samedi 29 novembre 2008

F07 - "Les Plages d'Agnès" de Agnès Varda

.



Hier j’ai eu la chance, grâce à mon école, de pouvoir assister à l’avant première du nouveau film d’Agnès Varda. Femme de,feu Jacques Demy ("Peau d’Âne", "Les Parapluies de Cherbourg", etc) elle est une des réalisatrices, avec Godard, Demy ou Truffaut de la Nouvelle Vague.
En gros et en rapide : la nouvelle vague c’est trop d’la boule ! :D
En plus sérieux, la nouvelle vague c’est une manière complètement différente (et nouvelle donc) de faire des films qui est apparue dans les années 60. Des scènes tournées sans décor et sans forcément prévenir les figurants, des récits déconstruits souvent à reconstruire, une voix off, des apartés avec le spectateur.


Les Plages d'Agnès est en réalité, un documentaire autobiographique. Mais c’est, pour un docu, très écrit et très scénarisé donc on pourrait presque dire que c’est un film en fait... Bref, c’est un film sur elle-même avec pour fil conducteur (du moins pour les 2/3 du film) les plages sur lesquelles elle a vécu. Ça commence en Belgique et puis très rapidement, on se retrouve à Sète, puis Paris (par la Seine) puis Arles et puis bien d’autre comme Venice, CA ou Noirmoutier.

Le film est très intéressant parce qu’il parle, bon de sa vie forcément, mais parce que c’est elle qui parle. Elle qui raconte ce qui a fait la Nouvelle Vague, ce qui a fait le cinéma qui est le sien mais aussi celui de Demy, de Godard ou encore de Antonioni dont on retrouve des lieux de tournage de "Zabriskie Point" en Californie.
Il est intéressant aussi pour la manière de filmer et de cadrer. Le film commence sur une plage en Belgique où elle et ses assistants installent des miroirs de toutes formes à la verticale sur le sable. On la voit filmer ses assistants, la mer, se filmer elle-même. Cette scène sert en réalité de générique de début. Et ça peut paraître tout con mais plutôt que d’écrire leur nom à l’écran elle les dit et ça les humanise, les rend plus vrais que les autres noms qu’on a vu juste avant.
Intéressant enfin parce qu’elle se questionne sur la difficulté de mettre en scène sa mémoire. Elle se retrouve même à un moment à coté de deux petites filles sensées la jouer elle et une amie (ou sa sœur?).

Ça, c’est pour les deux premiers tiers. Après, pour le dernier tiers, le film devient beaucoup plus personnel et presque, je trouve, trop introspectif. C’est dérangeant de la voir au bord des larmes en parlant de Demy qui est mort du sida, de leur maison, leurs enfants. Et il y a même un passage complètement nian-nian quand, vers la fin, elle nous tourne le dos en regardant vers une fenêtre dans laquelle une image de Demy apparaît... Bref, c’est dommage que ça tombe dans ce registre un brin pathos et pseudo-romantique.


Bon, mis à part cette fin mitigée, le film est très bien ! Bien sûr, il faut que vous vous intéressiez à la vie de Varda un petit peu sinon ça sert à rien...

À savoir aussi que tout le monde n'est pas d'accord, je vous cite un ami : "je peux t'aider en te donnant quelques qualificatifs: nombriliste, égocentrique, quasi sénile, complaisant. Panégyrique immodeste et larmoyant à ce qu'elle fut. Profondément réactionnaire et bêtement nostalgique. Larmoyant (oh mon Jacquot, comme je t'aimais), et puis alors sa présence et sa voix, son humour de prof d'histoire-géo un peu fofolle à la retraite... J'espère que ça pourra t'aider."

Voilà !


Verdict : 3,75/5


Plus d'infos sur ce film

Sortie le 17 décembre

Aucun commentaire: