Vous l'avez certainement remarqué, on n'a pas été très actifs ces derniers temps. Au niveau de l'actualité musicale, notre retard va être difficile à rattraper : impossible de faire les chroniques des albums sortis pendant notre absence.
On se contentera donc d'une liste non exhaustive des disques et des titres qui nous ont marqué au cours des mois précédents, que ce soit en bien ou en mal.
Tommy Sparks - s/t
Dix petites bombes pop sans prétention mais diablement efficaces. On sourit, on danse mais ça en reste là. Certainement pas le genre d'album qu'on écoutera des années durant, c'est clair. Mais ça n'empêche pas de l'écouter avec plaisir de temps à autre. [3,25/5]
Grizzly Bear - Veckatimest
On les attendait avec impatience et ils sont aux rendez-vous. Leur folk subtile et expérimentale parvient désormais à toucher presque toutes les oreilles sans faire trop de concession pour autant. Grandiose et majestueux, Veckatimest manque tout de même d'un soupçon de génie pour permettre à Grizzly Bear de titiller Animal Collective et les Junior Boys sur les hautes marches des classements de fin d'année. [4/5]
Wilco - Wilco (The Album)
Capable du meilleur comme du pire, le groupe américain se situe ici sur la tangente. Ni raté, ni réussi, cet album est juste basique et moyen. Le rock de Wilco a perdu toute sa personnalité, retournons écouter Yankee Hotel Foxtrot. [2,5/5]
Artistes divers - Kitsuné Maison Compilation 7
Le label parisien n'en finit plus de nous faire découvrir ses futures prodiges. Si le bilan est ici plus mitigé que d'habitude, cette compilation comporte toujours son lot de réussites : James Yuill et autoKratz remixés respectivement par Prins Thomas et Yuksek, "Beagle" des français de Chateau Marmont et la "Lisztomania" de Phoenix revue par Classixx font partie des titres qui impressionnent. Dommage qu'une demi-douzaine de morceaux se révèlent dispensables. [3,25/5]
Little Boots - Hands
Le parfait exemple pour appuyer la thèse que le format album est voué à mourir et que l'avenir est aux singles. Little Boots a été révélée par des morceaux accrocheurs ("Stuck On Repeat", "New In Town") mais se révèle incapable de tenir sur la durée d'un véritable long format. Heureusement que les titres cités plus haut sont là pour sauver la mise, bien qu'il s'agisse d'un triste recyclage. [2,25/5]
The Juan MacLean - The Future Will Come
À cheval entre passé et futur, le duo logé chez le label DFA (LCD Soundsystem, Holy Ghost!, ...) ressuscite une disco hypnotique et furieusement dansante. Se jouant des contraintes de temps (la durée des titres va de 3 à 12 minutes), The Juan MacLean évite parfaitement l'écueil du revival ridicule grâce à un esprit dance résolument moderne. [4/5]
Japandroids - Post-Nothing
Le son de ce groupe canadien est crade et noisy à souhait, mais les mélodies sont belles et bien là, camouflées sous de lourds effets de larsen et un chant plus crié qu'autre chose. Ça manque encore d'expérience et d'une bonne production mais les bases sont là pour obtenir un très bon album à l'avenir. On en reste au bon album pour l'instant, ce qui est déjà pas mal en soi. [3,5/5]
Repérés grâce au titre "Miss Mars" sur la dernière compilation Kitsuné et par le biais de quelques remixes, les 80kidz (ça en fait des gosses à garder !) sont japonais et délivrent une électro puissante qui n'est pas sans rappeler celle de leur compatriote Shinichi Osawa. Ça n'invente vraiment rien mais ça fonctionne et ça ne mange pas de pain (ils sont bien ces gosses !) alors pourquoi s'en priver ? Mais gare à la migraine à la fin (eh oui les gosses ça fatigue... je suis lourd là ? bon ok j'arrête). [3/5]
Cymbals Eat Guitars - Why There Are Mountains
Restée bloquée dans les années 90, cette bande de jeunes new-yorkais a décidé de condenser ce qui se faisait de mieux dans le rock indé de cette décennie. Et force est de constater qu'ils y sont parvenus : cet album est une belle pépite, aux sons riches et variés, qui profite d'une maturité et d'un talent de composition rares à un si jeune âge (à peine 20 ans de moyenne). [4/5]
Tiga - Ciao!
