lundi 21 avril 2008

M07 - dEUS : "Vantage Point"

Les vieux briscards de dEUS nous font le coup de l'album affranchi de toute contrainte.
Avec plus ou moins de bonheur...


On les avait quittés en 2005 avec le sublime Pocket Revolution, album de la renaissance pour ce groupe belge à l'histoire si mouvementée (nombreux changements de line-up). On avait alors été bluffé par la finesse de la composition, ce souci du détail dans chaque morceau et un superbe sens de la mélodie.
Aujourd'hui, dEUS se sent libre de faire ce qu'il veut et ce Vantage Point en est l'illustration. Désormais, place à l'énergie brute, au plaisir immédiat, des mots qui sonnent bizarrement quand on parle de ce groupe. Bref, voyons ce que cela donne, track by track.

"When She Comes Down" ouvre les hostilités, un morceau sous tension joué dans une sorte de faux-rythme, on attend que cela décolle à un moment ou un autre, mais quand le refrain arrive, c'est la déception : aucune mélodie, un fond sonore plein de synthés ringards, un chant étouffé. Finalement, le morceau s'endort sur la fin sans avoir jamais livré le potentiel qu'il semblait avoir.

Quand arrive "Oh Your God", on croit qu'on y est, que dEUS se lâche enfin, preuve en est de l'intro ravageuse. Mais le chant parlé donne mal à la tête et le refrain typé pop commerciale avec ses chœurs ridicules prend l'auditeur à contrepied et gâche tout. Mais que fait dEUS ?!

Finalement, un sursis vient par le morceau le plus simple de l'album, "Eternal Woman", ballade pop raffinée, d'une simplicité déconcertante et pourtant à l'efficacité redoutable. Tout sonne juste et la beauté du refrain nous montre que notre bande de belges n'a pas perdu son talent de composition quand il s'agit d'être mélancolique.

On s'attend à ce que dEUS poursuive sur cette voie, on pourrait écouter des milliers de morceaux comme celui-ci sans se lasser, mais non, retour à la fureur avec la piste suivante, "Favourite Game". Intro batterie/basse limite heavy, chant toujours parlé, arrivée d'un riff de guitare bien gras... Mais où sommes-nous ? Puis, soudain, refrain pop typique de dEUS, sublime, un coin de ciel bleu au milieu de l'orage. Mais ça ne dure pas, le tonnerre arrive et ne s'arrête pas avant la fin du morceau. On ne voit pas trop où dEUS veut en venir : les belges semblent hésiter entre deux chemins.

Le morceau suivant, "Slow", manque un peu de surprise mais montre bien que lorsque dEUS choisit de se calmer le temps d'un morceau, les choses s'arrangent nettement. Tout est savamment dosé, cette fois les chœurs et les synthés sont utilisés à bon escient, une réussite. Peut-être que ça va s'améliorer à présent ?

Eh oui, c'est bien le cas, car le morceau suivant, "The Architect", est presque parfait. Pourtant dEUS a encore opté pour un morceau très électrique, furieusement dansant, ce qui ne leur avait pas trop réussi sur les pistes précédentes. Mais là, il n'y a absolument rien à jeter. Une guitare sous acide, un refrain tapageur et évident qui ferait sautiller une nonne (si si !). Ici on pense à des groupes comme !!! (Chk Chk Chk) ou Louis XIV. Pas étonnant que "The Architect" ait été choisi pour être le premier single extrait de l'album.

Ça y est, dEUS est enfin dans la place, la foule est en délire, et ce n'est pas fini, voilà qu'arrive "Is A Robot" ! Une intro à la basse très electro, un crescendo qui fonctionne et un refrain efficace, voilà la recette du morceau réussi selon dEUS. Mais non, ils n'en restent pas là et au milieu du morceau arrive un nouveau riff accompagné à la voix qui vient littéralement casser la baraque, dEUS montre à tous comment s'y prendre pour secouer les foules.

À cet instant précis, on est indécis, on ne sait plus s'il faut attendre des membres de dEUS qu'ils continuent à nous pondre de superbes ballades toutes calmes ou bien s'il faut leur demander de continuer dans cette voie faite de débauche d'énergie et de sueur. Finalement, dEUS préfère revenir aux sources et achèvent cet album par trois morceaux dont un qui sonne déjà comme un classique au sein de leur discographie, un autre assez réussi et un raté.

"Smokers Reflect" tout d'abord, est similaire à "Eternal Woman" (dEUS est vraiment passé maître dans l'art des morceaux de ce genre). Ici, on craque pour le refrain qui sonne comme une imploration et les notes de piano abandonnées joliment au gré de la chanson.

