lundi 28 juillet 2008

M35 - Air France "No Way Down"

Non, Air France est aussi un groupe de musique et non, ce n'est pas celui qui fait la musique de la société d'avion !


Non, non, Air France est un groupe Suédois de "pop/tropical" comme ils le disent sur leur myspace. Je dirais plus qu'ils font de l'electro "lounge/trip-hop". Un peu façon Rôyksopp, premier album. Quoi qu'il en soit, le duo suédois revieny cette année avec un nouvel EP.

Le premier morceau, "Maundy Thursday", dégage une atmosphère de "scène au ralenti". Vous savez... du genre entrée en fondu au noir, une grande ville avec des bouches d'égout qui fument, il fait froid et les gens recrachent de la vapeur, ils sont pressés et nombreux à se croiser sur ce trottoir, un mec avec un bonnet et un sac à dos sur l'épaule arrive vers la caméra puis passe derrière, là la caméra, en se retournant, monte et suis l'homme. On continue à prendre de l'altitude, on peut voir la ville descendre sous nos pieds et sentir le ciel se rapprocher. La terre est toute petite maintenant et la chanson s'arrête... Fondu au blanc. Tout ça au ralenti. Vous trouvez pas ?

Le morceau suivant, "June Evening", est celui qui fait le plus penser à Rôyksopp. Pour ses trompettes qui résonnent au loin, pour son rythme clairement très proche de celui de "What Else Is There". Un morceau qui donne envie de descendre une pente en roulant sur la pelouse. Allez savoir pourquoi, c'est cette voix de femme qui me fait penser à Rôyksopp. Alors même qu'il n'y a jamais de femme qui chante de cette manière dans leur album... Étrange. En tout cas, ce morceau aurai pu être composé par eux, ça ne m'aurait pas surpris. Bref! Ce morceau plaît dès la première écoute mais on se lasse rapidement (genre à la 3ème ou 4ème fois...).

"Collapsing At Your Doorstep" est chiante. Mais je ne sais pas si c'est très objectif puisque j'écoute l'album en boucle depuis 3 jours... En essayant d'être objectif, je dirais qu'elle joue la carte de la répétition à fond et dès le début. Les sons utilisés sont plutôt intéressants : cris d'oiseaux mélangés avec des sons de cloche et une voix de petite fille qui répète sa phrase pendant 30 secondes. Bon, en même temps si un morceau ne plaît plus à la 8ème écoute, c'est peut être qu'il est nul. Non?

'No Excuses' démarre sur des sons de violons qui montent mais qui sont rapidement rattrapés par des claps et une batterie. Et un chant qui suit la mélodie des violons. Et pouf! Plus rien et là un dialogue de film, une femme qui dit "tu n'as pas du tout pensé à moi" et le mec qui répond "oui c'est vrai mais quand tu m'as appelé, là, c'est sûr, j'allais justement penser à toi". Et la musique recommence avec des paroles qu'on comprend maintenant mieux "noooo excuses to start wéééowéé" (j'ai pas encore compris la fin). Quand on écoute vraiment la chanson, on la trouve un peu longue mais dès qu'on oublie de faire attention à la musique et qu'on se laisse aller, elle devient parfaite.

Et "No Way Down" arrive au bon moment. Enfin... Elle arrive au bon moment au sens où elle met fin à la précédente au bon moment mais au final, celle là est pas vraiment meilleure que l'autre. C'est la même ambiance, le même plan. D'ailleurs elle dure quasiment le même temps, à 3 secondes près. Bref. Bof, rien de nouveau ou d'original dans cette chanson.

Aaaah l'autre chanson bien du cd ! "Windmill Wedding" ! À peine 3minutes mais en fait c'est parfait comme durée. Une mélodie minimaliste et juste des bruitages derrière : des arbres qui craquent, une femme "essoufflée", un cheval qui hennit, bref des bruits de la nature. Parfait pour laisser l'imaginaire travailler tout seul. Oh, il y a même un oiseau... Bref une chanson à vivre plus qu'à écouter...

