Un film sorti en 70 mais qui ressort en 2008 pour fêter 68
Zabriskie Point est un film réalisé par Michelangelo Antonioni, scénariste et réalisateur italien mort l'année dernière à l'âge de 94 ans. C'est grâce à son film précédent, Blow Up, (palmé à Cannes) que Antonioni peut tourner Zabriskie Point. Malheureusement le film n'a pas, à sa sortie, le succès attendu. S'il ressort cette année, c'est parce que c'est l'anniversaire de mai 68, mais c'est surtout parce qu'il y a moyen de se faire un peu d'argent sans en dépenser beaucoup.
Bon, on ne va pas se plaindre non plus. C'est quand même l'occasion de voir un vieux film d'un grand réalisateur sur grand écran.
Bref, que je vous raconte quand même ce qui se passe dans ce film. L'action se déroule en 69 aux U.S., alors que les révoltes étudiantes montent et sont violemment réprimées par la police. L'un d'entre eux, Mark (joué par Mark Frechette), est sûrement l'un des plus engagés, prêt à mourir pour la révolution. Une seule chose l'effraie : l'ennui. Avec la montée des tensions, il s'achète une arme à feu. Un jour, la police fait évacuer un bâtiment (sûrement une fac) à coup de fumigènes. Un des étudiants se fait tirer dessus sans raison. Marc est alors sur les lieux, un peu en retrait, et au moment où il sort son arme pour tirer sur un policier, celui-ci (le flic) se fait tirer dessus. Craignant de se faire attraper pour un crime qu'il n'a pas commis, il s'enfuit. Et pas n'importe comment : en avion. Ben oui, je vous ai dit : il a peur de s'ennuyer Marc... Il rencontre dans le désert une étudiante, Daria, partie changer d'atmosphère.
Zabriskie Point ne raconte pas juste cette rencontre, ou cette "bavure" policière. Non, Zabriskie Point raconte aussi et surtout l'histoire de ce que vit l'Amérique à cette époque : le soulèvement d'une population qui ne se reconnaît pas dans le modèle social qu'on lui propose. Et ce couple d'inconnus l'un pour l'autre laissera tout tomber le temps d'une longue errance dans le désert.
Le film est superbement filmé. Typiquement Nouvelle Vague, filmé parfois caméra épaule, mais aussi en particulier une scène, dans le bus avec cette lumière verte, qui n'est rien d'autre qu'un clin d'œil au Mépris de Jean-Luc Godard. D'autres scènes sont plus psychédéliques, plus hypnotiques, celles dans le désert en particulier. Et ce n'est pas tout, le scénario est très épuré pour aller à l'essentiel, et ce, pour aller vers un cinéma plus engagé et plus politique à la manière, plus récemment, de Elephant de Gus Van Sant.
Bref, un film à voir et à revoir (je l'ai regardé 2 fois d'affilée) malgré quelques longueurs vers la fin...
À noter juste que les affiches (l'ancienne et la nouvelle) sont magnifiques. La première pour la typo qui prend presque toute l'image et la seconde pour la photo et la mise en page encore... Voilà sinon, la BO est de Pink Floyd (entre autres).
Verdict: 4/5
séances
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