L'avant-dernier morceau, "The Vanishing Of Maria Schneider", m'a vraiment paru inutile. Aucune grâce, aucune créativité ne ressort de ce morceau, une piste à oublier si, comme moi, on range les musiciens de dEUS parmi les plus fins couturiers de la scène pop/rock actuel.

Comme à son habitude, dEUS clôture son album de belle manière. On se souvient de "Dream Sequence #1" sur The Ideal Crash en 1999 ou bien de "Nothing Really Ends" en 2005, qui mettait superbement fin à un Pocket Revolution déjà splendide. En 2008, rien (ou presque) n'a changé, on a droit à un assez bon morceau, pas aussi splendide que ceux cités précédemment mais qui se laisse écouter. Il est nommé "Popular Culture" et ce titre parait ironique, tant on aimerait que dEUS devienne populaire (dans le bon sens du terme), que ces belges puissent sortir du cercle fermé du rock indé et connaître enfin la consécration qu'ils méritent.

Etrangement, c'est peut-être cet album qui le leur permettra et ce, malgré quelques morceaux à côté de la plaque. En effet, conduit cette fois par un single vraiment accrocheur et comportant toujours son lot de pépites pop, on peut espérer que Vantage Point connaisse un succès encore supérieur à celui de Pocket Revolution, le plus important succès commercial de dEUS à ce jour.

Verdict : 2,75/5

dimanche 20 avril 2008

M06 - Mariah Carey : "E=MC²"

Non, non, je ne me suis pas trompé.
Elle a vraiment appelé son album comme ça...



Mariah, Mariah... Tu t'es imaginé que tu pouvais nous faire croire que cet album (le 18ème quand même) serait intelligent avec un titre comme celui là?
LOUPÉ!
Dommage, ça aurait peut-être presque marché si tu n'avais pas sorti le single "Touch My Body" juste avant l'album.

Son

Parlons de ta musique, enfin non justement, parlons de pas ta musique. Tu piques des sons à tout le monde! Sur la première piste tu récupères, en duo avec T-Pain, le claquement de langue de Snoop Dogg... En plus tu dis "chanter et m'aimer" en français... Tout le monde sait d'ailleurs que la France, c'est le pays de l'amour, ce n'est pas du tout un cliché. La deuxième piste, ce n'est pas de ta faute mais elle fait beaucoup penser à I got a crush on Obama qui a été fait par des comédiens en quelques minutes... La troisième piste, un duo avec Damian Marley, celle-là c'est pour plaire aux amateurs de reggae, non? Et ça continue comme ça jusqu'à la dernière piste qui ressemble beaucoup à une chanson d'Alicia Keys...
Bref un mesclun des artistes R&B qui vendent. Comme dis Rahtur, ton album, c'est un peu comme un Jukebox : tous les meilleurs CDs dans une seule boîte mais avec un son pourri.

Couv'

Quelle couverture d'ailleurs pour ce 18eme opus... Une photo noir et blanc pour plaire aux artistes, le E=MC² écrit en majuscules blanches sur un fond noir comme à la craie sur un tableau noir pour plaire aux scientifiques, le corps caché par un espèce de boa géant pour plaire aux hommes, ton prénom (plus de Carey??) pour être plus proche de ton public, écrit en dégradé rose/violet pour plaire aux filles.
Bref, après une petite analyse sémiologique, on comprend que cet album est pour tout tes amis sur la planète.

Verdict: 0,75/5


Myspace

vendredi 18 avril 2008

M05 - Midnight Juggernauts : "Dystopia"

Midnight Juggernauts...
Un voyage dans l'espace 10000 fois moins cher qu'avec Virgin Galactic.


Trois australiens, Andy, Vincent et Daniel Juggernauts, trois faux frères parés pour les épopées interstellaires.
Décollage de la navette Dystopia avec le premier morceau sobrement intitulé "Intro". Lente montée en puissance des réacteurs jusqu'à l'explosion de "Ending Of An Era", morceau répétitif mais énergique à souhait, parfait pour entrer dans l'univers du groupe.