Au final, on laisse facilement le cd recommencer après ce dernier morceau, un cd qu'on aime même s'il y a 3 morceaux sur 6 qui sont bof bof...

Verdict 3/5


"Never Content", morceau issu de leur premier EP

Myspace

dimanche 27 juillet 2008

M34 - The Dodos : "Visiter"

Le Dodo est une espèce d'oiseau désormais disparue. Heureusement, le voilà qui réapparait et visiblement, il a de beaux restes !



Avouons que la pochette n'attire pas vraiment le regard... Elle pourrait même le repousser tant ce coloriage digne d'un enfant de 5 ans est moche. Cette pochette peu aguicheuse cache pourtant un des albums les plus surprenants de l'année !

Surprenant car inattendu : le groupe avait déjà publié un premier disque en 2006 mais celui-ci était passé relativement inaperçu, n'ayant visiblement pas trouvé un public nombreux. On n'espérait donc pas grand chose de la part de The Dodos.
Surprenant car original : le style musical proposé par le duo de San Francisco est assez peu commun sur la scène indé actuelle, même si leurs influences, elles, sont connues de tous. Un savant mélange de folk, de blues, de rythmes tribaux et de psychédélisme : cela donne un superbe cocktail avec plein de couleurs, grisant à souhait ! Un peu comme si Animal Collective avait cessé les expérimentations électroniques qu'ils affectionnent tant pour se contenter de jouer de la manière la plus simple, donnant la priorité aux sonorités acoustiques des percussions africaines, des ukulélélés, des cuivres et des xylophones.

Visiter se compose de 14 morceaux, dont la durée varie entre une et sept minutes. Et rares sont ceux qui paraissent en retrait. En fait, il n'y en a qu'un : "It's That Time Again" ne comporte malheureusement que peu de musicalité, et parait bien peu inspiré en comparaison des autres chansons. Toutefois, peu de regret : ça ne dure que 1 min 30.
Le reste de l'album est un véritable bonheur, alternant des passages apaisés et oniriques ("Winter" et ses cuivres qui rappellent les australiens de Architecture In Helsinki ; "Park Song, morceau simple mais non simpliste qui témoigne de la qualité de composition du duo californien ; "The Season" et ses 6 minutes d'extases) et des moments de parfait exutoire, véritables délices de folie douce ("Joe's Waltz" et sa montée en puissance totalement délirante, "Jodi" et son rythme qui fonctionne sur un courant alternatif).

La première impression qui ressort après l'écoute de Visiter est celle d'un album très homogène : que ce soit au niveau de l'ambiance (bien que variable dans son intensité) ou de la qualité musicale (quasiment toujours excellente), The Dodos réussit le tour de force de produire un album qui s'écoute comme un seul morceau : toutes les chansons s'enchaîne avec fluidité et aucune ne fait fausse note, tant le groupe s'est efforcé de maintenir son univers en place sur chacune d'entre elles. Si cela peut paraître une faiblesse pour certains auditeurs ("Pfff il est chiant cet album, c'est tout le temps le même style"), il n'en reste pas moins que The Dodos est parvenu à se constituer une identité musicale propre qu'il a réussi à confirmer sur la durée d'un album de près d'une heure.
Et ça, peu de formation actuelles peuvent s'en vanter.

Verdict : 3,75/5


"Fools"

Myspace

vendredi 25 juillet 2008

M33 - Joy Division : "Closer"

Il y a 28 ans, jour pour jour, sortait un chef d'œuvre nommé Closer.
Il était impossible de ne pas évoquer cet album.



Le 25 juillet 1980 sortait Closer, l’album posthume de Joy Division qui marqua profondément l’univers musical des 80’s. Cet album, sombre à souhait, symbolise parfaitement le mal-être de Ian Curtis, décédé deux mois et sept jours avant la sortie de ce chef d’œuvre, et chanteur du groupe. Cet album est caractérisé par cette descente au enfer. En effet, plus les titres défilent, plus nous avons le sentiment de sombrer dans les ténèbres.

