dimanche 31 août 2008

M42 - Bloc Party : "Intimacy"

"Quoi ? Un nouvel album de Bloc Party ? Tu délires ! Personne n'en parle !
- Si si, j't'assure ! Et même que c'est volontaire que personne soit au courant !"



Une explication s'impose. Oui, Bloc Party vient de sortir son 3ème album intitulé Intimacy (la promo est en accord avec le titre sur ce coup là !). Non, vous ne le trouverez pas à la Fnac. Et oui, pour l'instant l'album est uniquement disponible en téléchargement payant sur le website du groupe, en attendant une véritable sortie du disque fin octobre. Et pourquoi personne n'est au courant ? Tout simplement parce que l'annonce de la sortie de Intimacy s'est faite seulement 3 jours avant sa mise en téléchargement, en plein mois d'août, alors que tout le monde est en vacances, loin d'internet (même les journalistes !).

Mais au final, il vaut quoi cet album ? Parce que Bloc Party a quand même un rang à tenir ! On les a découverts brillamment précoces avec Silent Alarm, ils nous ont ensuite génialement pris à contre-pied avec A Weekend In The City. Et maintenant on les retrouve transcendés, voire même transformés. Allez, lançons l'écoute, histoire d'expliquer ça.

Ça commence avec "Ares" et visiblement, Bloc Party a souhaité nous mettre tout de suite dans le bain. Bon, ils ont quand même voulu nous faire croire à un album dans la simple continuité du précédent avec les synthés calmes au début mais dès que guitares et batterie arrivent, on a compris. On a même encore mieux compris quand le chant scandé de Kele Okereke entre en scène. Bloc Party, c'est vraiment plus pareil. Ce morceau est furieux, urgent, presque violent. Le groupe a de la rage à crier et ils s'y prennent dès la première piste !
On enchaîne sur "Mercury" qui était sorti en single au début de l'été. Des sonorités électroniques très industrielles, des voix hachées, cisaillées, des cuivres difformes et une batterie frénétique, inarrêtable se joignent à des samples de musiques de films genre "attention, quelque chose de grave va se passer". Au final, on obtient un morceau très stressant, un peu comme Portishead a pu faire sur Third, et qui démontre toujours cette volonté de changement du groupe. Pour le coup c'est réussi, tant on a l'impression de ne pas avoir affaire à la même bande qui nous avait fait danser sur les tubes imparables qu'étaient "Banquet" ou "Helicopter".

"Halo", troisième morceau, poursuit dans la même veine, avec un riff de guitare rageur mais pas très original, un chant plus classique, mais le tout reste dans ce même esprit de colère et d'urgence. À 1min20 de la fin, on a droit à un break assez réussi qui aboutit à un crescendo final fulgurant qui achève brillamment un morceau qui aurait pu paraître pour une baisse de régime.
La suite se montre encore bien différente avec "Biko". Au début, tout ce qu'on a, c'est une intro toute calme à la guitare et un chant suave qui rappellent "SRXT", le morceau qui clôturait leur précédent album. Mais un auditeur attentif remarquera qu'une basse insidieuse vient ensuite s'immiscer dans un morceau qui s'annonçait assez posé. Cela se confirme avec l'arrivée de la batterie et le chant qui monte doucement en puissance. Ensuite, un sample de voix est joué en boucle et aboutit sur un silence d'une demi-seconde que des synthés, la guitare du début et la voix implorante de Kele Okereke viennent briser. On pouvait s'attendre à un décollage violent mais finalement, on en reste là et c'est pas plus mal ! On obtient ainsi un morceau chargé en émotions, qui parvient facilement à toucher l'auditeur après toute la violence des premiers morceaux.

Mais pas de place au repos ! "Trojan Horse" pointe le bout de son nez. Un petit riff de guitare très électrique nous rappelle "Hunting For Witches" mais finalement le morceau part dans une autre voie, tout d'abord avec une guitare rythmique qui rendrait presque la chanson dansante, puis ensuite avec un petit solo de guitare plein d'effets d'échos et enfin avec un riff rageur tout en puissance. Bloc Party explore dans un seul morceau plusieurs voies et vu la qualité, cela ne présage que du meilleur.
Nouveau contre-pied avec "Signs" qui démarre au son de glockenspiels, de cloches et de synthés. L'ambiance est optimiste et le chant de Kele Okereke nous ferait presque croire que la colère est passée. Quelques cordes viennent rejoindre le tout quand la voix s'élève mais cette chanson laisse une impression de simplicité bienvenue et tire sa force d'arrangements complexes et réussis.

Héhé vous y avez cru, n'est-ce pas, que c'était fini les morceaux furieux ? "One Month Off" vient prouver le contraire. La batterie frénétique est de retour, tout comme la guitare furax qui nous joue ici un riff basique mais bien troussé. Lorsque le refrain arrive, Bloc Party fait étalage de toute sa puissance sonore : voix, guitare, rythmique, tout monte encore d'un cran. On pense un peu au tube "Banquet" mais dans une veine bien plus electro-industrielle, moins dansante et plus percutante.
"Zephyrus" arrive ensuite et se montre toujours aussi surprenant. Ici, on a pour seule instrumentation des chœurs, des synthés à la Portishead, une batterie syncopée et quelques samples électroniques. Le tout est très réussi et a des allures de plainte désespérée juste avant l'apocalypse.

