Pas de boogie-woogie avant la prière du soir...
N'est-ce pas m'sieur le révérend ?
Reverend And The Makers, drôle de nom pour un drôle de groupe, créé en 2005. Sept (!) anglais de Sheffield (dont le chanteur, Jon McClure, est le frère du type en couverture du premier album des Arctic Monkeys, autre groupe de Sheffield). Le révérend dans l'histoire justement, c'est Jon McClure et les fabricants (the makers) c'est les 6 autres joyeux drilles. Cependant, rien à voir ici avec un quelconque sermon religieux, au contraire, l'ambiance de l'album est vraiment tout sauf sagement catholique.
Difficile de dire comment sonne cet album puisque s'il commence sur un rythme dance avec le morceau éponyme "The State Of Things", la suite se montre nettement plus difficile à cerner, subtile mélange de rythmes stroboscopiques, de sonorités électro, de rock garage bien crade, de pop, voire de ska ou de reggae. Vous comprendrez donc que The State Of Things est un disque qui n'ennuie pas son auditeur grâce à sa diversité.
Besoin d'un rock de stade avec un refrain que la foule puisse reprendre instantanément ? Vous avez à votre disposition "The Machine", en duo avec Alex Turner, chanteur d'Arctic Monkeys (décidément), "Heavyweight Champion Of The World" et "He Said He Loved Me", singles groovy imparables, le genre de morceaux qui rentrent très facilement dans notre tête pour ne plus en sortir, ou encore "Open Your Window".
Envie d'une musique créative, alliance de synthés vintage, de "lalala-lalalala" à scander, de guitares surchargées d'effets en tout genre ? Dans ce cas, piochez parmi "Bandits" (qui rappelle l'electro-rock acidulé de Enon), "18-30", morceau s'achevant sur un final dans la plus pure tradition noisy, le superbe "Sundown On The Empire" avec un accent reggae prononcé, ou bien le très ska "Miss Brown" dont tout le monde chantera sous sa douche les "haa-ha-ha-haha".
La piste finale, "Armchair Detective", pourrait représenter une synthèse de l'évolution suivie par Reverend And The Makers sur l'album. Comme le premier morceau, ça commence sur un rythme électro hypnotique, les guitares arrivent, grasses et rondes, les déhanchements commencent, on est alors au milieu de l'album, puis petit à petit, les guitares se distordent, la batterie s'emballe, le style change progressivement, c'est la deuxième partie de l'album.
Au passage, je remarque que j'ai oublié de parler de la seule ballade du disque, "Sex With The Ex", un morceau sans originalité mais maîtrisé. Une sorte d'accalmie au milieu de la fièvre ardente qui parcourt le reste de The State Of Things.
Un dernier mot pour parler du chant de Jon McClure, sans lequel la musique de Reverend And The Makers n'auraient clairement pas le même impact. Alternant parlé suave et aguicheur avec des refrains scandés énergiquement et sans ménagement, un peu à l'image d'Alex Turner (encore lui ?!) mais sans ce grain exaspérant dans la voix, c'est souvent lui qui transforme un simple bon morceau en une véritable bombe en apportant la cerise sur le gâteau, la dernière touche sans laquelle rien n'aurait le même parfum.
Le plus bluffant dans l'histoire est que chaque chanson de l'album est un tube potentiel : la qualité des compositions est maintenue à un niveau élevé du début à la fin, une caractéristique d'un grand album.
Evidemment, aucun d'entre eux ne dépassera la renommée d'un cercle d'initié. Faut pas exagérer, si la bonne musique indé commence à se vendre, où va le monde ?
Verdict : 4/5
"Heavyweight Champion Of The World"
Myspace
mardi 20 mai 2008
M16 - Reverend And The Makers : "The State Of Things"
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