jeudi 12 février 2009

M63 - Franz Ferdinand : "Tonight"

Le rock pur et dur s'écroule...
Mais qui s'en soucie ?


Bon j'épargne à tout le monde la présentation générale du groupe : elle est pas bien intéressante et tout le monde connait déjà ce qu'il y a à savoir ("Taaaaake Meee Oouut !"). Bon, ok j'exagère là, Franz Ferdinand ne se résume pas à un seul single. Franz Ferdinand, c'est aussi deux albums : un éponyme (trop vu et entendu partout) et You Could Have It So Much Better (une perle pour moi).
Et voilà aujourd'hui ce Tonight: Franz Ferdinand... Et c'est un petit choc, en tout cas pour moi, de voir que la bande d'écossais a accordé une place bien plus prépondérante à l'électronique. Bon, c'est pas non plus devenu un énième Klaxons-like mais ils rejoignent quand même tous ces groupes qui petit à petit troquent leurs guitares contre de vieux claviers. Ici cependant, l'utilisation de synthés vintage se résume soit à l'installation d'une ambiance de fond, soit à une mélodie taillée pour le dancefloor.

Bref, Franz Ferdinand c'est toujours pareil même quand ça change. On retrouve toujours ces suites de notes que tout le monde retiendra, ces refrains entêtant, ces montées d'adrénaline qui feront des ravages sur les dancefloors ("Turn It On", "No You Girls", ...). Mais ça c'est ce qu'on pourrait penser si on écoutait seulement la première partie de l'album !

Car, une fois passée la moitié de Tonight, le groupe se décide enfin à assumer pleinement son virage stylistique. Car oui, Alex Kapranos et ses potes ont décidé de changer un peu la recette de leurs tubes à répétition. Et c'est bien là que joue un rôle déterminant l'apport des intruments électroniques. Les plaçant en constante opposition avec les éternelles guitares et basses, la musique de Franz Ferdinand gagne en profondeur. Mais cela n'apparait pas forcément aux premiers abords. C'est seulement après avoir passé la première phase "ouah c'est cool tous ces synthés !" et enchaîné sur la deuxième "pfff ça file la migraine tous ces synthés !"que l'auditeur pourra aborder la dernière étape "hé mais c'est intelligent d'avoir mis tous ces synthés !".

L'achèvement de cette transformation est le long "Lucid Dreams" qui étale sur 8 minutes le voyage depuis les contrées pop/rock, ô combien basiques mais efficaces, vers les rivages plus risqués de l'electro intrigantes aux basses vrombissantes et obsédantes, dignes des meilleurs (pires ?) bad trips. Mais du coup, on est terriblement frustré quand le groupe enchaîne ensuite sur deux morceaux calmes mais horriblement plats ("Dream Again", "Katherne Kiss Me"...). La gueule de bois, en somme.

Finalement, Franz Ferdinand a bien changé de style, mais en douce, et sur la fin ! Toujours attaché à produire son lot de tubes imparables, le groupe cherche tout de même à les rendre moins immédiats et plus travaillés. C'est pourquoi cet album gagne à être réécouté encore et encore, pour y discerner toutes les nuances apportées par l'utilisation de l'électronique. Ces chansons qui se résumaient autrefois à une franche partie d'éclate se teintent désormais d'une ambiance un peu dérangeante, voire délirante (le single"Ulysses" avait pourtant essayé de nous prévenir), mais cela montre bien qu'on peut encore attendre beaucoup de ces écossais.

Verdict : 3,5/5


"Ulysses"

Myspace

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je suis complètement d'accord, à partir de Lucid dreams l'album est définitivement mort, et les deux dernières en effet ont le goût rance de la gueule de bois.