Avant-dernière piste, "Better Than Heaven", commence doucement mais on sent la tension poindre, surtout lorsque Kele Okereke commence à élever le ton pour une sorte de refrain, soutenu par un synthé (une guitare ?) du plus bel effet. Finalement, la tension atteint son paroxysme à 2min50. Tout explose : guitare, basse, batterie, synthés et chant se désynchronisent et expriment chacun de leur côté une rage puissante et électrique.
Intimacy s'achève sur son morceau le plus long, "Ion Square" (6min 33). Ambiance feutrée au démarrage, batterie en arrière plan, un sample qui fait penser à un violon en sourdine, mais tempo assez rapide : ça ne peut qu'exploser à un moment ou un autre. Soudain, un refrain sublime qui pourrait se fondre avec les couplets si une instrumentation intelligente ne le mettait pas en valeur. Pas besoin de monter le volume, juste faire sentir à l'auditeur que quelque chose change. Par la suite, le niveau sonore s'élève sans qu'on y prenne garde. Le morceau devient épique, aérien, magnifique. Un morceau final qui semble signifier que la violence et la fureur sont passées, qu'elle ont laissé place à l'apaisement, à la sérénité.

Que conclure de cet album ?
Que tous les morceaux qui le composent sont superbes, cohérents et sans équivalent à l'heure actuelle ? Pas seulement.
Qu'il est la confirmation de l'immense talent de Bloc Party ? Pas seulement.
C'est avant tout la preuve de l'envie du groupe de se réinventer sans cesse, de ne pas stagner, d'être différent à chaque album. Mais se réinventer n'est pas tout, c'est une démarche artistique honorable mais le groupe ne se contente pas de cela. Chacune de ses renaissances aboutit à un grand album qui surpasse le précédent. Silent Alarm était déjà prodigieusement réussi, A Weekend In The City avait révélé un groupe mature et en pleine ascension. Intimacy achève cette formidable croissance par un album épique, à la fois brûlant et frissonnant, puissant et glorieux. Mais surtout, il symbolise l'accession de Bloc Party à l'étage des grands groupes. Celui auquel on accède difficilement mais qu'on peut quitter au moindre faux pas.
Bloc Party
n'en compte pour l'instant aucun.

Verdict : 4,75/5



"Mercury"

Myspace

samedi 23 août 2008

M41 - Natalie Portman's Shaved Head : "Glistening Pleasure"

Un savoureux mélange de MGMT et CSS.
En concentré en plus !





Il y a 3 semaines est sorti l'album Glistening Pleasure, premier album des Natalie Portman's Shaved Head ! Je suis tombé par hasard sur leur clip et, dans la lancée, j'ai écouté le reste de l'album... Là, ça fait une semaine que je l'écoute en boucle avec toujours le même plaisir... Je ne peut donc pas ne pas vous en parler !

Comme on pouvait le soupçonner à la vue de la couverture, dans cet album on va bouffer des synthés disco sauce LSD ! Le premier morceau, "Me + Yr Daughter", commence d'ailleurs par des synthés et une boite à rythme. Les voix, filles et garçons, pas vraiment chantées, viennent se poser naturellement sur les synthés auxquels s'ajoute un riff de guitare électrique assez jouissif. On enchaine avec "Slow Motion Tag Team" qui commence avec des sons qui pourraient venir d'un vieux jeux Atari, ça ne me surprendrait pas (en parlant de ça voilà ici un morceau assez intéressant) ! Les voix d'hommes poussées dans les aigües rappellent celles de Architecture in Helsinki. Le morceau suivant reprend la même recette avec un "riff d'Atari" qui alterne avec les voix, une mélodie des sons pincés comme si on vidait un ballon de baudruche en serrant le bout, cette même mélodie reprise par les voix d'hommes aigus. On a même droit à une montée de la batterie avant l'explosion de joie : reprise de la mélodie, des riffs et des voix, tout en même temps. Pfiou ce morceau essouffle ! "Mouth Full Of Bones", le morceau suivant (on se demande quelle drogue ils ont pris pour trouver des titres comme ça), se compose uniquement d'une batterie, d'une basse et d'une guitare électrique. Les voix se chargent de la mélodie ! Ça fait un peu penser à Metronomy... Surtout pour les voix en fait.

"Holding Hands In The Shower" s'annonce plus rock et plus rythmé ! Le synthé ressemble à une basse et dure tout le morceau, les paroles sont parfois parlées. Le morceau d'après s'enfonce dans le nostalgique et le nocturne. Parfois la basse fait penser à Muse ! Autant sur "Holding Hands In The Shower" que sur le morceau "Staying Cool", on à l'impression d'entendre la même basse qu'au début de "Hysteria".
La musique de "Bedroom Costume", aurait pu être écrite par CSS ! Claps, synthés et guitares saturées, bref encore un truc dansant ! Ajoutez à ça des voix façon Architecture, et vous avez un tube dans les mains !
"Hush, Hush" est rock-pop façon The Pipettes, avec les "Hush huuush" chanté par un chœur de femme. C'est assez marrant, on s'amuse bien, c'est pas très original mais ça bouge, ça fait un peu musique de boom quand on allait en colo, les trucs qu'ils passaient à la fin!

