de série américaine type K2000. En fait, ça ressemble à Kavinsky mais en moins sombre. On imagine direct une belle voiture toute rouge mais dont on entend pas le bruit, parce que c’est un générique de toute façon, et des gens qui tirent des coups de feu. Et à la fin le héros part dans sa voiture rouge avec les chœurs et un grand sourire. Il a encore gagné, alala sacré lui, il gagne toujours à la fin. Normal c’est le héros. Bref, cette musique fait voyager.

Bon là, carambolage : You Love her Coz She’s Dead vient de nous couper la priorité.

Avec Ted & Francis, on se relève, on est le héros et la voiture elle a rien (normal, c’est la voiture du héros). On est dans notre voiture sur l’autoroute, personne devant nous, on sait pas où on va mais on y va. Cette musique a des accents de nostalgie et son titre l’indique bien: "I Wish I Was A Polar Bear". On roule parce qu’on est triste. Si seulement on avait été un ours polairen on aurait pas eu tous ces problèmes. On déprime, on fuit, on ne se retournera pas, cette fois, c’est sûr, on part pour pôle nord. Là-bas au moins, on nous laissera vivre comme des ours polaires.

On continue avec Digitalism qui nous amènent une version instrumentale de "Taken Away". Cette piste sera sur le prochain album et sonne bien comme du Digitalism mais là en fait je me demande pourquoi j’aime Digitalism... Je sais pas si c’est parce que c’est la version instru mais je le trouve moyen ce morceau. Rien de novateur, on attend tout le long des paroles, un changement de rythme mais rien ne vient. J’aurai du le mettre dans les nuls en fait... Bref ! On enchaîne super bien avec autoKratz qui part avec le même rythme que le fin du morceau de Digitalism. C’est ça le changement de rythme qu’on attendait dans "Taken Away". En fait ce CD est construit comme un DJ set, autoKratz arrive juste au bon moment pour réveiller les gens qui s’endormait sur Digitalism. Bon, maintenant vous savez ce que je pense de autoKratz !

"My Love Sees You" de Beni est un peu lente à démarrer et stagne un peu. C’est la même boucle pendant un moment, passée sur différents effets. On a l’impression qu’il voulait rallonger son morceau. "My Love Sees You" est bien au milieu (à 3min), quand on change de rythme, que le son se dégrade un peu puis reprend avec les guitares qui se transforment en chœurs.
Etienne de Crecy entre en scène avec Monsieur Jo et fait du Crécy : un morceau long (6 minutes 10) avec un rythme pour seule mélodie, des filtres (beaucoup de filtres) des montées de volume puis des descentes, des modes “on est devant la boite et on entend la musique de dehors”. Bref, on commence à s’ennuyer sérieusement.

Quand on entend un “We like the music, we love the disco sound! Hey!” on se dit “aaah enfin!”... Et on a raison ! Streetlife DJs vient nous réveiller avec ses guitares au vocoder, ses “we like...” chuchotés, sa mélodie disco comme peuvent l’être celles de Calvin Harris. Ça fait du bien ! On a même droit à un solo de guitare qui nous rappellerait presque celui de "Aerodynamic". On est entraîné par le rythme, on danse sur notre siège en écrivant l’article.
Pas le temps de se reposer ! On enchaîne avec A-Trak et son "Say Whoa". Ca commence par un “on attend devant la boite” et puis on descend les escaliers, on suit les néons bleus au plafond et là le rythme ralentit, on entend un “They ear the mix and they say whoa!” et c’est parti ! Un son distordu de guitare électrique vient en fin de boucle rythmé la musique. il est différent à chaque fois. Et puis il se fait plus présent, autant que les basses. Sur tout ça, une voix grave passée au vocoder nous répète cette phrase et puis d’un coup, ça s'arrête... pas pour longtemps ! Le volume remonte progressivement la guitare devient cathartique. Puis ça se calme et ça reste sur le même rythme jusqu’à la fin.
On continu avec "Hear It In The Cans" de We Have Band. Ça commence sur une mélodie typiquement jeux vidéos là encore. La mélodie monte, monte puis s'arrête pour laisser rentrer les voix qui chantent en canon. Elle revient pour le refrain. Ça fait penser à "Back on the Motorway" de Metronomy. Et puis à nouveau les voix, et puis tout en même temps, on se laisse emporter et puis ça s'arrête net...

... pour laisser entrer Heartsrevolution et son "Ultraviolence" ! Une mélodie en boucle et une femme qui chante, visiblement en criant : la voix est saturée (c’est parce que c’est ultraviolent, tu vois). Bof, le morceau marche bien mais reste basique et pas hyper entraînant. Le rythme de la compil' ralentit.
On le sent bien avec "Drive Your Car" de Grovesnor remixé par Hot Chip. On est de nouveau sur la route, on se remet de notre nuit. Un piano jazzy, une guitare électrique bien gentille, une voix qui résonne. Ça fait du bien en fait, on sent que la fin du cd approche.
Puis vient "Although You May Laugh" de David E.Sugar. Toujours plus calme. Enfin calme comme des morceaux de Thom Yorke. Vous savez, un truc qui a l’air calme mais qui vous fait bouger quand même. Des grésillements, le son qui saute. Brefn ça c’est pour le son, après la voix c’est pas du tout Thom Yorke. On est plus en voiture là, on est dans le train, le jour va se lever et on regarde par le fenêtre, trop fatigué pour sentir la clim' sur notre oreille droite...
Appaloosa arrive dans la ligné du reste, encore plus minimaliste: un piano (un vrai) et des paroles anglaises visiblement chantées par une française (“bioutifaul dayyy”). On irait presque se coucher. On plane là de toute façon, ça pourrait presque être un morceau de Air France... Avec des petites clochettes et tout...