Closer commence par le titre "Atrocity Exhibition" (en référence au roman de J.G. Ballard) qui affiche directement la couleur : cet album sera plus sombre que Unknown Pleasures. Serait-ce dû à la dépression grandissante de Ian Curtis? La réponse ne tarde pas à arriver et ce, de la plus belle des manière. Ian Curtis nous donne l’impression de lutter, une dernière fois, contre ses démons mais après six minutes éreintantes, "Atrocity Exhibition" fait place à "Isolation" et dès ce titre, on sent comme une première forme de résignation. On enchaîne ensuite avec l’excellent "Passover" qui marque définitivement la fin de la lutte. La mort a vaincu la vie et l’univers se noircit encore au fur et à mesure de la chanson. Dans "Colony", la batterie est oppressante et affolée, renforçant l’atmosphère menaçante provoquée par les premiers titres. Les morceaux s’enchaînent et nous effrayent. Pourtant nous continuons, attirés par un « je ne sais quoi ». La suite n’est guère réjouissante, "A Means To An End" est à la limite de l’insoutenable. La voix de Ian Curtis se fait de plus en plus caverneuse, sombre et puissante au fur et à mesure des « I put my trust in you » qui vous agressent par leur dureté. Et puis la batterie se refait des plus oppressante. À la manière de "Colony", "Heart And Soul" est des plus menaçant. La voix semble s’être éloignée, la fin est proche, se dit-on, il ne peut continuer à un rythme pareil. Et pourtant la suite est hallucinante.

"Twenty Four Hours" va encore plus loin dans les ténèbres que les autres titres, celui-ci est ravageur et il est difficile de croire que le pire reste à venir. Les sept premiers titres nous ont éreinté comme jamais, nous sommes remplis de désarroi et presque désemparés et "The Eternal", avant-dernier titre de Closer, nous enfonce encore un peu plus. Nous n’en pouvons plus, nous suffoquons presque et pourtant nous n’arrêtons pas d’écouter, il nous est impossible d’appuyer sur pause. Cette voix, si particulière, n’est plus qu’un râle. Elle est si lointaine qu’elle semble venir des ténèbres. "Decades" vient clôturer ce chef d’œuvre proche de l’insoutenable. Ces claviers incessants nous poussent dans nos derniers retranchements. « Where have they been ? » Tels sont les derniers mots de cet album, c’est avec cette phrase que Joy Division abandonne son auditeur, celui-ci est au bord du gouffre et ne sait plus que penser.


Cet album nous transporte dans un univers duquel nous ne ressortirons pas indemne. Ce dernier est angoissant, sombre et nauséeux mais nous ne pouvons partir, nous sommes curieux, nous voulons découvrir cet univers si caractéristique dans lequel vécut Ian Curtis. Car Mr Curtis est l’un des rares qui chanta jusqu’au bout ses émotions, le moindre sentiment qui l’anima se retrouve dans une de ses chansons. Cet homme, désespéré, nous livre ses dernières impressions avant de passer définitivement de la vie à trépas. Sa voix est caverneuse et ses puissantes paroles nous claquent au visage telle une vague scélérate. Il y a des groupes qui marquent des générations entières, Joy Division est de ceux-là. Il y a des albums qui vous transforment à tout jamais, Closer est de ceux-là.


Verdict: 4,95/5


"Transmission & She's Lost Control"

Myspace

jeudi 24 juillet 2008

Live Report 02 - Massive Attack : Theatre Antique d'Arles

Héhé après Radiohead aux Arènes de Nîmes, me voilà avec Massive Attack au Théâtre Antique d'Arles ! Encore des grands... Si j'arrivais à voir Portishead avant la fin de l'année, ce serai trop bien... Bref !