HAHAHAHAH arrive mon morceau préféré ! "Beard Lust" ! Il commence avec un toy piano et parle... de barbe ! Ce morceau est une énorme blague, pour tous les gens qui se la jouent uber classe avec leur grosse barbe ! "Look at my sexy facial hair! oh man, hot damn, it's everywhere!" suivi de chœur de "it's eeeeeverywheree"... Bref un morceau bien marrant.
Et maintenant surement le morceau le plus dansant, "Sophisticated Side Ponytail", mais aussi le plus court (1 min 32) ! C'est celui que j'ai découvert en clip ! Des claclaclaps et des guitares saturés, des paroles presque criées: on est obligé de danser ! Même assis devant son ordi !
"The Malibu Highlife", est rock mais lent, vous savez du genre avec une pause entre chaque mot et des guitares qui jouent lentement. Au bout de 2min les sons s'effondrent puis le rythme change, ça s'accélère, les paroles sont de plus en plus fortes, la batterie aussi, puis ça s'arrête sur les voix d'un coup. "Confections", le dernier morceau, fait vraiment disco, avec des "toutoutoutoutoutoutoutouuuu" et des "ohohohooh". Les paroles ralentissent, puis reprennent de plus belle en chœur, on dirait du MGMT, "all the chocolate in your pocket", "we send our affection out to youuuu". Natalie Portman's Shaved Head nous aime! :)


Bref ! Wahou un album trop bien ! Dansant, rythmé, original ! Et ce n'est que leur premier album ! Je crois qu'on peut dire qu'ils assurent...

Verdict : 4/5



Sophisticated Side Ponytail

Myspace

mercredi 13 août 2008

F04 - "La Plage" de Danny Boyle

Oui oui, ça date je sais. Mais je viens de le voir pour la toute première fois, là, cet aprem, sur Canal+. Et franchement, je trouve qu'il mérite bien une critique.





Le film à été tourné en 2000 par Danny Boyle à partir d'un roman d'Alex Garland. Il rassemble une belle brochette d'acteurs que je n'aurais jamais imaginer tourner ensemble : Virginie Ledoyen (aka Vivi), Leonardo Di Caprio (aka Léo), Guillaume Cannet (aka Guy) et Tilda Swinton (aka la Méchante de Narnia).

En gros... c'est l'histoire de 3 personnes : Richard (américain, joué par Léo), Étienne et Françoise (couple de français joué par Guy et Vivi). Ces trois là se rencontrent par hasard sur une plage de Thaïlande. Richard est déçu, il est venu en vacances ici pour vivre un truc en marge des usines à touristes et malheureusement, c'est pas le meilleur endroit pour ça. Un soir, à l'hôtel, un mec étrange, Daffy, lui parle d'une "île légendaire..cachée". D'ailleurs, il en revient à l'instant et "c'est le paradis, une plage vide, pas de touristes et des tonnes de beuh à fumer". Le lendemain matin, Daffy est retrouvé mort dans sa chambre d'hôtel, les bras tailladés. Il a cependant laissé une carte (heureusement sinon ça aurait été galère de tourner la suite du film) !
Richard réussit à convaincre le couple de français de venir avec lui sur cette île mystérieuse...

Ce qui se passe sur l'île, je ne peux pas vous le raconter ! Ça vous gâcherait le plaisir! Ce que je peux vous dire par contre, c'est que sur cet île, il n'y a ni dinosaure ni rescapé perdu ! :D

Bon, non mais le film est quand même bien ! Et même il est vraiment pas mal. C'est pas un film à l'américaine où des gens riches passent des vacances sur leur île privée. Non non non, ce film parle de l'ultra tourisme (vous l'avez compris) mais aussi de la vie en communauté, du rapport à l'autre et la folie (un peu façon Robinson Crusoé). Ça a l'air vachement intello comme ça mais ça ne l'est pas tant que ça en fait, ça l'est juste assez pour ne pas que ce film soit comme tous les autres.
Ça n'est pas non plus l'unique intérêt du film ! Les acteurs sont très bons, le scénario est pas trop mal ficelé. On ne s'ennuie pas, on rit des fois, on a peur à d'autres moments, on est absorbé tout le temps.

Un film agréable à regarder après un bon coup de soleil...

Verdict: 3,25/5

Plus d'infos sur ce film

lundi 11 août 2008

M40 - autoKratz: "Down & Out in Paris & London"

Cet album du nouveau petit de Kitsuné sort le 25 août mais pour vous - et aussi pour moi - j'ai réussi à dénicher le CD promo!




C'est n'est que leur premier album (et encore c'est censé être un "mini album") mais ces anglais sont attendus et enviés partout ! D'ailleurs, ils sont partout : Glastonbury et Dour cet été. Et l'été n'est pas fini ! Ils seront aussi à Pukkelpop et à la soirée NME à l'Élysée Montmartre. Bref, on se demande quand est-ce qu'ils composent...
Bon en même temps il n'y a que... qu'un seul morceau qui ne soit pas sorti encore... Mais bon, si, comme moi, vous n'avez pas l'habitude d'écouter les EPs, tout l'album vous paraîtra nouveau !


On commence par un "Reaktor" qui donne tout de suite le ton : on va danser! Les basses et le rythme de batterie sont là dès la 2ème seconde. La dessus s'ajoute une guitare filtrée saturée au possible en boucle et même des imitations de batterie du genre "chikichik" faites à la voix.
Bon, le morceau est rapidement répétitif, d'accord, et peut être un peu long mais il n'en reste pas moins dansant! Et si vous dansez, ce morceau "passe".

