dimanche 23 novembre 2008

M52 - Working For A Nuclear Free City : "Businessmen & Ghosts"

Vous n'aviez pas aimé leur premier album ?
Eux, non plus.



Non, il ne s'agit pas ni d'un groupe écolo anti-uranium, ni d'un Tryo-like venu de la plus-si-perfide-que-ça Albion. En fait, c'est juste un quartet de Manchester pas très content de son premier album éponyme sorti en 2006 et qui a décidé de le revoir de fond en comble. Résultat : Businessmen & Ghosts, un double album de 29 morceaux dont 14 déjà connus mais présents ici dans des versions retravaillées et 15 inédits. En clair, le véritable premier album de Working For A Nuclear Free City (WFANFC pour les intimes).

Après avoir écouté ce très long album (presque 2h !) maintes et maintes fois, j'ai encore du mal à mettre une étiquette sur la musique et à trouver les influences de WFANFC. Folk par-ci, shoegaze par là, electro dans un coin, ambient dans un autre, parfois psyché, tantôt post-rock, voilà ce qu'on pourrait dire de Businessmen & Ghosts si cette vague accumulation de références mises bout à bout avait un sens. En réalité, le groupe mancunien est parvenu à produire une synthèse de tous ces courants musicaux, le fruit d'un long travail d'élaboration et de digestion effectué lors longue tournée outre-Atlantique. Et WFANFC est désormais assez à l'aise avec tous ces genres pour les alterner, les marier, les désosser, les faire entrer en collision, les rassembler, virevolter de l'un à l'autre sans temps mort mais avec fluidité et maîtrise, ce qui rend le travail du pauvre chroniqueur assez difficile quand il doit placer le groupe concerné dans une case musicale.

Mais une question se pose: comment parvenir à conserver une certaine cohérence durant 29 morceaux lorsqu'on explore autant d'horizons ? Posséder sa propre empreinte sonore semble être la solution proposée par WFANFC.
Que ce soit lors d'une écoute d'un bout à l'autre de Businessmen & Ghosts ou bien par grignotage d'un morceau isolé, on retrouve toujours un petit quelque chose qui nous rappelle de quel groupe il s'agit. Souvent, ce sera ce goût pour les mélodies, qu'elles soient planantes ou galopantes, qui nous fera retrouver nos marques. Passées sous les diverses machineries du groupe, elles seront parfois électrisées et brutales ("All American Taste", "So", "Donkey"), souvent distordues à coup de bidouillages électro et d'infrabasses ("Troubled Son", "Dead Fingers Talking", "Innocence", "Get A Fucking Haircut"... + de nombreux petits passages dans chaque morceau), tantôt aériennes et épiques ("Rocket", "Kingdom", "Over", "Asleep At The Wheel", "Je Suis Le Vent"), tantôt apaisées ("Sarah Dreams Of Summer", "Quiet Place", "The Tree"). Mais elles auront toujours cette teinte entre indie-pop, electro expérimentale et rock progressif si addictive, une subtile mixture qui vous permettra tout autant de danser comme un métalleux (c'est-à-dire : secouer violemment la tête de haut en bas), de dodeliner rêveusement de la tête ou bien encore de faire votre pro du air guitare (ou bien batterie ou synthé, au choix).

Bref, je ne vois pas comment appeler ça autrement qu'un grand album. Et qu'importe s'il n'y a pas que du neuf, on ne criera pas au scandale car ici, on a affaire à une œuvre variée et pourtant cohérente (c'est bien le principal objet de l'affaire), maîtrisée et addictive.

Verdict : 4,25/5



"Rocket"

Myspace

4 commentaires:

Benjamin F a dit…

Putain les mecs mais où avez vous dégoté ce groupe ??? Je viens de me taper les deux CDs, c'est tout bonnement génial !

Rahtur a dit…

Héhé tu l'as dit =)

Anonyme a dit…

Heuuuuuuuu...Que dire ? Vrément, je sais pas ou vous l'avez déniché ce groupe, mais c'est tout bonnement génial. En fait c'est tout ce que j'aime en ce moment dans la zik (aie aie aie ces mélodies...), ya des moments ou tu te dit que c'est du chemical brother, ensuite une autre piste et t'es carrement dans Slowdive ou M83, encore une autre et la tu dis bonjour à Board of Canada. Le bonheur quoi. S'ils tournent en France j'alumme une bougie et je prépare ma valise. Thanks.

Anonyme a dit…

OUAHHHH une tuerie cette album dont je suis le vent electro cyber qui transporte très loin l'impression d’être dans blade runner .