J'arrive à 20h dans le Théâtre pour le concert prévu à 21h et la moitié des places sont encore vides. Ça me surprend : à Nimes, ça se remplit quand même plus rapidement... Bref, je peux m'asseoir sur les gradins en pierre plus ou moins bien en face de la scène.

Le temps passe, la tension monte, les marches se remplissent et la nuit tombe.

21h : Toujours rien... mais le Théâtre commence à être bien rempli !

21h15: Héhéhé ! Voilà Fink ! Je découvre d'ailleurs qu'ils sont 3 dans Fink, je pensais qu'ils étaient 1 !
Il y a une batterie, une guitare pour le "leader" de groupe et une grosse basse énorme pour le dernier.
Ça démarre avec "Biscuit for Breakfast", aussi bien que sur l'album. Et ils enchaînent les morceaux normalement avec des p'tites pauses entre, des "salou ce va?" et des "we would like to thanks Nova and le Fnac" qui permettent d'apprendre qu'ils ont été découvert par Radio Nova !

Bref, à 22h, des techniciens s'affairent pour avancer sur le milieu de la scène les nombreux instruments de Massive Attack. Oui nombreux : 2 guitares électriques, 2 batteries, 2 claviers, une boite à rythme et 5 micros ! Là, on se dit: "mais ils sont pas deux normalement?". Bon, on a le temps de réfléchir, ils se font attendre.

22h30 : Aaaaaah les voilà, ils sont 6 ! Et hop, c'est parti ! Le public hurle, les enceintes aussi, les barres de diodes horizontales nous flashent les yeux. Ils enchaînent les gros titres pour nous mettre en jambe "Teardrop", "Angel", "Risingson", etc...



C'est d'ailleurs pendant "Risingson" qu'on se rend compte que, en fait, c'est vachement pratique pour écrire des trucs les barres de diodes.

Et ça dure longtemps : le concert finit vers minuit et demie, et pendant tout ce temps, ils ont su faire monter crescendo, jusqu'à nous (en tout cas moi ) mettre en transe. Les mains crispées, les jambes qui suivent un rythme, les bras un autre, essoufflés à force de chanter... Bref, pour le coup, ils nous ont fait vibrer.

Voilà une autre vidéo pour que vous puissiez mieux imaginer l'ambiance...



Ah oui, au fait, on a eu droit à deux rappels comme pour Radiohead ! Dont un qui a bien duré 15 minutes !

Bref, un concert d'exception autant pour la performance du groupe que pour la scénographie

lundi 21 juillet 2008

M32 - Metronomy : "Nights Out"

Des sons de trompettes lentes et grésillantes retentissent, une guitare ukuléleske les rejoint, puis une deuxième guitare sèche s'ajoute dessus. Les trompettes bizarres reviennent de plus belle, ça fait penser à du Ratatat en plus lent.. C'est calme mais entraînant.
C'était l'intro du CD de Metronomy !





Il vient de sortir et j'ai décidé de vous faire une critique en live ! La règle est simple : une seule écoute, j'arrête la critique à la fin du CD !
Bref ! Le disque tourne là!


Un petit roulement de tambour et c'est reparti ! "The End Of You To" démarre à coup de clap et de coups de doigt sur la joue ! La guitare donne la mélodie et on commence à se demander : "Mais que fait Metronomy? C'est pas eux ça !". Et pourtant ! Le voilà qui arrive, le son Metronomy ! Il entre avec une distorsion du son et BAM ! les sons de violons/trompettes si cher au groupe anglais.

À la fin du deuxième morceau, on se dit : "Euh... ils se la jouent on met pas de paroles dans nos morceaux ?". Mais non...

On ne s'attendait pas à retrouver ce morceau et pourtant il est là ! "Radio Ladio" ! Sorti sur vinyle depuis un moment, il nous emporte avec ses chœurs ("R! A!... D! I!.. OOOOOOO... L! A!... D! I!... OOOO") et nous fait tourner sur nous même. Bref, ce morceau est sûrement le meilleur de Metronomy mais bon, je n'ai pas encore entendu tout l'album...