Le suivant, "It's On", démarre avec le même rythme que "Around The World". Du coup, direct, on danse ! C'est le "madeleine de Proust effect" ou alors "Proust Effect" (c'est plus hype) (oui, je lance des modes). Rapidement, un synthé arrive avec sa mélodie, rejoint quelques minutes plus tard par un "It's On" parlé, recoupé, répété et diffracté. Et ça rend plutôt bien. Là-dessus s'ajoute des guitares qui se prennent pour des trompettes façon Metronomy avec une montée en arrière-plan qui finit en grand silence. Pas d'inquiétude, ce n'est qu'une pause ! Les "I i it's and oo o on" reprennent et on redanse jusqu'à la fin du morceau.

"1000 Things" commence par un bruit de "je mets la cassette de mon morceau dans ma radio, mais ma radio elle est vieille du coup ça commence avec le treble au plus bas". Le son monte rapidement, et on trouve rapidement que le son en arrière-plan ressemble étrangement à celui de "Rock'n Roll" des Dafts... Ah tiens encore les trompettes de Metronomy ! Bon, pour être poli on va dire qu'ils sont "inspirés par leur contemporains"... Le son continue à monter, on continue à danser ! Une pause chant avec l'option écho. Puis les guitares reviennent mais ça se désaccorde, le volume redescend et ça finit par quelques notes de piano hasardeuses.

"Last Show" a des petits airs de tecktonik (le correcteur automatique me souligne tecktonik en rouge :p) mais après tout, ce synthé existait avant ! Un morceau plus calme, plus mélodique que les précédents. Un morceau plus triste et plus nostalgique avec des vraies paroles dessus !

S'en suis "Pardon Garçon" (dans sa version "rewerk" ! attention, presque une nouveauté...). Eh mais ça suffit là de pomper les Dafts ! Ahlala ces deux groupes ont "des affinités musicales". Non mais c'est bien aussi, c'est ça le problème! Même si c'est pas original, ça reste dansant et agréable à écouter !
Bon et si vous voulez être hype, faut aimer tout ce qui sort de chez Kitsuné ! C'est la loi. Bref encore un titre qui ferait danser n'importe qui !

Le morceau suivant, "French Girls Play Guitar", commence par ce qui ressemble à un cri de dinosaure passé dans un filtre. Le cri est samplé et tourne ensuite en boucle sur un rythme/mélodie accompagné d'un synthé de film policier. On croit à un ralentissement mais ça repart ! Un peu comme sur chaque morceau d'autoKratz quoi...

En parlant de toujours pareil, le morceau suivant s'appelle "Stay The Same", c'est ce morceau qui sert de single à l'album. Il est même en téléchargement libre par . Des guitares rock, des paroles, c'est sûrement le morceau le plus pop et le plus facile à écouter de l'album ! Le morceau s'arrête (ça alors) une pièce tourne sur une table, tombe et le morceau reprend ! Wouhou on re-re-redanse !

"Just Keep Walking", avant dernier morceau, part dans des sonorités electro/rock. Des coups de pistolets laser et autres bruitages bizarres viennent s'ajouter aux guitares saturées. Rien de neuf.

Oh ? Un morceau nouveau ! "Hearts" est le seul morceau qui ne soit pas sorti sur EP ! Ça sonne comme un morceau de fin de soirée, 4h du mat, on calme les gens pour qu'ils s'embrouillent moins en sortant. Les voix résonnent, un son long et étiré dure tout le long du morceau, la mélodie au synthé joue jusqu'à ce que les autres instruments s'arrête.


Au final, un premier album digne d'un premier album : des morceaux pas très originaux mais qui ont la pêche et qui fonctionnent bien. De quoi nous donner envie d'acheter le deuxième album !
Une remarque : les morceaux sont "rangés" dans l'album dans l'ordre de leur sortie sur EP. C'est pour "suivre l'évolution du groupe depuis ses début" ? Un premier album peut-il être une rétrospective ? Ou alors ils avaient juste la flemme de choisir un ordre qui mettrait en valeur leurs titres ?

En tout cas ça vaut le coup d'être écouté!

Verdict: 3,25/5


Myspace

M39 - Muse : "Hullabaloo Soundtrack"

Hullabaloo, l'album le plus incompris de Muse.


Sorti en 2002 (mais enregistré entre mars 1999 et octobre 2001), il excelle dans le domaine de l'étrange (ne serait-ce qu'avec "Forced In" ou encore "The Gallery"). Beaucoup de gens vous diront qu'ils n'ont pas aimé cet album, sans compter peut-être "Map Of Your Head" (très appréciée) ou "Recess" (et encore...), que ce n'est pas du Muse. Que dalle ! Bien sûr que c'est du Muse, mais seulement cet album est un peu difficile d'accès aux premiers abords...



On commence par "Forced In". Tout doucement, progressivement, un son feutré s'installe. La voix modifiée de Matthew Bellamy, la basse, ces 3 notes à la guitare, puis la batterie et ce sera tout : délice instrumental "seulement". Tout au long de cette piste, on a envie de fermer les yeux et de tomber quelque part, on ne sait trop où... comme l'impression de rester dans son corps, mais seulement dans ses pieds, de "se tomber dessus". Ambiance psychédélique avec une forte pointe de psychose montant sur les répétitions de la fin.