Mais attention, nos trois pilotes nous signalent que nous sortons de l'atmosphère terrestre, bienvenue "Into The Galaxy". Vous l'aurez compris, il s'agit du titre de la piste suivante, certainement la plus aboutie et la plus représentative de ce dont est capable Midnight Juggernauts. Des synthés très eighties, associés à des samples dignes de la BO de Star Trek et une basse surexcitée, rejoints par une batterie martiale et une voix à la David Bowie, voilà ce qui donne un des morceaux electro les plus emballants depuis des années. Ces trois-là, non content de s'inspirer avec succès de Daft Punk ou Air, ont puisé dans leur culture cinématographique pour composer un morceau dont l'écoute procure vraiment la sensation de voyager dans l'espace à la vitesse de la lumière. La recette, maniée avec autant de brio, est la même pour des morceaux comme "Shadows", "Nine Lives" ou "So Many Frequencies".

Au cas où vous doutiez du potentiel du groupe pour secouer les dancefloors, ses membres ont pris soin d'insérer dans leur album deux pures bombes : "Road To Discovery" et "Tombstone", morceaux impitoyables et qui auraient pu être issus de l'imaginaire des Daft Punk s'ils avaient abandonné leurs casques ridicules pour des combinaisons de la NASA et une fusée spatiale.
Les Midnight Juggernauts sont également capables de couper les réacteurs de leur navette pour s'adonner au plaisir d'admirer les étoiles. C'est au cours de ces pauses qu'ils ont certainement composé "Dystopia" et "Aurora", véritables bijoux oniriques et contemplatifs, à écouter la nuit, étendu sur son toit, le champ de vision inondé d'astres scintillants.

Deux morceaux de l'album semblent un cran en dessous du reste : "Worlds Converged" et "Scorpius". Ça tombe bien, il s'agit de morceaux très brefs qui ne gênent absolument pas une écoute d'un bout à l'autre du disque puisqu'ils restent parfaitement dans les sonorités et l'ambiance du reste.

Midnight Juggernauts apporte en définitive un véritable vent de fraîcheur au sein d'une scène electro qui ne parvient pas à retrouver l'inventivité des 90's. Plus personne n'osait utiliser les synthés comme le fait ce trio australien, qui se permet même le luxe d'utiliser une véritable batterie en lieu et place d'une vulgaire boîte à rythme, ainsi qu'une guitare acoustique (!). Tout cela confère bien plus de malléabilité à leur musique qui peut ainsi sortir des moules electro si souvent utilisés.

Verdict : 4/5


"Road To Recovery" [LIVE]

Myspace

jeudi 10 avril 2008

M04 - The Whip : "X Marks Destination"

L'originalité n'est pas à l'ordre du jour, mais on ne s'en plaindra pas puisque la qualité, elle, est bien là.


Premier morceau, "Trash", nous met tout de suite dans le bain : bips électroniques, rythmique carrée et incessante, basse puissante, puis apparition graduelle de la voix, obsessionnelle, rageuse. Cette piste est à l'image de l'album : on nage dans des eaux connues, les crescendos électriques et autres breaks n'ont rien de neuf mais sont utilisés à bon escient. Cependant, les anglais de The Whip ne se bornent pas à appliquer à l'infini les bonnes recettes et apportent leur touche personnelle, celle qui rend leurs compositions particulièrement accrocheuses et dansantes. Je pense notamment à la nervosité d'un morceau comme "Fire" ou au chant (?) épileptique de "Divebomb".

Chaque morceau, bien que très electro, est l'aboutissement d'une approche similaire à celle d'un groupe de rock. Section rythmique bien plantée, mélodies inventives, accompagnement et arrangements judicieux, et enfin, un chant bien calibré qui se place toujours efficacement. Qu'il se mette en avant, ou bien en retrait pour laisser la part belle aux parties instrumentales, les choix du chanteur Bruce Carter sont toujours les bons.

The Whip maîtrise également la pop et le fait savoir sur des pistes comme "Frustration", "Sirens" ou "Sister Siam". L'exercice est parfaitement maîtrisé, ça manque par contre d'originalité mais comme précédemment, le tout conserve son efficacité. De tels morceaux n'animeront pas les dancefloors mais trouveront preneurs chez les amateurs d'electro/pop/rock de par leurs ambiances planantes et leur composition de qualité.

Les musiciens de The Whip nous livrent donc ici un premier album plein de maîtrise. Ils n'ont pas réinventé le genre mais ils ne se sont pas résigné pas à faire de la figuration au sein de la (trop) grande famille de l'electro/rock. La preuve en est de ce X Marks Destination à la qualité homogène et de très bonne facture.

Verdict : 3,25/5


"Trash" [LIVE]
Myspace

mercredi 9 avril 2008

M03 - Lightspeed Champion : "Falling Off The Lavender Bridge"

Lightspeed non,
Champion oui!




