Il y a 28 ans, jour pour jour, sortait un chef d'œuvre nommé Closer.
Il était impossible de ne pas évoquer cet album.
Le 25 juillet 1980 sortait Closer, l’album posthume de Joy Division qui marqua profondément l’univers musical des 80’s. Cet album, sombre à souhait, symbolise parfaitement le mal-être de Ian Curtis, décédé deux mois et sept jours avant la sortie de ce chef d’œuvre, et chanteur du groupe. Cet album est caractérisé par cette descente au enfer. En effet, plus les titres défilent, plus nous avons le sentiment de sombrer dans les ténèbres.
Closer commence par le titre "Atrocity Exhibition" (en référence au roman de J.G. Ballard) qui affiche directement la couleur : cet album sera plus sombre que Unknown Pleasures. Serait-ce dû à la dépression grandissante de Ian Curtis? La réponse ne tarde pas à arriver et ce, de la plus belle des manière. Ian Curtis nous donne l’impression de lutter, une dernière fois, contre ses démons mais après six minutes éreintantes, "Atrocity Exhibition" fait place à "Isolation" et dès ce titre, on sent comme une première forme de résignation. On enchaîne ensuite avec l’excellent "Passover" qui marque définitivement la fin de la lutte. La mort a vaincu la vie et l’univers se noircit encore au fur et à mesure de la chanson. Dans "Colony", la batterie est oppressante et affolée, renforçant l’atmosphère menaçante provoquée par les premiers titres. Les morceaux s’enchaînent et nous effrayent. Pourtant nous continuons, attirés par un « je ne sais quoi ». La suite n’est guère réjouissante, "A Means To An End" est à la limite de l’insoutenable. La voix de Ian Curtis se fait de plus en plus caverneuse, sombre et puissante au fur et à mesure des « I put my trust in you » qui vous agressent par leur dureté. Et puis la batterie se refait des plus oppressante. À la manière de "Colony", "Heart And Soul" est des plus menaçant. La voix semble s’être éloignée, la fin est proche, se dit-on, il ne peut continuer à un rythme pareil. Et pourtant la suite est hallucinante.
"Twenty Four Hours" va encore plus loin dans les ténèbres que les autres titres, celui-ci est ravageur et il est difficile de croire que le pire reste à venir. Les sept premiers titres nous ont éreinté comme jamais, nous sommes remplis de désarroi et presque désemparés et "The Eternal", avant-dernier titre de Closer, nous enfonce encore un peu plus. Nous n’en pouvons plus, nous suffoquons presque et pourtant nous n’arrêtons pas d’écouter, il nous est impossible d’appuyer sur pause. Cette voix, si particulière, n’est plus qu’un râle. Elle est si lointaine qu’elle semble venir des ténèbres. "Decades" vient clôturer ce chef d’œuvre proche de l’insoutenable. Ces claviers incessants nous poussent dans nos derniers retranchements. « Where have they been ? » Tels sont les derniers mots de cet album, c’est avec cette phrase que Joy Division abandonne son auditeur, celui-ci est au bord du gouffre et ne sait plus que penser.
Cet album nous transporte dans un univers duquel nous ne ressortirons pas indemne. Ce dernier est angoissant, sombre et nauséeux mais nous ne pouvons partir, nous sommes curieux, nous voulons découvrir cet univers si caractéristique dans lequel vécut Ian Curtis. Car Mr Curtis est l’un des rares qui chanta jusqu’au bout ses émotions, le moindre sentiment qui l’anima se retrouve dans une de ses chansons. Cet homme, désespéré, nous livre ses dernières impressions avant de passer définitivement de la vie à trépas. Sa voix est caverneuse et ses puissantes paroles nous claquent au visage telle une vague scélérate. Il y a des groupes qui marquent des générations entières, Joy Division est de ceux-là. Il y a des albums qui vous transforment à tout jamais, Closer est de ceux-là.
Verdict: 4,95/5
"Transmission & She's Lost Control"
Myspace
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