Des pas et on passe à "Shrinking Universe". Une basse assez monotone tout du long, mais une recherche de sonorité qui suffit au morceau (glissée). Arrivée des sons "intergalactiques" (oui, on utilise toujours cet adjectif de nos jours...) et le plan de la chanson est maintenue, mais la pause batterie-guitare, qui tend à rappeler l'apprentissage de la guitare espagnole, nous sort de cette condition de chanson bien rangée. Enfin l'habillage vocal propre à Matthew Bellamy retentit et c'est l'explosion : du Muse tout craché qui se finit, bien sûr, par ces sons bizarres et désordonnés.


"Recess". Une ambiance chaude, étrange, agréable (mais peut-être un peu malsaine?). La basse vibrante avec la guitare toute fluide par dessus ce fond de guitare encore (boucle de 3 notes différentes en son clair) et cette voix très maniérée (soufflée parfois), mais tenue ! Ceci accompagné de la 2ème voix et de la batterie (... génial ?). Petit contre-temps et hop ! on enchaîne sur un duo guitare-batterie (rythme de fin de mesure super). C'est une chanson très posée et en même temps, elle s'accommode d'une envie de faire n'importe quoi, d'avancer dans la rue avec un regard de fou (... ah pas pour vous ?), surtout lors du solo de guitare dans ce son saturé ponctué de la mélodie que joue la basse. Des pics aigus simulent des sortes de spasmes. Puis c'est l'explosion, voix saturée, dure qui devient la seconde d'après douce et aiguë (doublée). Les 7 dernières notes finissent violemment la chanson achevant toute rétorcation sur le fait que Muse cuisine le doux et le violent à merveille (mélange sucré-salé... Mmm... ) !



"Yes Please". "Ecoute Ecoute! - Heu, je n'aime absolument pas ce que j'écoute et celle-là encore moins!". Bon, il est vrai que cet album donne à s'accrocher et sans une petite expérience de Muse, il est dur d'apprécier cette chanson où les paroles sont mangées. La mélodie n'est pas des plus fines et la voix s'essaye à imiter tantôt un orgasme, tantôt Dany Filth (espèce de métalleux... la comparaison est assez vague). Mais la chanson s'achève rapidement... il faut dire qu'il n'y avait rien d'autre à ajouter après 3'05"...



"J'prends la voiture! - Pour aller où? - J'sais pas encore!"


"Map Of Your Head". Percussions douces (maracas aussi) élevées par une voix aérienne. La guitare offre un son clair et réconfortant, léger (bien que les arpèges ne soient pas des plus accessibles !). Du piano et oui, juste de quoi vous faire sourire un peu plus ( la gars dans la voiture d'à côté vous prend déjà pour un con de toute façon ). Tout dans cette chanson appelle à ce qu'il y a de plus naturel et spontané en vous. Aussi quand Matthew Bellamy chante, il laisse émerger un soupçon de faiblesse dans sa voix ( souffle court, transition traînée, salive avalée bruyamment )... je trouve ça assez génial soit dit en passant. Les fenêtres ouvertes bien sûr, vous regardez au loin, heureux le temps d'une chanson. Petit à petit, le son s'atténue sur les arpèges de guitare (cordes en nylon... ou en plastique, mais ho! c'est Muse quand même !).


Ton espagnol prédominant dans "Nature_1", puis la basse arrive et là, c'est le drame : on passe à côté de quelque chose, je trouve ces quelques notes mises bout à bout affreusement... PAS MELODIEUSES ! "And I've wanted too much, and now I'm gonna lose. And I've wanted too much, and now I'm gonna choose". En théorie, ça paraît bon, mais en pratique, ça sonne bizarrement.. Mais, pas de panique, ça repart ensuite ! Il monte dans les aigus, fait sa variante-glissée (qui a beaucoup fait rire... surtout la 2ème). Heureusement, la guitare électrique vient remuer ce surplus espagnol, mais l'impression est faite...

"Shine Acoustic". Petite clairière, la nuit, un croissant de lune (pas de lumière rouge pourrie aux alentours). Sons propres aux glissements de doigts sur du cristal (en plus arrondis), ou propres à un harmonica laissé entre de mauvaises mains (mais ici, rien de catastrophique, ce serait plutôt même très réussi). Voix douce, pas forcée. Petit affolement à la guitare (basse répétitive), batterie plus présente, et puis bien sûr, la voix finit par se dépasser : elle monte dans les aigus (forcée) pour laisser finalement place aux sons étranges et à un orage au loin. Comme mes phrases en témoignent, cette chanson est fatigante (de la bonne fatigue). On n'a juste pas envie de se prendre la tête, juste une envie d'aller à l'essentiel, de ne pas se risquer à salir un beau moment avec des choses inutiles et encombrantes... des mots inutiles et encombrants.


"Ashamed". On sort de la subtilité pour écouter perplexe ce qui pourrait être des larsens. Belle "cascade", "déroulée" (ouh que c'est moche comme mot !) à la batterie qui ferait presque oublier les sons stridents qui reviennent par la suite. La voix est étouffée (mais les sifflantes restent) de manière un peu désagréable me direz-vous. Le désamorçage du vieux robot s'accompagne d'un passage assez violent (= du bourrinage à l'état pure) : basse et batterie inchangées avec un solo de guitare. "Bon. On peut mettre la radio, s'il-te-plaît? - Ben pourquoi? - Je sais pas.. comme ça." Courage, la suite arrive.


