Franchement, des albums comme celui-là, ça manque de nos jours !
Mais peut-être pas à tout le monde...
Vous qui aimez tout ce qui touche au style rétro, qui n'avez pas peur du ridicule, qui êtes à la fois fan des délires psychédéliques sous LSD de Pink Floyd et des vieilles séries SF bien kitsch, qui avez un brin de sentimentalisme, vous avez une chance d'aimer cet album complètement aliéné (ouh la blague nulle...) !
Car vous ne serez probablement pas dépaysé par les 10 minutes du morceau d'ouverture "Bobby's Song", où se côtoient harmonicas, accordéons, guitare de western, chœur d'église et tambours militaires. Il se pourrait même que vous tombiez raides dingues de cette chanson !
Heureux de retrouver cette musique qui vous manquait tant, vous serez même indulgents avec les chansons "Amen" et "Theramin" mièvres et inutiles, à condition que le reste relève le niveau.
Et vous ne serez pas déçus ! Alors que le piano rock et les cloches de "Everyone" laisseraient perplexes la plupart des gens, ils vous plongeront en pleine extase. Vous vous surprendrez même à faire du air guitar sous la douche sur "Magic Man", tout en chantant le refrain en chœur. Faut dire qu'il y a de quoi, c'est un des morceaux les plus réussis de l'album, entraînant et décalé.
Bon, par contre il vaudrait mieux pour la crédibilité de vos goûts musicaux que vous zappiez les 10 minutes de "Billy Jack". Enfin, c'est comme vous voulez, vous avez le droit d'apprécier les génériques de séries TV des années 80 ou d'être un inconditionnel de Starmania...
Passé l'interlude bruitiste "Luna", vous serez certainement plongé en extase par "Dove Returning", ses synthés aériens et son solo de guitare comme on ose plus en faire. Un morceau qui touche là où il faut pour faire des ressurgir des sensations oubliées depuis longtemps. Quant au sourire permanent que vous porterez dans la journée, vous le devrez sans aucun doute à la pop de "Sunlamp Show" et ses gimmicks musicaux que vous aurez écoutés dès le réveil. Vous serez tellement heureux que vous n'allez même pas prêter attention aux deux exécrables minutes de "Smoggy Bog" et vous retrouverez les Aliens rêvassant, perdus dans l'espace avec "Daffodils", superbe ballade sur les anneaux de Saturne.
Enfin, "Boats" achèvera de vous convaincre que vous avez retrouvé sur ce Luna tout ce que vous aimiez tant et que vous n'espériez plus retrouver, ce morceau faisant étalage de tout le panel des sonorités qui fait l'identité du groupe, ce fin alliage entre guitares épiques, synthés galactiques, chant réverbés et sonorités kitschissimes, identité clairement inspirée par tout ce que le LSD a pu produire comme groupes psychédéliques dans les 60's et 70's. On termine sur "Blue Mantle" et ses 8 minutes finales oniriques et poignantes. Clôture parfaite dont on aurait tellement aimé pouvoir en dire plus si les mots ne manquaient pas aussi cruellement.
Vous allez me dire : "Et si je n'aime pas le rétro, le psychédélisme, la SF et le kitsch, j'essaie quand même ?". Eh bien, oui ! En effet, malgré quelques morceaux complètement ratés, The Aliens possèdent cette assurance musicale qui leur permet de jouer au funambule, quelque part entre le tristement ridicule et l'absolument sublime. Car ces deux aspects se retrouvent dans ce Luna qui fait vraiment figure d'OVNI (ouh la deuxième blague nulle!) sur la scène britannique actuelle. Heureusement pour eux, la plupart du temps, ça penche du bon côté. Faut juste fermer les yeux (les oreilles) quand ça oscille un peu trop vers le mauvais.
Verdict : 3,5/5
"Magic Man"
Myspace
dimanche 12 octobre 2008
M48 - The Aliens : "Luna"
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