Dev Hynes! C'est son nom, anciennement dans un groupe plus... dur : les Test Icicles. Le groupe s'est séparé, Dev Hynes, le monsieur bizarre sur la pochette, ne s'est pas arrêté de jouer pour autant!


Un prodige?

Peu après la fin du groupe , il se fait larguer par sa copine. Bien sûr, il ne sort plus, déprime, dort : le modèle standard. Pas tout à fait, en réalité il fait ça pendant un moment et d'un coup paf! il se dit: "tiens et si je faisais un album?"
Et hop, en 4h Dev Hynes enferme seul son malheur dans un album tout simplement bien et le donne en téléchargement libre ici. Le son est hum... horrible. Mais on comprends assez rapidement, (à peu près à partir de la 3eme note) que Dev Hynes est un très grand compositeur. L'album est court (20 minutes), mais lui permet deux choses. La première, sortir de sa rupture : il passera plusieurs semaines a faire la fête sans beaucoup dormir après cet album. La seconde, il montre de quoi il est capable a tout le monde, ce qui l'aidera à pouvoir faire l'album qui vient de sortir là.


Lavender Bridge

Un album encore meilleur que le précédent puisque plus long et plus travaillé. Lightspeed Champion a vraiment un style à lui : doux et énergique à la fois, guitare sèche et électrique. Un style tellement propre qu'on a l'impression d'entendre un seul morceau de 60 minutes (peut être l'ai-je trop écouté :D ).
Certaines personnes aiment ça... Personnellement je suis un peu déçu par ce CD en comparaison de ce qu'il avait pu faire en 4h. En ayant le temps et les moyens d'enregistrer vraiment en studio, je m'attendais à mieux.
Cet album reste quand même très bien même s'il devient un peu monotone au fur et à mesure des écoutes.
En attendant le prochain.

Verdict: 4,5/5

jeudi 3 avril 2008

E01 - Sophie Calle: Prenez Soin de Vous

Sophie Calle s'installe au site Richelieu de la BNF pour nous montrer ô combien elle a des amies.



Bon bien sûr, ce n'est pas ça du tout son objectif. Il n'empêche que c'est ce qu'il en reste après avoir visité l'expo dont la (très bonne) scénographie est de Buren (oui, celui des Colonnes).

C'est quoi?

On entre dans la salle en arc de cercle de la bibliothèque avec des bureaux des deux cotés sur lesquels sont posés des écrans un peu aléatoirement. En face de l'entrée, au fond de la salle en haut un grand écran en arc de cercle lui aussi, qui passe en boucle ce qui passe sur chacun des écrans.

Toute l'expo tourne autour d'une lettre de rupture que Sophie Calle a reçue et, incapable d'y répondre, elle demande à 107 femmes de tous milieux (surtout des amies à elles quand même), d'analyser, chanter, d'interpréter, bref de réagir à leur manière à cette lettre.
Camille chante, Miss Kittin et Peaches jouent, Michèle Laroque et Arielle Dombalse interprètent, une agent de la DGSE nous donne une lettre complètement crypté.

Cette expo questionne certes sur le comment et l'auteur de l'œuvre d'art, ici qui fait l'œuvre? Sophie Calle comme Spoeri avec le Repas Hongrois? ou ces 107 femmes? ; mais aussi sur l'intrusion du privé (en l'occurrence une rupture) dans le public (la BNF) (qui rappelle forcement notre cher président).

Mais alors il est où le problème?

Le problème c'est que l'on peut comprendre tout ça rien qu'en lisant le résumé de l'expo. En payant notre ticket, on s'imagine qu'il y a d'autres choses qu'on comprendra en entrant dans la salle. Mais non, on n'apprend rien de plus. Et on passe 1h à allez voir comment plein de personnes qu'on ne connais pas auraient réagi. Je pense qu'une vingtaine de personne interrogées aurait suffit: on a l'impression que Sophie Calle s'est servi du fait qu'un grand nombre des ces femmes soient connues pour crédibiliser son expo, et de crainte que cela ne ressemble à une crise d'égocentrisme aigu.

Verdict: 1,75/5

Vous pourrez souffrir avec Sophie Calle jusqu'au 8 juin au site Richelieu de la BNF.

mardi 1 avril 2008

M02 - Camille : "Music Hole"

Musical? ou trou à musique?
Les deux!
Paradoxal.
Et alors?



Le troisième album de Camille sort le 7 avril! Il est en pré-écoute dans les Fnacs... En écoutant la première piste, première pensée: tout à fait dans la lignée des deux précédents albums!