"The Gallery". Son (génial) qui se produit lorsque l'on aspire avec une paille un milkshake ou lorsque que l'on fait mousser le lait avec de la vapeur d'eau. Piano dans les aigus, ces 8 notes mises en boucle et une batterie hachurée, frétillante. Immitation d'un loup, son languissant et puis apparaît la pleine lune (affolement du piano et du loup), et le manège reprend son court. L'investissement dans cette chanson est assez dure à partager, mais quand on s'y prête, on aurait presque envie de mordre la personne d'à côté. Chanson instrumentale très réussie (imaginez ensuite Matthew Bellamy en loup-garou.. [si si, une vidéo existe en plus !]).


Dernière chanson qui est une reprise de la piste 4 dans Origin Of Symmetry : "Hyper Music". Mais ici, aucune PATATE, aucune envie de foncer dans un stande de chaussures orthopédiques puis de se barrer en courant... il en ressort un tragique (rythme lent, chœur très investis ) où l'on imagine quelqu'un courant sous la pluie, la nuit, avec la chaussure (orthopédique) de son amour décédé. Magnifique chanson qui nous fout plus bas que terre, se terminant sur un bruit répétitif : comme un petit robot qui galère à se relever.



Ici, s'achève Hullabaloo qui signifie "boucan" (là, normalement votre tête procède à un parallélisme titre-album et tous mes petits "sons bizarres" vous semblent dérisoires). Un album très intéressant qui dévoile une facette de Muse très étrange et quelque peu complexe. Dans cet album, rien n'est laissé à la surface, tout est creusé, il n'est donc pas possible d'aimer passivement ces chansons, un investissement, et quelque part une identification, sont nécessaires à la compréhension de tout ce qui s'en dégage. Alors, forcément, pour ceux qui ne suivent pas le même chemin, ou qui ont la flemme tout simplement de marcher, ils sont vite dépassés. Comme quoi, les chaussures orthopédiques ne sont pas QUE moches... 'sont utiles parfois, car cet album vaut vraiment la peine de marcher un peu. Pour ma part, je cours depuis bien longtemps.


Verdict : 3,7/5




"The Gallery"

Myspace

dimanche 10 août 2008

M38 - Amusement Parks On Fire : "Out Of The Angeles"

1991 : avec son disque Loveless, My Bloody Valentine vient de donner naissance au premier grand album de shoegazing.
2004 : après quelques années passées aux oubliettes, le shoegazing refait surface grâce à Michael Feerick, un jeune anglais
découvert par Geoff Barrow (Portishead) qui publie sous le nom de Amusement Parks On Fire son premier album.
2006 : Amusement Parks On Fire est devenu un véritable groupe et sort un deuxième album, Out Of The Angeles, sur lequel repose beaucoup d'attentes après un premier album remarqué.


"Hé, papy ! papy ! C'est quoi le shoegazing ?"
Le shoegazing, comme le dit si bien Wikipedia, tire son nom des mots anglais "shoe" (chaussure) et "gaze" (regarder) et décrit l'attitude des guitaristes shoegazers qui passent leur concert à fixer les pédales d'effets qu'ils actionnent sans cesse avec leur pieds. En gros, le shoegazing, c'est du rock à tendance alternatif, avec beaucoup d'effet de distorsion, avec une voix souvent en retrait par rapport aux guitares, mais le tout reste quand même assez mélodieux.

Voili voilou pour le cours théorique, et maintenant, musique maestro!
L'album commence par la chanson éponyme, "Out Of The Angeles" qui elle-même démarre par un silence à peine troublé par de vagues sonorités d'écho, à la fois aériennes et aquatiques (oui oui ça se peut !). Arrivent en suite des accords de guitare électrique en sourdine, sur laquelle vient se poser une voix juvénile, frêle, puis une rapide montée du volume de l'écho initial lance véritablement le morceau. Le guitariste met l'ampli en marche, ainsi que ses dizaines de pédales d'effets, tandis que le batteur martèle ses fûts sans retenue. La montée en puissance continue encore et toujours jusqu'à l'arrivée d'un refrain salvateur au bout de 3 minutes. La voix reste fragile et pourtant elle parvient à grimper avec détermination par dessus les murs de sons érigés par les guitares. Les deux dernières minutes du morceau (qui dure 6min 30) sont absolument époustouflantes, une démonstration de force, toute en maîtrise et style. Impressionnant, et ce n'est qu'un début !

On enchaîne sur "A Star Is Born" qui semble partir sur les mêmes bases que la première piste, même si ça sent un peu plus le pop/rock par moment. Soudain, à 2min 30, le morceau fait mine de s'effondrer, les guitares calment le jeu, des violons pointent le bout de leur nez, mais en fait non. À 3min 50, un bon vieux larsen des familles arrive et on repart pour une construction d'un mur de son. C'est puissant, habité et maîtrisé jusqu'à la dernière seconde des 7 minutes du morceau. Tous ces effets en pagaille pourraient très bien transformer tout ça en une soupe bruitiste insupportable mais il n'en est rien. La production est de qualité, chacun des instruments (dont la voix) est à sa place et utilisé à sa juste valeur.

