jeudi 1 mai 2008

C01 - Justice : "Stress" - Romain Gavras

Justice, c'est hype?
Non! Les réalisateurs de clips c'est hype!




Pour le premier article sur un clip il a fallu que je choisisse entre Romain Gavras et le dernier Jonas&François (pour The Flairs). C'est Romain Gavras de chez Kourtrajmé qui a gagné! C'est son clip qui m'a le plus marqué l'esprit...


Le clip

Des jeunes sont filmés en train d'être le plus violent possible. Le clip commence par une main, la nôtre, qui nettoie l'objectif. Puis on commence à suivre ces mecs, dans une banlieue d'abord puis dans le métro, dans Paris, pour finir sur un parking. Pendant ce temps, des coups, de la provoc', des cris, un vol de voiture, une course sur le périph'. Bref, violence, violence et violence. Ça devient oppressant, à tel point qu'à un moment on se demande quand ça finit. Etouffant.

Le sens

Ce clip rappelle beaucoup celui qu'il avait fait pour Signatune de DJ Mehdi; en cela que encore une fois, Romain Gavras s'intéresse à une minorité en mal de reconnaissance. Bon c'est sûr, cette minorité est plus violente pour se faire entendre et remarquer. À la limite, comparé a la violence de ces jeunes dans le clip, le tuning c'est un peu comme collectionner des papillons!
Ce dernier qui, vu la fin du clip, ne filme que ces mecs et pas ce pourquoi ils s'énervent. Le truc, c'est que c'est nous qui tenons la caméra, c'est nous les cons.

Au final, un clip superbe, qui ne se contente pas de mettre des images qui collent à la musique.
Un clip qui fait réfléchir quoi.
Ça nous change de Matt Pokora!


Modif' du 11 mai 2008:

AAAAAH j'ai fouillé un peu sur internet et j'ai appris qu'en fait Justice sort avec Surface To Air (l'agence qui a fait le clip de "We Are Your Friend") une "collection" de vêtements: comprenez deux vestes et deux pantalons (Xavier de Rosnay et Gaspard Augé ont fait le design d'une veste et d'un pantalon chacun). La collection sortira en juin. Et donc là, par hasard pouf comme ça, il y a ce clip qui arrive et qui crée la polémique partout sur son passage... Dingue non? Bon faut pas oublier que les deux Justice ont fait une école de communication visuelle (l'ECV à Paris si vous voulez tout savoir). Bref c'est pas surprenant, sortant de cette école, qu'ils arrivent si bien à faire parler d'eux! C'est décevant par contre...
Verdict: 0,5/5


Myspace
Kourtrajmé

4 commentaires:

Rahtur a dit…

Personnellement, je n'ai pas bien compris où était le message...
Tout ce qu'on voit, c'est une bande de craignos qui cassent tout, qui tabassent des innocents et ce, sans raison apparente. D'ailleurs, je ne vois pas ce qui peut justifier un comportement pareil... C'est pas parce qu'on est en mal de reconnaissance qu'il faut se mettre à taper sur tout ce qui bouge...
Ce clip semble presque faire l'apologie d'un tel comportement et ça c'est dangereux. Si le but était de faire de la provoc', alors c'est raté parce que la blague est de très mauvais goût. On est à mi-chemin entre une apologie des gangs et un clip de campagne du FN...À mon avis, Justice a vraiment fait un choix très douteux avec ce clip, aussi douteux que la qualité de la musique, assez exécrable il faut le dire.

Anonyme a dit…

Je suis assez d'accord avec rahtur : je ne vois pas le message, seulement de la violence. C'est pas loin d'être nauséabond, d'autant que la musique, franchement, n'a rien, mais alors rien de spécial.

Anonyme a dit…

Le clip est complètement pompé sur le clip de "Come to daddy" d'Aphex Twin, réalisé par Chris Cunningham. Si en plus, c'est une pub, ça ne vaut rien. Allez hop, poubelle et au suivant. Pour voir le clip original, c'est ici http://www.youtube.com/watch?v=5Az_7U0-cK0

Non Non Non a dit…

Vrai, j'ai regardé et c'est limite la copie conforme...
bon! Justice (ou du moins leur agent) a répondu à la polémique!
"La vidéo de STRESS est née d’une idée : offrir un clip indiffusable en télé à un titre indiffusable en radio. Sans la contrainte de réaliser un clip diffusable, nous avons pris toutes les libertés avec ce support. Pas pour choquer gratuitement : juste pour ouvrir le débat, susciter des questions, comme le font régulièrement le cinéma, la littérature ou l’art contemporain.

Avec cette liberté viennent des risques : être mal interprétés, voire instrumentalisés.

Nous ne l’avons à l’origine confié qu’à un seul site web, certains que ce clip trop long, trop violent et aussi peu consensuel ne pouvait exister qu’en dehors des schémas habituels. Nous étions conscients que le clip était sujet à controverse. Nous n’imaginions pas un instant que le débat irait si loin, que nous nous retrouverions à devoir nous justifier sur des sujets aussi graves.

Mais la récupération massive de ce clip, en quelques heures seulement, nous a rappelé à quel point il est difficile aujourd’hui de contrôler la destination des images et l’intégrité de leur propos.

Nous n’avons ni l’intention ni la légitimité de parler en profondeur des problèmes de société. Ce film n’a jamais été envisagé comme une stigmatisation de la banlieue, comme une incitation à la violence ou, surtout, comme un moyen larvé de véhiculer un message raciste.

Cette vidéo n’a jamais été censurée. Nous avions pris dès le départ la décision de refuser systématiquement toute diffusion télévisuelle afin de ne l’imposer à personne. Nous avons donc toujours laissé au spectateur le choix de la voir ou de l’ignorer sans jamais tenter d’orienter sa pensée, conformément à l’idée que nous nous faisons de l’art et du divertissement.

Gaspard & Xavier, JUSTICE."