Tiens, d'ailleurs en parlant de morceau qu'on connait, le suivant est "My Heart Rate Rapid" ! Encore un sorti sur vinyle qu'on entend partout depuis un moment ! Encore ces chœurs de voix aigus qu'on apprécie tant ! Avec la guitare qui remonte suivit de trompette stridente : vraiment dansant ce morceau !

Mais bon, là euh... en 4 morceaux, on en a deux qu'on connaissait déjà et un qui est une intro (de 3 minutes, certes). Elle est où la nouveauté ?

Pas tout à fait pour maintenant puisque le morceau suivant est celui sorti sur Myspace pour la promo de l'album : "Heartbreaker". Ça ressemble moins à ce qu'on a l'habitude d'entendre de leur part. Ça fait plus rock, (très) pop anglaise, seules les petites notes de violons/trompettes (qui ressemblent pour le coup à des cornemuses) nous rappellent que c'est bien Metronomy sur ce CD. C'est pas déplaisant mais c'est quand même beaucoup moins dansant que les 3 morceaux précédents.

On enchaîne avec "On The Motorway" qui a un titre qui lui correspond bien : on s'imagine très facilement dans une course poursuite en voiture mais pas en jolie vue 3D ! Non non : en vue 2D du dessus façon GTA 1 ou 2. Une petite mélodie rapide à la trompette reprise par ces sons bizarres et une batterie pour le rythme.

"Side 2", le morceau suivant, a l'air d'être une entracte pour ralentir un peu le rythme. Musique jazzy sur des instrus pas très bien accordés. Une guitare électrique joue un riff calme en boucle quelques minutes puis s'arrête pour laisser rentrer un son de synthés aigus qui jouent sur les mêmes accords. Puis les deux instrus jouent ensemble pour une montée. Non, vraiment, ça rappelle Ratatat ! C'est marrant, la batterie y fait franchement penser. Manque d'originalité ? Ou un style qu'on ne connaissait pas ? Après tout c'est que leur deuxième album au petits jeunes là...

On repart à coup de beats electros vite rattrapés par... par ? ben les violons/trompettes (oui encore eux). "Holidays" (single de l'album) est une mélodie disco à la basse, une batterie minimale et très rock, mélangé à des chœurs de voix d'hommes aigues et qui résonnent. On a toujours l'impression que le son est distordu. Un synthé joue là mélodie qui devient pour le coup un peu morbide.

Aaaaah un chœur féminin ! "A Thing For Me" commence de cette manière... La voix rappelle beaucoup celle sur "Oh My Gosh" de Basement Jaxx . Ce morceau s'annonce plus hip-hop mais garde ce rythme rapide qui ne peut que nous entraîner. Roulement de tambour militaire et synthé se mélangent derrière ce chœur, alors que derrière la voix du chanteur il n'y a qu'un son de grosse caisse de batterie.

C'est bien je trouve... On s'ennuie toujours pas, l'album plaît (en tout cas jusqu'à maintenant) dès la première écoute.

Des guitares qui font instruments à corde japonnais servent de commencement à "Back On The Motorway". D'ailleurs, les trois de Metronomy chantent avec un accent jap' qui fait rire au début mais s'accorde plutôt à la musique. Musique qui fait penser cette fois plus à K2000 qu'à un jeu vidéo... Wahou ! une vrai trompette, viens jouer un solo très jazz par dessus le chœur jap'.

"On Dancefloors" démarre de manière assez classique pour un morceau "taillé pour les dancefloors": un instrument en plus se rajoute toutes les 2 mesures... On échappe pas aux maracas et aux claps... Dommage, le reste de l'album était quand même plutôt original.. Ce morceau pourrait être de n'importe qui... Bon, il est pas horrible non plus, hein ?! Juste pas original... On se laisse quand même emporter par cette voix de sirène qui dit juste "iiiiii" en suivant la mélodie.