La piste suivante, "At Last The Night", est plus brève et vient calmer le jeu en proposant une sorte d'interlude où les guitares ne font plus la loi. Pendant 3 minutes, les violons et le glockenspiel prennent les commandes et viennent soutenir avec émotion et sobriété le chant toujours aussi frêle de Michael Feerick. C'est agréablement dépaysant, à renouveler !
"In Flight" arrive ensuite : Amusement Parks On Fire ressort les guitares, les pédales d'effets et la grosse batterie pour un morceau qui fait dans la surenchère rythmique : une mélodie quasi-inexistante, des guitares tellement surchargées d'effets qu'elles ne jouent plus qu'un vague vrombissement, une batterie plus carrée que jamais. Malgré tout, le tout reste efficace, surtout grâce au chant énergique qui apporte le liant nécessaire à un morceau qui aurait pu s'avérer assez lassant.

Cinquième morceau, "To The Shade" montre que le groupe est également prompt à évoluer dans des tonalités bien plus indie/pop et s'en tire même plutôt pas mal ! On échappe bien sûr pas aux guitares distordues, notamment pour le refrain, mais cela reste plus accessible car bien plus mélodieux. Mais du coup, on perd un peu en originalité ce qu'on gagne en efficacité.
"So Mote It Be" apparaît ensuite et on s'aperçoit qu'on a affaire à un truc bizarre. Un interlude instrumental où on assiste à un long dialogue entre un violon maladif et une guitare dont le son est tellement torturé qu'il ressemble à un cri de baleine (!). Cette sensation est accentuée par la présence de bruits de vagues dans le fond. Une piste assez étrange qui s'insère bien dans la tracklist mais qui semble difficile à écouter de manière isolée.

Le morceau suivant, "Blackout", est le premier single issu de Out Of The Angeles et on comprend tout de suite ce choix. Une rythmique hyper efficace, des tonalités pop/rock, un refrain accrocheur, une durée relativement plus brève (4 minutes). Un morceau bien plus vendeur que les longues épopées vues précédemment qui, malgré leurs qualités incontestables, sont indubitablement bien moins accessibles qu'une chanson comme celle-ci qui mise d'avantage sur l'efficacité et l'urgence.
Toutefois, ce virage pop/rock s'achève rapidement et laisse place à la pièce maîtresse de l'album, j'ai nommé "Await Lightning". Deux notes distordues de guitare jouées en boucle, une lente montée en puissance, puis une explosion sonore, un riff de refrain absolument ahurissant qui finit par imploser en une déferlante bruitiste de toute beauté. Et ça trois fois. Ensuite, le morceau change de voie, laisse davantage de place au chant qui s'élève avec puissance par dessus une instrumentation déchaînée. Huit minutes trente-cinq secondes de toute beauté qui légitiment à jamais la résurrection du shoegazing effectuée par Amusement Parks On Fire. La parfaite symbiose entre un rock moderne à la fois urgent et mélodieux et les guitares surchargées d'effet héritées de groupes comme My Bloody Valentine ou Slowdive. Sublime.

L'avant-dernière piste de l'album se profile ensuite. "No Lite No Sound" est un long morceau hypnotique, très répétitif, qui démarre tout doucement mais se chargement lentement de nombreuses couches sonores, entre nappes de synthés, violons et écho d'effets de guitares. 7 minutes qui se sont comme écoulées comme si on était plongé dans un rêve, sans véritable notion de durée. Un morceau qui ne paye pas forcément de mine à la première écoute mais qui révèle tout son charme au fil des écoutes.
On termine sur "Cut To Future Shock", morceau de clôture en deux parties. La première, de 6 minutes, est typiquement dans la veine shoegazing, particulièrement efficace, et s'achève dans un effet de larsen à vous vriller les tympans. S'en suit un petit passage de silence puis à 10min 50 une musique toute douce réapparait. Quelques notes aériennes d'un instrument de type xylophone accompagnés par quelques nappes de synthés et de discrets accords de guitare. Une surprise finale très agréable et qui met à la fois fin à un morceau de 14 minutes et à un album de plus d'une heure.

On dit que le cap du deuxième album est toujours très difficile à franchir pour un groupe dont le premier effort a été remarqué. Amusement Parks On Fire ne s'est pas contenté de le passer avec brio, ambition et puissance, le groupe a poussé le vice jusqu'à produire un nouvel album référence en matière de shoegazing, 15 ans après la naissance du genre.
Alors que Kevin Shields, leader de My Bloody Valentine, annonce la reformation de son groupe, on se demande si l'élève Michael Feerick n'a pas déjà dépassé le maître.

Verdict : 4,5/5


"In Flight" (version courte)

Myspace

vendredi 8 août 2008

M37 - The Notwist : "The Devil,You and Me"

Après 6 ans d'absence, voici le grand retour (encore un grand retour... ils ont tous dû se passer le mot) de The Notwist !





Personnellement, je découvre le groupe avec cet album. Je découvre donc un groupe d'ambient rock, un soupçon electro mais surtout très indie. Mais en lisant la page wiki, j'apprends que The Notwist n'a pas du tout commencé comme ça. Non, non, au début c'était plus du punk métal en réalité, et c'est seulement à partir de l'album Shrink en 98 que le groupe est devenu plus expérimental et part vers l'ambient.