Si Sexor avait su susciter l'enthousiasme en 2006, on comprend pourquoi ce nouveau disque passe relativement inaperçu cette année à l'écoute de cet album peu inspiré, assez répétitif et qui ne possède aucune chanson marquante. Tiga y alterne mièvreries romantiques et titres dancefloor sans véritable fil conducteur... Résultat : on s'ennuie ferme. Dommage, le son et la production caractéristiques du québécois étaient pourtant là. [2,25/5]
Rinôçérôse - Futurinô
Alors que Schizophonia est encore dans tout les esprits, le groupe de Montpellier revient avec un nouvel album qui sent un peu le réchauffé. On est par ailleurs désagréablement surpris par l'absence de prise de risque. Il n'empêche que la bonne vieille recette mariant rock et electro fonctionne toujours et c'est sans mal que Futurinô nous conduira sur le dancefloor. [3/5]
Major Lazer - Guns Don't Kill People... Lazers Do
Switch + Diplo = Major Lazer. Tout est dit... ou presque ! Car l'association de ces deux génies pouvait générer tout et son contraire mais ce qu'ils ont choisi, c'est de revisiter le ragga dancehall jamaïcain, en compagnie de tous leurs amis (21 invités en tout, dont Santigold, Mr Lexx, Amanda Blank, Crookers, Ms. Thing...). Au final, un album brûlant qui pousse aux danses effrénées, aux déhanchés tantôt suaves, tantôt frénétiques, et qui ne se gênera pas pour faire grimper la température dans vos soirées. [4/5]
Fukkk Offf - Love Me Hate Me Kiss Me Kill Me
La couverture, le titre des morceaux et le pseudonyme de l'artiste en témoigne, on est pas ici sur le terrain de la finesse. Si ce n'est pas un mal en soi, ça n'excuse pas la techno insupportable servie ici par le producteur allemand, dont l'absence de talent le conduit à enchaîner les lieux communs de l'electro plus-bourrine-tu-meurs. La violence de ce très long calvaire (73 minutes) n'a malheureusement d'égale que la migraine qu'il nous laissera une fois achevé. [1/5]
Discovery - LP
Ce duo formé par Rostam Batmanglij, aux claviers dans Vampire Weekend, et Wes Miles, chanteur de Ra Ra Riot, fait un peu figure d'ovni sonore avec son étrange mélange de rythmiques R'n'B, de synthés Bontempi, et de chants vocodés. Néanmoins, la sauce prend bien et se révèle même particulièrement goûteuse : le mélange final sonne comme de la pop électronique et mutante. Savoureux. [3,75/5]
La Roux - s/t
"Quicksand" nous avait bien plu. "In For The Kill" nous avait un peu fait peur. "Bulletproof" nous a vraiment fait peur. La Roux (l'album) confirme : La Roux (la chanteuse), c'est du toc. Derrière un look androgyne plagié sur Bowie, on retrouve un son 80's surproduit, une voix un peu trop Auto-Tunée, lisse et fade, et surtout aucune inventivité. L'album compte 12 morceaux mais un seul aurait suffi. [1,75/5]
Artistes divers - Edges : A New French Electronic Generation
Cette sympathique compilation (découverte par hasard à la Fn*c) montre à quel point les jeunes artistes de la scène electro française ont tendance à brasser les mêmes influences : sonorités 80's, italo-disco, synthés rétro et bien sûr new wave. La qualité moyenne des morceaux est plutôt bonne avec une mention spéciale pour les groupes suivants dont les noms seront jetés en pâture : Breakbot, Discodeine, Rove Dogs, Gentlemen Drivers, Anoraak, Chateau Marmont, Danger... Des formations à suivre donc ! [3,5/5]
James Yuill - Turning Down Water For Air
Londonien à tête de geek, partagé entre la folk et l'electro, James Yuill a décidé de ne pas choisir : il fait de la folktronica. Et très bien même. Son premier album est d'une fraicheur sympathique en cette fin d'été suffocante. Et il peut se vanter, avec son remixeur Prins Thomas, d'avoir fourni à la dernière compilation Kitsuné son meilleur morceau. [3,75/5]
The Dodos - Time To Die
Avec leur brillant deuxième album Visiter (après un premier opus passé inaperçu), The Dodos avaient été une des révélations de l'année 2008. Leur folk/rock minimaliste et psyché était particulièrement jouissif et entrainant. Les voilà donc qui reviennent à peine un an plus tard, le duo devenu trio depuis, et la recette reste quasiment la même. Dommage que Time To Die perde un peu de cette fougue un brin folasse et se contente davantage d'assurer. The Dodos étaient quand même nettement meilleurs quand ils étaient moins sages et plus sauvageons.[3,25/5]
Wild Beasts - Two Dancers
Les anglais confirment tout le bien qu'on pensait d'eux et surpassent même nos attentes. Toujours portés par le superbe falsetto de son chanteur, le groupe a mûri et développé son propre son. Les guitares occupent plus souvent le devant de la scène, les rythmiques sont plus variées et les ambiances toujours plus finement travaillées. Que du plus ! [4,25/5]