Ah? Déjà l'outro!

Un mélodie au ukulélé et à la guitare un peu mélancolique joue sur tout le long. Eh oui c'est déjà la fin... Un effet de larsen de guitare électrique renforce la veine mélancolique du morceau. Et puis pouf! la guitare et le ukulélé s'arrêtent et on déteste le silence.


Verdict: 4,25/5



"Holiday"

Myspace

vendredi 18 juillet 2008

M31 - The Twilight Sad : "Fourteen Autumns & Fifteen Winters"

Cet album est sorti à l'automne dernier. Choix judicieux puisque cette saison un brin tristounette sied à merveille à la musique du groupe.
Nous sommes désormais en été mais il n'est jamais trop tard pour parler des grands albums, et tant pis si on devra attendre le retour des premières feuilles jaunes pour l'apprécier pleinement.



The Twilight Sad nous vient tout droit de Glasgow. Ah, l'Écosse : la lande, la brume, la pluie. Contrée peu attirante et pourtant le groupe semble assumer avec fierté ses origines. Preuve en est de cet album qui est un véritable aller simple pour une visite des Highlands, que ce soit dans la musique, à la fois mélancolique et flamboyante, ou dans le chant de James Graham. En effet, sa voix possède un accent écossais assez déroutant à la première écoute mais qui, si on prend le temps de l'apprécier, se révèle véritablement sublime.

La force de ce Fourteen Autumns & Fifteen Winters réside dans sa puissance émotive, sa capacité à propager une ambiance unique, travaillée par le groupe dans ses moindres détails. The Twilight Sad base sa musique un brin expérimentale, sous influence post-rock, sur une utilisation quasi-incessante du larsen, créant de véritables murs de sons à l'aide de l'unique guitare électrique du groupe ("Talking With Fireworks/Here, It Never Snowed" est un exemple frappant de la puissance du son de The Twilight Sad). Mais cela n'empêche pas les écossais d'utiliser de belles mélodies, toujours empreintes d'une certaine tristesse et mâtinées d'influences folk plus que bienvenues ("Cold Days From The Birdhouse", morceau qui n'est pas placé innocemment en ouverture, tant il représente la meilleur introduction possible à la musique du groupe).

N'allez toutefois pas imaginer que cet album soit réservé aux personnes dépressives ! Certes, que ce soit au niveau des paroles, qui traitent avec justesse et poésie du thème pourtant risqué de l'adolescence, ou des ambiances sonores (l'écho incessant, quasi maladif, d'une guitare sur-saturée, quelques apparitions d'un accordéon désabusé...), Fourteen Autumns & Fifteen Winters possède une fureur rock, une rage du désespoir, qu'on avait plus vue depuis bien des années : il faudrait même remonter jusqu'à la grande époque de U2 pour retrouver des morceaux aussi sensibles et nerveux que "That Summer, At Home I Had Become The Invisible Boy", démonstration de force (autant verbale que musicale) impeccable de nos quatre écossais.

À l'instar du célèbre groupe irlandais, The Twilight Sad prend comme base une partie instrumentale possédant une forte identité, qui parvient à varier les ambiances tout en gardant une homogénéité sur la longueur de l'album. À cela vient s'ajouter un chant venu d'ailleurs, ici ce n'est pas celui de Bono, mais celui de James Graham. Sa superbe voix est un des principaux vecteurs de l'émotion qui émane de l'album. Parfois rageur ("Mapped By What Surrounded Them"), souvent mélancolique, toujours sincère, le chanteur semble procéder à une catharsis, exprimant un mal-être qui semble provenir de l'adolescence dans des paroles qui paraissent être à fort caractère autobiographique. L'accent écossais, d'une manière quasi-irréelle, ne fait que renforcer les tonalités tristes empruntées sur chacune des chansons.

