samedi 6 septembre 2008

M44 - The Verve : "Forth"

The Verve est de retour après 10 ans d'absence...
Quoi de neuf depuis leur mythique "Bitter Sweet Symphony" ?



Eh bien, pour faire simple, pas grand chose...
Les membres de The Verve ont eu dix ans pour réfléchir à l'évolution de leur musique, à de nouvelles voies musicales, mais finalement on a l'impression que le résultat aurait été le même si leur pause n'avait duré qu'un weekend. Le chant de Richard Ashcroft n'a pas évolué d'un iota mais ça, on ne s'en plaint pas, surtout que ça constitue un des rares aspects positifs de l'album.

Par contre, au sujet de la musique, cette non-évolution est déjà plus discutable. En fait, si le groupe avait gardé une once de l'inspiration qu'ils possédaient à l'époque de Urban Hymns (1997), ça n'aurait pas été si gênant que rien ne change. Mais là, quand on a affaire à un album qui sonne comme les précédents, mais sans inspiration, ni qualité, ni surprise, ni morceau réellement frappant, on ne peut qu'être déçu. Les gars de The Verve se contentent de jouer ce qu'ils ont toujours joué, avec toujours les mêmes sonorités de guitare, les mêmes rythmes, les mêmes tonalités.

Première erreur : la longueur des morceaux (et donc de l'album). 10 pistes, environ 60 minutes, ça fait long. L'écoute du disque devient clairement ennuyeuse, voire désagréable quand on est obligé de se taper les horribles 5 minutes 29 de "Love Is Noise" avec ce sample répété sans arrêt qui finit par donner la migraine ou les très longues 7 minutes 30 de "Columbo", aussi soporifiques que la série télé. Même le morceau le plus bref, "Valium Skies" qui dure 4 minutes 34, en parait le double à cause de la mièvrerie qui vient gâcher une chanson fondamentalement pas si mauvaise.
En fait, voilà principalement où The Verve pèche avec ce Forth (titre fort peu inspiré lui aussi, rappelant le Third de Portishead, groupe également réapparu après une dizaine d'années d'absence... qui a dit "plagiat" ?) : leurs morceaux possèdent une bonne base qui pourrait en faire des titres certes pas géniaux mais au moins efficaces, mais le groupe ne peut s'empêcher de les étirer en longueurs, rajoutant des passages peu inspirés et exaspérants pour l'auditeur qui pensait avoir fini l'écoute d'un morceau qui finalement repart pour de longues minutes supplémentaires. Par exemple, "Rather Be" aurait mieux fait de s'arrêter au bout de 3 minutes plus que de s'allonger sur près de 6 minutes répétitives. Ca aurait donné une chanson à peu près sympa, pas prise de tête comme elle peut l'être maintenant.

Et la voilà la principale caractéristique de Forth, celle qui poussera son possesseur à ne plus jamais le sortir de son boîtier : sa répétitivité. 10 morceaux, 60 minutes, ça fait long. Mais ça fait encore plus long quand c'est tout le temps pareil. En fait, ça produit un effet paradoxal : la longueur de l'album pourrait laisser penser qu'il possède de nombreux morceaux mais son uniformité donne l'illusion qu'on en finit jamais d'écouter une seule et interminable chanson. Quasiment aucune variation dans les sonorités musicales, trop peu de changement dans le chant, tout ça contribue à écœurer l'auditeur (l'exception à chaque fois est pour "Noise Epic" qui s'essaie sans succès à quelques incursions punk). C'est dommage, il a rien demandé l'auditeur, il était même motivé pour écouter attentivement les précédents albums de The Verve, mais vu comme il est échaudé par celui-là, c'est même plus la peine !

Et c'est pas un unique bon morceau (le premier, "Sit and Wonder", qui trompe sur la marchandise tant il est au-dessus de ce qui le suit) qui va changer quelque chose à un avis déjà bien forgé.

Verdict : 1,5/5



"Love Is Noise" (version courte : eh ouais, ça passe pas en single un morceau de plus de 5 minutes)

Myspace

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