2002 - Le Sac Des Filles

Un premier album, rempli de tout un tas d'instruments et de thème plutôt "nian-nian" il faut l'avouer. Une déclaration d'amour pour Paris: pas hyper original dans le genre "je suis un artiste". Heureusement, son écriture rattrape le coup! Camille se démarque dès le début plus par ses textes que par sa musique. Pas surprenant quand on sait qu'elle a fait Hypokhâgne à Henri IV...


2005 - Le Fil

Premier morceau: La Jeune Fille au Cheveux Blancs, un autoportrait? Bonne question. Ce qui est sûr, c'est que Camille a changée!
Dans cet album, moins d'instruments, pour accueillir du beatbox! Et aussi ce Si qui dure tout le long de l'album et flotte dans l'air comme le bleu d'Yves Klein jusqu'à en donner le vertige.
Vertige! Justement un des meilleurs morceaux de l'album (à mon goût). Dans ce dernier, Camille reprend à merveille un des poèmes les plus connus de Baudelaire, L'Albatros, reprenant ainsi les thèmes du poète maudit, incompris.
Le morceau suivant est surement celui qui se rapproche le plus du dernier album: plus du tout d'instrument, uniquement de la voix. Camille utilise la voix comme instrument à part entière.

Entre 2005 et 2008, elle sort un album de son concert au Trianon et elle fait un morceau avec Étienne de Crecy... Un indice sur l'évolution de Camille.


2008 - Music Hole

Nous y voilà! Comme je le disais plus haut: dans la lignée des deux précédents!
Il n'y a que 2 ou 3 morceaux avec des instruments habituels (un piano) le reste de l'album est rythmé (bien plus rythmé) par du beatbox et d'autres bruits enregistrés, comme des bruits d'eau.
L'album est bien plus rythmé donc, et pas si gospel que ça (le premier morceau s'appelle Gospel With No Lord). L'album commence en français par un auto-encouragement à elle et ses musiciens, surement un encouragement à se lancer dans ce premier album en anglais. Cependant, elle semble hésiter entre anglais et français ou alors veut juste chanter dans les deux langues; en témoigne une ligne dans la chanson : "Un, deux, three, four".
Dans cette chanson, Camille parle des gens qui détournent les genres ("Gospel With No Lord") et se moque d'eux ("Ton coca va être froid").

Bref, je ne peux pas parler plus de cet album que je n'ai écouté qu'une fois. Cependant, il y aura une vrai critique dès que je l'aurai acheté! Elle passe en showcase à la Fnac Saint Lazare le 11! Je ne pourrai pas y aller mais je vous conseille d'y faire un tour (faut prendre des invitations à l'accueil de la Fnac).


Voilà, je pense que les trois sont intéressants mais j'ai une petite préférence pour Music Hole.



M01 - Foals : "Antidotes"

"Un antidote ? Mais à quelle maladie ?" direz-vous.
Je répondrai : "À l'ennui, les amis !"
(Oui, je sais, elle était facile celle-là.)



1/Cet album est fait pour danser
Car on ne peut rester de marbre devant une telle débauche d'énergie, maîtrisée de surcroît : ces jeunes poulains (foals, dans la langue de Shakespeare) connaissent la recette pour secouer les foules et ils en usent à la perfection. Rythmiques variables et hyperactives, mélodies pop entêtantes et entraînantes, basse ronflante et percutante, chant hypnotique et hymnique, tout est là pour vous faire oublier la lassitude et la morosité. Ne vous étonnez pas si votre corps danse malgré vous sur "Cassius" ou "Two Steps, Twice".

2/Cet album est fait pour planer
Car, au delà de sa seule vocation dancefloor, Foals sait également faire passer une touche de mélancolie (toutes proportions gardées) dans ses compositions. Des morceaux comme "Red Socks Pugie" ou "Heavy Water", bien qu'ils conservent de quoi vous faire vous trémousser dans la rue, iPod aux oreilles, ont des tonalités mélancoliques assez marquées. Ce n'est jamais triste (ce mot n'appartient pas au vocabulaire des musiciens de Foals), mais vous ne pourrez vous empêcher d'avoir les yeux dans le vague au son de morceaux tels que "Olympic Airways".

3/Cet album est fait pour plaire
Car tout concorde pour en faire un chef-d'œuvre (non, le mot n'est pas trop fort) : une fougue juvénile inépuisable, une exécution et une production bluffante de maîtrise et des perspectives particulièrement alléchantes pour les prochains albums. Et cerise sur le gâteau, Foals magnifie ses morceaux en live. Que demande le peuple ?

Verdict : 4,25/5


"Balloons" [LIVE]