Fourteen Autumns & Fifteen Winters, du fait de sa quasi-perfection constante tout au long des morceaux qui le composent, souffre du même défaut que tous les grands albums : il est trop court ! Neuf morceaux, c'est bien peu, mais on se consolera en se disant que les groupes capables comme The Twilight Sad d'aligner neuf chansons d'un tel niveau sont bien rares.

Verdict : 4,75/5


"Mapped By What Surrounded Them" [LIVE]


"And She Would Darken The Memory" [LIVE]

Myspace

Note : Pour ceux qui en veulent toujours plus, le groupe vient de sortir un EP de six titres, Here It Never Snowed. Afterwards It Did, dont quatre morceaux sont des versions revisitées de chansons de l'album ici chroniqué, mais dans un registre bien plus éthéré et acoustique. Après avoir écouté en boucle Fourteen Autumns & Fifteen Winters, on sera choqué par la disparition des murs de sons caractéristiques du groupe, mais au fur et à mesure des écoutes, ces nouvelles versions révèlent une nouvelle facette de The Twilight Sad, qui se montre tout aussi talentueux quand il s'agit de transmettre des émotions avec douceur et calme. Quant aux deux morceaux restant, il y en a un inédit (celui qui donne son titre au disque, et sublime au passage) et une reprise. Cet EP est donc un parfait complément à leur album, une sorte de face cachée. Décidément, avec The Twilight Sad, on a droit à un groupe vraiment doué dont on attend avec impatience un deuxième album de haute volée.

vendredi 11 juillet 2008

M30 - Weezer : "Weezer (Red Album)"

Comme toujours, c'est plein de mauvais goût...
Mais si on aime, ça peut presque paraître bien ! Presque !



Weezer... Weezer... Mais oui je connais ! "Island In The Sun" c'est eux ! Cette chanson toute mignonne que les radios ont usée jusqu'à la moelle depuis 2001, c'est à ce groupe qu'on la doit. C'est d'autant plus difficile après avoir écouté ce nouvel album de se dire que c'est la même bande d'ahuris qui a pu nous offrir ces quelques minutes de bonheur et ce navet tout rouge luisant.

Dès le début de "Troublemaker", le premier morceau, on se croît sur une autre planète. Des riffs bien gras (beurre premier prix, pas du truc de fin gourmet), un chant typiquement californien (les gars viennent de Los Angeles), très 90's, assez lassant, toujours sur le même rythme et sans aucune variation de ton... Au refrain, on a même droit aux chœurs de tout le groupe et il faut bien avouer que c'est à vomir !

Le problème de Weezer, c'est qu'en plus de partir avec comme base un genre de musique vraiment très sujet au mauvais goût, ils osent en rajouter une couche ! Du coup, à certains moments, ils se font le plaisir d'ajouter des pianos mélodramatiques, des roulements de tambours, et des paroles totalement ridicules ! La recette miracle pour se diversifier ? Hum, ça n'a pas l'air de bien fonctionner en tout cas.
En effet, l'album accueille des morceaux énergiques et débridés, très peu inventifs, surannés et écoeurants ("Pork And Beans", "Everybody Get Dangerous"), des ballades à pleurer... de rire ("Heart Songs", "Thought I Knew") et même de longs morceaux ambitieux et hymniques ("The Greatest Man Ever Lived", "The Angel And The One") ! Eh oui, Weezer, ils savent varier les genres (non, on ne rigole pas). Le tout souffre malheureusement d'une carence insondable en inventivité et surtout en qualité !

En fait, on serait presque tenté de penser que c'est de l'auto-dérision (et dans ce cas, crier au génie ? non, quand même pas !). Mais en réalité, c'est exécuté avec tellement de sérieux et de professionnalisme que cette théorie ne tient plus la route. Avec Weezer, on a droit à de la musique nulle, mais de la musique nulle bien faite, consciencieusement et professionnellement !
Bon, ne leur enlevons pas tout non plus ! Ces mecs ont l'expérience de la musique nulle et ça se voit ! Eh oui, le groupe date de 1992 ! Donc si on est adepte du mauvais goût (ça m'arrive parfois !), on peut trouver quelques moments agréables : le riff du refrain de "Everybody Get Dangerous" et... c'est tout ! Non j'exagère, il y en a sûrement d'autres qui durent entre 10 et 20 secondes mais ils sont peu marquants et donc dur à se rappeler, vous m'excuserez.