MSTRKRFT - Fist Of God
Grosse déception les amis ! Finie l'electro survitaminée et audacieuse de l'époque The Looks, maintenant le duo canadien nous sert de la techno plus-vulgaire-tu meurs, un peu à la manière de l'allemand Fukkk Offf (voir plus haut). Malgré quelques titres qui auraient pu sauver les meubles, le constat est accablant : MSTRKRFT est, pour rester poli, complètement parti en sucette. [2,25/5]
YACHT - See Mystery Lights
Voilà un bien étrange album de ce duo signé sur le label DFA. Difficile de décrire exactement le style musical, une sorte de pop électronique, funky et psyché. L'ambiance est en tout cas bien barrée et, s'il est parfois difficile de suivre le délire, l'album s'écoute avec grand plaisir et certains passages sont carrément extatiques. [3,5/5]
Simian Mobile Disco - Temporary Pleasure
Difficile de s'en sortir après un premier album si énergique et entrainant. Celui-ci a moins de pêche et devient presque classique. Quelques morceaux sortent du lot : "10000 Horses Can't Be Wrong" et peut-être "Cream Dream" qui, en morceau d'intro, semblait annoncer un album plus rock que ça... [2/5]
Gossip - Music For Men
Gossip a toujours été pour moi un groupe connu uniquement pour sa charismatique chanteuse Beth Ditto et quelques singles bien troussés. Malheureusement, ce n'est pas ce troisième album qui changera ça étant donné à quel point il est fade et trop propre sur lui. Combien d'albums ont déjà sonné exactement comme ça auparavant? Déjà trop pour pouvoir apprécier Music For Men à sa juste valeur. [2,75/5]
Why? - Eskimo Snow
Séance de rattrapage pour LBC qui se décide enfin à parler de Why? grâce à la sortie de ce troisième album. Essentiellement constitué de morceaux non retenus pour former leur précédent disque Alopecia, ce nouvel opus se révèle d'une qualité à peine inférieure à ce qui fut un des meilleurs albums de 2008. S'éloignant toujours plus de leur hip-hop originel, le groupe propose un mélange de pop et de folk à la fois mélancolique et optimiste où l'acoustique côtoie l'électronique avec bonheur et réussite. [3,75/5]
Amanda Blank - I Love You
Amanda, on la connaît notamment pour sa participation à quelques morceaux de Spank Rock mais aussi pour son apparition sur l'album de Yuksek pour le génial "Extraball". Néanmoins, une fois toute seule, les choses se compliquent. Son mélange d'hip-hop et d'electro manque cruellement de personnalité. Quelques passages sont assez entrainants et relèvent le niveau mais la plupart du temps, on s'ennuie. [2,5/5]
Bombay Bicycle Club - I Had The Blues But I Shook Them Loose
Ce jeune groupe londonien vient de sortir son premier album et c'est une vraie perle ! Partisans d'un rock épique au carrefour de plusieurs influences (post-punk façon Interpol, post-rock, britpop, ...), les anglais parviennent toutefois à proposer une musique jouissive et accessible. Les montées d'adrénalines sont fréquentes, ainsi que les refrains aux mélodies irrésistibles, et la superbe production ne fait que les magnifier. Ces jeunes-là sont vraiment pleins de talent et leur album est un des meilleurs sortis cet été. [4,25/5]
autoKratz - Animal
On connaissait "Last Show" et "Stay The Same". Ça nous suffisait. Maintenant, on a 11 titres du même acabit. Dit comme ça, ça pourrait paraître bien mais le problème c'est que ça devient vite répétitif et tout finit par se ressembler, surtout avec cette electro '80/90s dont on connait désormais toutes les facettes. Pris individuellement, les morceaux oscillent entre le "mouais pas mal" et le "wouah ça décoiffe". Écoutés bout à bout, ça donne plutôt : "il est pas rayé le disque ?". [2,75/5]
Julian Plenti - Julian Plenti Is... Skyscraper
Le chanteur d'Interpol en solo, sous un pseudonyme, ça avait de quoi interpeller. Finalement, rien de bien surprenant. On sent l'identité sonore du groupe new-yorkais sur laquelle sont venues se greffer les influences nouvelles plus personnelles de Paul Banks. L'album, assez hétérogène, oscille entre du rock classique et des variations plus intimistes et réussies. [3/5]
Bibio - Ambivalence Avenue
Déjà le cinquième album pour l'anglais Stephen Wilkinson, mais le premier chez Warp. Le programme ici est assez atypique avec un subtile mélange d'electronica, de pop/folk et d'expérimentations sonores. En tout cas, l'album est particulièrement irrésistible, chaque morceau possédant une identité et un charme uniques. On pourra peut-être reprocher à Ambivalence Avenue son manque de cohérence mais ce serait faire la fine bouche fasse à un si bel assortiment de ce que la musique d'hier et d'aujourd'hui peut proposer. [4/5]
MORCEAUX EN VRAC