Rien de sauvage, là-dedans...
Au contraire, cet album propose le raffinement d'un rock'n roll flirtant aussi bien avec l'opéra qu'avec la pop indie.
La musique des Wild Beasts est clairement déroutante. Elle est tout d'abord portée par la voix extraordinaire de ses chanteurs, Hayden Thorpe, dont le registre s'étend du cri le plus bestial au confins les plus aigus des falsettos, et Tom Flemming dont le chant ténor se pose en parfait contrepoint. Cette association géniale se révèle tout au long du disque être une source inépuisable de créativité, permettant au groupe de varier énormément la teinte des différentes chansons.
Toutefois, il est recommandé de ne pas être allergique à des voix possédant une telle personnalité pour écouter les Wild Beasts... On est très loin des timbres fades et sans cachet des groupes rock actuels. Ici, le chanteur, plus qu'un seul débiteur de paroles, prend part aux chansons de la même manière qu'un instrument classique, suit sa partition, change de rythme, de tonalité, d'intensité, comme c'est le cas chez Antony & The Johnsons.
Mais la grande réussite du disque, au delà des qualités vocales intrinsèques des chanteurs, est d'avoir su les mettre en valeur grâce à une instrumentation irréprochable. Piochant aussi bien dans le classicisme le plus académique que dans la pop-rock un brin progressive, guitares et pianos se veulent tout à la fois excentriques et romantiques, aguicheurs et distingués, poétiques et flamboyants.
Les Wild Beasts semblent être des gens très ouverts, open-minded. Ils virevoltent entre les cabarets, les bals musettes, les concerts rock et les salons bourgeois, ne font pas de distinction et piochent chez chacun ce qui pourra contribuer à leur propre édifice musical. De fait, les genres visités sont extrêmement diversifiés et, au final, il est très difficile de discerner quelles influences ont réellement marqué ce Limbo, Panto.
Il est également très compliqué de parler d'un ou deux morceaux ou particuliers : l'œuvre ici-présente est en effet d'une cohérence sans faille et aucune chanson ne sort du lot plus qu'une autre. Je pourrais vous citer "Brace Bulging Buoyant Clairvoyants", "The Devil's Crayon" ou "She Purred While I GRRRD" mais ce serait oublier tous les autres morceaux.
C'est simplement bluffant : Limbo, Panto s'écoute d'une traite et ne subit aucune baisse de régime. Chaque piste est un émerveillement quasi-théâtral, une réussite incontestable et grandiloquente qui ravit les oreilles, pour peu qu'on ne soit pas allergique aux voix d'opéra.
J'espère que ce n'est pas votre cas !
Verdict : 4/5
"The Devil's Crayon"
Myspace
mercredi 7 janvier 2009
M60 - Wild Beasts : "Limbo, Panto"
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3 commentaires:
C'est bon =)
ça ressemble un peu à Cold play je trouve.
signé JulienD :)
bah justement moi je suis pas fan jtrouve que sa ressemble trop a du cold play ...mais en moins bien en un peu plus chiant
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