Au final, pourquoi un album tout rouge ? Rouge, c'est la couleur du feu tricolore quand il faut s'arrêter, c'est la couleur des panneaux d'interdictions ou d'avertissement, celle du danger. Ah oui. En fait non, pas besoin de se poser la question quand on a fait ce parallèle !

Verdict : 1/5


"Pork And Beans"

jeudi 10 juillet 2008

M29 - Booka Shade : "The Sun and the Neon Light"

Pfiou... Molles les sorties CD cet été...
Heureusement, Booka Shade est là !




Deux ans après l'album Movement, les souverains de l'electro souterraine reviennent! Vous connaissez tous forcément ! Sur leur album précédent, le morceau "Body Language" fait partie de ces morceaux "qu'on a tous déjà entendu une fois, on ne sait plus trop où, mais c'est sûr, on le connait celui-là".

The Sun and the Neon Light démarre avec "Outskirt", violon de cinéma en intro mais rapidement, on retrouve le "style" Booka Shade. Mais en réalité, les violons continuent après... Et ça fait vraiment musique de film ou alors musique de jeux vidéos. Un peu dans le genre d'un jeu d'infiltration comme Splinter Cell. Tiens ! Un rythme trip-hop pour changer. Mélangé aux violons et à des sons qui résonnent et s'étirent, ça donne une espèce d'ambiance nocturne. On est immergé, mais vraiment immergé : pour le coup, on a l'impression d'être sous l'eau.
On enchaine avec "Duke", qui commence avec des espèces de coups de feu lointains et flous. Puis entre un bruit qu'on pourrait prendre, avec un peu d'imagination, pour un moteur d'avion. C'est tout long et tout étiré, on a l'impression de faire la planche sur la mer. D'ailleurs un grésillement, qui ressemble étrangement au bruit d'une vague, amène des basses pour rythmer tout ça.

"Dusty Boots
" commence par un son de radio grésillant au loin. Ça ne dure qu'une seconde avant que les basses ne partent, mais ça donne la mélodie jouée à la guitare en mode "pas à la radio et pas de loin" (en mode "pour de vrai" quoi). Bon, ce morceau est un poil répétitif..
Les autres aussi sont répétitifs mais pour celui-là, la boucle est trop courte pour paraître ne passer qu'une fois et on a envie d'appuyer sur "suivant" mais bon, on patiente parce "quand même, c'est Booka Shade !".
Heureusement, le morceau suivant, "Control Me", est presque dansant ! Enfin.. dansant comme peuvent l'être les morceaux les plus rythmés de Booka Shade. C'est à dire assez pour avoir envie de tanguer d'un pied sur l'autre en laissant tomber sa tête sur chaque côté. Ou alors rester assis mais taper du pied en rythme pour compenser.
"Solo City" rappelle beaucoup "Body Language" pour la mélodie. Bon, en plus ralenti... et sans les grosses basses, bref forcément moins dansant.

C'est à peu près par là que l'album devient ennuyeux... À peine 5 morceaux et on tourne en rond pour les 9 restants... C'est du Booka Shade mais sans rien de nouveau. Des morceaux super pour un fond sonore. Dans la suite de l'album seul "Charlotte" sort un peu du lot en rappelant Mylo mais à part ça, rien de "Wahou trop d'la boule Booka Shade !"...

Bref, un album cool pour les jours où vous voulez pas écouter de musique mais où vous ne voulez pas de silence non plus ! Déçu.


Verdict: 2/5



"Charlotte"


Myspace