Mais visiblement The Notwist n'a pas encore fini de muter. Le premier morceau "Good Lies" aurait pu être écrit par Archive : une basse et une guitare qui jouent quasiment le même rythme, des chœurs à l'arrière. Quand la tension est à son comble grâce à la basse et la batterie, une guitare électrique vient s'ajouter dessus. Un morceau qui doit assurer en live... Et ce n'est pas le seul : "Alphabet" avec son riff de guitare saturée qui n'en finit plus rappelle aussi beaucoup Archive.
Par la suite, certains morceaux comme "Where In This World", "On Planet Off" ou "Handson Us" rappellent beaucoup Massive Attack (dont on attend le retour vers septembre ou octobre) pour leurs rythmes trip-hop affirmés ou même juste pour certains sons carrément récupérés dans le meme ordre comme sur "Alphabet". Certains morceaux comme "Gone Gone Gone" font presque folk, un peu façon Herman Dune (dont le nouvel album In Zion est sur le point de sortir).

Heureusement, quelques morceaux se démarquent. On appréciera par exemple "Gloomy Planets" et "Gravity" pour leur mélodies capables de mettre notre corps sur pause. Et les autres morceaux, même s'ils font penser à d'autres, sont bien quand même. Il se dégage de tout l'album un impression de "je flotte dans les airs".
Bref, un album qui manque peut-être d'un peu d'originalité mais qui reste agréable à écouter !

Verdict : 3/5


"Where In The World"


Myspace

mercredi 6 août 2008

M36 - UNKLE : "End Titles... Stories For Film"

En ce mois de juillet est sorti un recueil de morceaux inédits de UNKLE, tous issus de la période de composition de leur précédent album War Stories (sorti en 2007).
On y retrouve ces sonorités rock à la fois furieuses et glaçantes qui avaient tant surpris à l'époque de la part d'un groupe ayant basé sa renommée sur un trip-hop expérimental de haute-volée.



Ce disque de UNKLE a plus des allures de compilation que de véritable album : 22 morceaux (dont 8 instrumentaux d'une durée avoisinant souvent une minute) d'origines diverses. Des chutes de studios comme "Chemical" (avec au chant Josh Homme des Queens of the Stone Age) qui était déjà présent sur War Stories mais dans une version instrumentale, ou des musiques de film ou de jeux vidéos comme "Even Balance" ou "In A Broken Dream" qui distillent des ambiances assez angoissantes, voilà ce que nous offre End Titles... Stories For Film.

Mais qui a dit que ces faces-B et instrumentaux étaient mauvais ? Personne, et surtout pas moi !
En effet, UNKLE s'était déjà montré impressionnant l'an dernier par la qualité de son album War Stories et il revient cette année avec des morceaux qui auraient très bien pu figurer sur la tracklist de l'album. On imagine alors le dilemme qu'a dû être le choix des 14 morceaux qui composaient War Stories quand on voit la qualité de ce End Titles... Stories For Film.

Personnellement, j'aurais bien rajouté "Cut Me Loose", "Blade In The Back", "Against The Grain" et "Heaven" (en duo avec Gavin Clark, invité récurrent chez UNKLE) à la tracklist de War Stories : "Cut Me Loose" est certes classique mais efficace et rondement mené par le chant habité de Gavin Clark tandis que la rythmique martiale de "Blade In The Back" aurait eu les arguments pour s'imposer sur l'album. De leur côté, le maladif "Against The Grain" et l'envoûtant "Heaven" trouvent avec cette sortie tardive l'occasion de montrer qu'UNKLE est toujours aussi à l'aise quand il s'agit de ressortir l'attirail trip-hop pour apporter des sonorités uniques.

Difficile également d'imaginer comment une chanson comme "Clouds" (en duo avec Black Mountain) a pu passer à la trappe. Composée d'une boucle de basse hypnotique, d'un chant quasi-mystique puis d'une douce montée en puissance qui donne des frissons (même en plein été !), elle figure parmi les grands moments d'un vrai-faux album qui en compte beaucoup.
Citons également "Open Up Your Eyes", avec Abel Ferrara au chant, une piste diablement originale au sein de l'univers de UNKLE : totalement dépouillée, avec pour seule instrumentation une guitare sèche rageuse, il s'agit sûrement de la chanson la plus simple musicalement qu'ait pu produire le duo.

End Titles... Stories For Film s'achève sur un long instrumental intégralement qui porte bien son nom : "Piano Echoes". En effet, le morceau est intégralement joué au piano et les notes retentissent comme si elles étaient jouées au loin, et que seul nous parvenait leur écho maintes fois répercuté par les parois d'une immense salle. Une très belle manière de clôturer un disque atypique.
Atypique car bien qu'intégralement composé de faces-B et de morceaux inédits, il ne se résume pas à une demi-douzaine de titres et se révèle même deux fois plus long que la plupart des albums qui sortent actuellement.
Atypique car ces faces-B se montrent du même niveau que leurs faces-A qui figuraient sur War Stories, fait assez rare pour être signalé.
Atypique enfin car il signe certainement la fin d'un groupe trop talentueux pour vivre longtemps, une séparation annoncée au début de l'année et que le titre de l'album explicite malheureusement assez bien.

Verdict : 4/5



"Burn My Shadow" (feat. Ian Astbury), issu de War Stories

Myspace