Bref là, y'a une “Piste Presque Fantôme” de 23 secondes pour nous signifier que c’est la fin du CD et pour nous filer les deux morceaux qu’ils n’ont pas réussit à caler dans la playlist à savoir "Danse en France" qu’ils auraient pu ne pas mettre du tout et celui de The Shoes.
The Shoes c’est cool! Ils chantent "Let’s Go", c’est bien, c’est entraînant on se remettrait presque à danser !


Voilà ! Au final, on a une compil' pleine de bonnes choses, bien ciselée, bien rythmée aussi. Même avec quelques morceaux moyens, cette Kitsuné Maison Compilation 6 tient bien la route et ne lasse pas.
À écouter pour élargir son horizon musical :)


Verdict: 3,75/5


"Stay The Same" par autoKratz

Myspace

dimanche 12 octobre 2008

M48 - The Aliens : "Luna"

Franchement, des albums comme celui-là, ça manque de nos jours !
Mais peut-être pas à tout le monde...


Vous qui aimez tout ce qui touche au style rétro, qui n'avez pas peur du ridicule, qui êtes à la fois fan des délires psychédéliques sous LSD de Pink Floyd et des vieilles séries SF bien kitsch, qui avez un brin de sentimentalisme, vous avez une chance d'aimer cet album complètement aliéné (ouh la blague nulle...) !

Car vous ne serez probablement pas dépaysé par les 10 minutes du morceau d'ouverture "Bobby's Song", où se côtoient harmonicas, accordéons, guitare de western, chœur d'église et tambours militaires. Il se pourrait même que vous tombiez raides dingues de cette chanson !
Heureux de retrouver cette musique qui vous manquait tant, vous serez même indulgents avec les chansons "Amen" et "Theramin" mièvres et inutiles, à condition que le reste relève le niveau.
Et vous ne serez pas déçus ! Alors que le piano rock et les cloches de "Everyone" laisseraient perplexes la plupart des gens, ils vous plongeront en pleine extase. Vous vous surprendrez même à faire du air guitar sous la douche sur "Magic Man", tout en chantant le refrain en chœur. Faut dire qu'il y a de quoi, c'est un des morceaux les plus réussis de l'album, entraînant et décalé.
Bon, par contre il vaudrait mieux pour la crédibilité de vos goûts musicaux que vous zappiez les 10 minutes de "Billy Jack". Enfin, c'est comme vous voulez, vous avez le droit d'apprécier les génériques de séries TV des années 80 ou d'être un inconditionnel de Starmania...

Passé l'interlude bruitiste "Luna", vous serez certainement plongé en extase par "Dove Returning", ses synthés aériens et son solo de guitare comme on ose plus en faire. Un morceau qui touche là où il faut pour faire des ressurgir des sensations oubliées depuis longtemps. Quant au sourire permanent que vous porterez dans la journée, vous le devrez sans aucun doute à la pop de "Sunlamp Show" et ses gimmicks musicaux que vous aurez écoutés dès le réveil. Vous serez tellement heureux que vous n'allez même pas prêter attention aux deux exécrables minutes de "Smoggy Bog" et vous retrouverez les Aliens rêvassant, perdus dans l'espace avec "Daffodils", superbe ballade sur les anneaux de Saturne.
Enfin, "Boats" achèvera de vous convaincre que vous avez retrouvé sur ce Luna tout ce que vous aimiez tant et que vous n'espériez plus retrouver, ce morceau faisant étalage de tout le panel des sonorités qui fait l'identité du groupe, ce fin alliage entre guitares épiques, synthés galactiques, chant réverbés et sonorités kitschissimes, identité clairement inspirée par tout ce que le LSD a pu produire comme groupes psychédéliques dans les 60's et 70's. On termine sur "Blue Mantle" et ses 8 minutes finales oniriques et poignantes. Clôture parfaite dont on aurait tellement aimé pouvoir en dire plus si les mots ne manquaient pas aussi cruellement.

Vous allez me dire : "Et si je n'aime pas le rétro, le psychédélisme, la SF et le kitsch, j'essaie quand même ?". Eh bien, oui ! En effet, malgré quelques morceaux complètement ratés, The Aliens possèdent cette assurance musicale qui leur permet de jouer au funambule, quelque part entre le tristement ridicule et l'absolument sublime. Car ces deux aspects se retrouvent dans ce Luna qui fait vraiment figure d'OVNI (ouh la deuxième blague nulle!) sur la scène britannique actuelle. Heureusement pour eux, la plupart du temps, ça penche du bon côté. Faut juste fermer les yeux (les oreilles) quand ça oscille un peu trop vers le mauvais.

Verdict : 3,5/5



"Magic Man"

Myspace